Les RPG sont partout et ce genre est devenu très diversifié. En effet, il n’y a pas beaucoup de jeux vidéos qui n’ont pas de création de personnage, de progression, d’arbre d’amélioration et choix contextuel à faire. Aujourd’hui, Team Muramasa et NIS America nous arrivent avec Stranger Of Sword City sur la PS Vita, un « Dungeon Crawler » qui nous ramène aux sources du genre.

Stranger Of Sword City est catégorisé comme un DRPG (Dungeon Role-Playing Game), un jeu dans lequel on explore des donjons et des corridors remplis de monstres avec une équipe patiemment construite et balancée au fur et à mesure de nos missions. La beauté de Stranger vient du fait que malgré la profondeur et les multiples options, le jeu reste simple et accessible avec un mode débutant. Ne craignez rien si vous êtes un habitué du genre, vous pouvez passer outre les formalités en choisissant le mode normal.

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Les avatar ne sont pas lier à une classe ou à une race quelconque. Il est aussi possible de changer le sexe, si vous désirez avoir des textes adaptés à votre genre.

Si la plupart des JRPG ont tendance à avoir des prémices rocambolesques et des histoires encore plus farfelues, Stranger Of Sword City réussit à donner du sens à un univers qui mélange réalité et fantaisie. Votre avion s’écrase durant une tempête et se retrouve sur l’ile non cartographiée d’Escario, un genre de triangle des Bermudes dans le Pacifique. Seul survivant de l’accident, vous rencontrez rapidement une alliée qui vous explique que les humains qui arrivent dans cette dimension sont dotés de pouvoir surnaturel. Dans votre cas, il semble que vous soyez l’élu… Vous serez alors introduit à la guilde des étrangers (strangers) qui vous expliquent leur rôle dans la défense de Sword City contre les « Lineage Types » ces montres qui reviennent à la vie, à moins que vous retiriez les Cristaux de sang (Blood Crystals) de leur corps. Il semblerait aussi que les Lineage type aient quelque chose à voir avec les étrangers qui reste coincés sur l’ile…

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Un guide fort utile qui devrait aider ceux qui commencent dans le genre RPG à s’y retrouver.

Ça, c’est pour l’histoire, mais avant de commencer quoique ce soit, vous devez créer votre premier personnage, le vôtre. Les habitués vont reconnaitre les catégories habituelles (race, classe, talent, etc.) ainsi que les statistiques telles que force, intelligence, vitalité, etc. Le jeu vous fournit une équipe de base pour vous accompagner lors de votre première mission, mais vous devrez créer plus de personnages pour remplacer ceux qui sont tombés au combat. Bien sûr, toutes les classes et races ne sont pas expertes dans tous les domaines et il en revient à vous de découvrir votre mélange parfait. La partie la plus importante lors de la création de personnages est de garder en tête que Stranger of Sword City utilise le système de combat en 2 rangées. Simplement expliqué ; vous avez deux rangées de 3 personnages, ceux à l’avant attaquent avec des armes de courtes portées et ceux à l’arrière sont limités aux armes de longue portée et aux sorts.

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Les premiers ennemis vont vous en faire baver, mais je crois que le jeu a été ainsi fait pour vous forcer à créer des personnages supplémentaires.

Les nombreuses batailles et de nombreuses défaites, vous serviront à bâtir une équipe solide et à amasser assez d’expérience et d’équipement pour affronter les fameux Lineage Type et ramasser les cristaux si nécessaires à la paix de Sword City et votre retour à la maison. Avec un mix de « Boss Battle » et recherche de monstre comme le jeu Monstre Hunter vous êtes le maitre de votre destinée et vous pourrez prioriser la recherche d’un monstre plutôt que d’un autre. Les déplacements dans les nombreux corridors et labyrinthes vous feront découvrir des créatures plus horribles les unes que les autres ; comme ce vers de terre géant qui sort d’un vieux poste télé cassée ou encore un adorable lapin volant qui tente de vous éviscérer. Il est aussi possible de créer des embuscades dans certains endroits spéciaux afin de surprendre les monstres qui transportent les coffres les plus intéressants. L’embuscade nécessite l’utilisation de points de divinité, qui sont accumulés grâce aux victoires. Avec le temps le nombre de pouvoirs disponibles grâce à ces points augmentent (réduction de dommage pour l’équipe, régénération, fuite, etc.) ce qui les rend très précieux. Une fois vos premiers cristaux amassés, il vous en revient de décider auquel des « Vessels » -ces trois dirigeants d’Escario- vous les donnerez et chacun d’eux vous remercieras en améliorant vos statistiques selon leur spécialité respective. Il y a bien sur d’autres mécaniques, comme un magasin, des pouvoirs passifs, etc., mais si vous avez un peu d’expérience avec les RPG vous comprendrez rapidement ce qui se passe. Pour les débutants, un manuel d’instruction (petite icône de livre sur la page de démarrage du jeu) ainsi qu’un guide accessible dans le jeu contient toute l’information nécessaire.

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Les habitants de l’ile d’Escario ont construit des villes avec ce qu’ils ont récupérés des nombreux naufrages et écrasements d’avions sur leur ile.

Est-ce que toutes ces mécaniques et quêtes se transforment en une expérience de jeu amusante ? Oui, très plaisante. Que ce soit détaller dans les corridors ou embusquer un ennemi, le jeu fait un bon travail de garder le tout très simple et aussi très court. La durée des missions est quelque chose d’important sur une console mobile et Stranger Of Sword City l’a compris. Bien sûr il y a du « backtracking » (retour sur ses pas), mais les donjons ne sont pas assez grands pour rendre l’exercice fastidieux. De plus, chaque Zone de la carte est connectée directement sur votre quartier général, vous n’avez donc pas à traverser un monde au complet pour vous rendre au suivant. Votre base étant le seul endroit où vous pouvez réanimer vos morts et sauver votre partie, vous devrez y retourner assez souvent, spécialement au début alors que plusieurs de vos personnages vont tomber au combat. Un peu comme dans XCOM, ne vous attachez pas trop à eux.

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Créer de nouveaux personnages est nécessaire pour survivre à la décimation des premières heures, mais aussi pour adapter votre équipe au différents monstres.

Les choses vont donc paraitre difficiles dans l’introduction du jeu avec les premières missions, mais dès que la deuxième zone de la carte devient disponible et que votre entrainement est terminé, les choses commencent à se placer, et les trésors deviennent plus intéressants. L’équipement aussi, même si la progression vers des armures et des sous-vêtements (jeu japonais) est très lente dû au prix élevé du nain et de son monopole sur la vente d’équipement. Après plusieurs embuscades à dérober des transporteurs de coffre, j’ai réussi à équiper ma bande avec assez de matériel pour tenir le coup dans la plupart des combats réguliers. Seuls les ennemis spéciaux et les Lineage Type donnent du fil à retordre et le bon vieux « grinding » dans le donjon précédent devient nécessaire pour augmenter les statistiques de nos joyeux lurons. Ce que j’ai aimé particulièrement, n’étant pas un amateur de JRPG, ce sont les dialogues plutôt courts, et une histoire claire. On ne tourne pas autour du pot et on se retrouve rarement confus face à ce que l’on doit faire dans le jeu. Tous les personnages que l’on rencontre nous donnent de l’information utile, contrairement à d’autres jeux où l’on doit bavarder avec chaque NPC du village dans l’espoir de recevoir des renseignements pertinents.

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Ces lapins-de-Pâques-chauve-souris-mutants vont s’en prendre plein la gueule.

Artistiquement, le jeu est très beau, malgré le fait qu’il n’y ait aucune animation vidéo. Le seul mouvement qu’il y a est produit par votre déplacement à la première personne dans les donjons. Les combats et les scènes liées à l’histoire ne sont que des surimpositions sur une toile de fond. Tous les alliers et les monstres ainsi que le choix d’avatars pour vos personnages sont super bien détaillés et on a une belle collection qui passe d’un trait plus « manga » (oreilles de chats) à un dessin plus occidental avec des chevaliers et des humains qui ont des yeux de taille normale ! Comme je l’ai mentionné plus tôt les ennemis sont un mélange d’animaux mutant et de créature fantastique comme des Orques et des Elfes, qui ont tous reçu un traitement unique. Côté décor, on a droit à des paysages fantastiques, des forêts enneigées, château lustré et même un dépotoir de conteneur. Après tout, on est toujours sur une ile où disparaissent les bateaux et les avions de ce monde. La plus grande ombre au tableau est la musique qui est la même boucle répétitive de 3 notes de clavier bon marché. Le jeu nous offre pourtant une grande sélection de sons pour personnaliser les voix d’attaques, de dommages et de morts de nos personnages, ça aurait fait du bien qu’ils sortent du moule JRPG qui afflige le genre avec ses musiques d’ascenseur.

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Les cinq zones principales se sous-divisent chacune en plusieurs autres zones, mais toutes nous ramène toujours à la base. Ce qui sauvent du temps et évite de passer des heures à faire du « backtracking ».

En fin de compte, on a ici un DRPG solide avec tous les éléments nécessaires pour que ça fonctionne avec une durée de vie au-delà des 40h de jeu. Comme quoi on n’est pas toujours obligé de faire des recettes compliquées, parfois une omelette toute simple fait le travail.

Points forts

  • Style artistique.
  • Grandeur des cartes et durée des missions bien calibrer pour une console mobile.
  • Textes lisibles sur un petit écran ce qui n’est pas toujours le cas sur PS Vita.
  • Un jeu qui va plaire aux amateurs et au débutant.
  • Support et information disponible pour les joueurs inexpérimentés.
  • Multiples façons d’augmenter nos statistiques.
  • Classement en ligne pour comparer avec les autres joueurs

Points faibles

  • Histoire qui aurait pu être un peu plus étoffée.
  • Aucune animation vidéo pour embellir l’expérience.
  • Musique répétitive.

Site Officiel

Disponible sur le Playstation Store le 26 Avril 2016

-Eric Chamberland

Twitter @chambee