Que s’est-il passé en 2002? Outre les Jeux olympiques d’hiver de Salt Lake City et le Mondiale de 2002 qui a couronné le Brésil comme grand champion, le célèbre Sherlock Holmes fait son arrivée dans le monde vidéoludique. En effet, Sherlock Holme : Le Mystère De La Momie se présente sous la forme d’un point n’ click. Plus de 12 ans se sont écoulées depuis et après sept titres, le nouvel opus Crimes & Châtiments voit le jour et pour la première fois sur nouvelle génération.

De plus en plus aboutie, cette franchise a vraiment pris un nouveau tournant avec Le Testament De Sherlock Holmes (2012) et le tout se poursuit et offre un meilleur titre encore avec cette nouvelle mouture. Frogwares, studio qui se charge du développement depuis le début, réalise un superbe projet. Superbe est un mot qui sied très bien à Sherlock Holmes: Crimes & Châtiments et voici pourquoi.

Le jeu est composé d’un ensemble de six enquêtes indépendantes les unes des autres, impliquant des disparitions, des meurtres ou des vols sur lesquels vous serez amené à enquêter. Chacune de ses enquêtes comporte entre trois et cinq solutions possibles. Au bout de l’enquête menée de mains de maître par vous-même, vous aurez le loisir de condamner le coupable de manière radicale ou d’être plus clément avec ce dernier. Ce qui confère entre six à dix fins différentes pour chaque cas.

(Test FG – Jeux vidéo) Sherlock Holmes - Crimes & Châtiments #2

Sur le plan de la jouabilité, les habitués noteront que plusieurs ajustements ont été apportés ainsi que quelques nouveautés. Du côté de la principale mécanique de jeu, les allers-retours nombreux entre les lieux de l’enquête dans le but de colliger les indices, interroger les suspects et témoins sont encore présents. Ces nombreux courts voyages servent aussi de chargement entre les séquences. J’ai trouvé qu’il y en avait un peu trop et ça pourrait devenir envahissant pour certains. Par contre, Frogwares a bien utilisé cette méthode à bon escient puisque durant les trajets, vous aurez la possibilité de fouiller dans votre inventaire ou simplement accéder à la base de données des indices stockés.

Pour les plus vieux fans d’entre vous, vous aurez remarqué que cet élément était déjà présent depuis Sherlock Holmes Contre Jack L’Éventreur, mais revisité à la hausse s’inspirant des épisodes de CIS ou des Experts. D’où la collecte de nombreux d’indices menant à plusieurs conclusions. Chaque enquête comporte en moyenne deux à trois criminels potentiels et vous devrez puiser dans votre bagage de connaissances, intuition et indices pour mettre le doigt sur le bon coupable. Étape finale, vous aurez le loisir d’effectuer un choix moral: soit vous condamnez le criminel ou soit c’est l’absolution totale. À vous de prendre la bonne décision. Suite à votre décision finale, vous pourrez à l’instar de la série The Walking Dead, consulter les statistiques des autres joueurs pour les choix effectués.

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En plus des mécaniques de jeu connues, s’ajoutent les mini-jeux. Allant d’expériences de chimie, à une partie de bras de fer, en passant par une reconstitution d’une scène de crime à partir des odeurs émanantes sous forme d’images mentales, de perçage de coffre-fort et du crochetage de serrures. Le sixième sens de Monsieur Holmes sera mis à rude épreuve et utilisé à profusion. Cette étape vous servira à dénicher des indices qui sont invisibles à l’œil nu. Élément de la jouabilité certes, mais j’aurais préféré pouvoir activé l’option moi-même que de voir continuellement l’icône indiquant quand l’utilisé.

Dernière étape de la jouabilité, les interrogatoires. Avec ces derniers, vous pourrez questionner la personne suspectée et ainsi en dresser le portrait. La manière d’agir est simple et efficace. Vous n’avez qu’à parcourir la silhouette de l’individu dans le but de dénicher des petits détails. Par contre, après quelques interrogatoires, l’effet de la routine s’installe rapidement. Toujours pendant cette phase, vous devrez vous montrer plus rapide que le suspect devant vous en le confrontant avec un indice ciblé, ce qui entraînera une action contextuelle (QTE). Encore ici, la routine s’installe et à moins de faire presque exprès, il est pratiquement impossible de rater ces phases. Et si la situation se présente, vous pourrez retourner dans le choix de dialogue et retenter votre chance à nouveau. Suite au QTE, vous devrez soumettre l’indice visé au témoin ou suspect parmi une liste prédéfinie. Encore là, si vous effectuer le mauvais choix, vous pourrez réessayer et ce, jusqu’à tomber sur le bon.

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Enfin, j’arrive à la méthode d’Arturo Brachetti, c’est-à-dire, le changement de costumes de Sherlock Holmes. Vêtements, perruques, lunettes, barbes ou autres. Cependant, vous aurez l’option de changer de personnalité que deux fois. Pourquoi avoir mis tant de temps sur cet aspect que pour l’offrir si peu.

La durée de vie tourne autour d’une vingtaine d’heures et côté rejouabilité, vous aurez la possibilité de refaire l’aventure en vous costumant comme bon vous semble, mais je me demande pourquoi avoir mis cette option, sachant que même en le refaisant au complet, la conclusion demeure la même.

Depuis le lancement de la licence, elle a toujours été critiquée sur un aspect, le graphisme. Très souvent décevant et allant même a affecté l’expérience du jeu globale. Ce fut rattrapé avec le Testament de Sherlock Holmes, mais demeurant toujours avec un pas de recul sur ce qu’offrait le marché à cette époque. Cependant, le tout est chose du passé, car les développeurs ont misé sur l’engin graphique Unreal Engine 3 ce qui offre un produit de bien meilleure qualité. Au menu, des environnements plus détaillés, des décors plus riches et vivants, des textures au goût du jour, une modélisation des personnages semblable à celle que l’on peut retrouver dans le jeu L.A. Noire. Les interrogatoires sont une phase importante et le détail des visages est primordial.

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Le gros de l’action se déroule à Londres et ses alentours et vous serez à même de le constater, car vous serez plongé dans un quotidien londonien brumeux jouissant à l’occasion de teintes lumineuses se pointant au crépuscule. Bref, même si le jeu ne peut prétendre au statut d’un des plus beaux, il se débrouille fort bien et l’effort fourni par Frogwares est louable.

Le jeu est offert en anglais avec sous-titres français. Il y a beaucoup de textes, donc il faudra être attentif et ne pas trop rater de répliques. L’archivage des conversations se fait dorénavant par personnages et non plus par dialogues. L’aspect «british» est pris en contre avec un anglais digne de cette région, ce qui rajoute sans conteste à l’immersion.

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Au final, sans être parfait, je vous affirme que Sherlock Holmes : Crimes & Punishments s’avère être l’épisode le mieux réalisé, le plus abouti et le plus intéressant de la franchise. Malgré quelques irritants et quelques décisions qui peuvent déplaire, je ne peux que de le recommander haut la main. Si vous aimez les jeux se basant sur la collecte d’indices avec des interrogatoires serrés à la L.A. Noire, vous aimerez tout autant ce jeu.

Cote FG: 8 énigmes élucidées sur 10

Points positifs:

  • Une très bonne durée de vie
  • Du bon travail de l’Unreal Engine 3
  • Doublages anglais réussis
  • Plusieurs ajustements et nouveautés
  • De bonnes enquêtes
  • Ambiance sonore maîtrisée

Points négatifs:

  • Manque de défi
  • Quelques problèmes de redondance
  • De bonnes idées, mais mal exploitées

Fiche technique:

  • Développé par Frogwares
  • Publié par Focus Home Interactive
  • Jeu d’aventure
  • Mode solo seulement
  • Disponible sur PC, PS4, PS3, Xbox One et Xbox 360 (testé sur PS4)
  • Offert en version anglaise avec sous-titres français
  • Site officiel: http://www.sherlockholmes-thegame.com/