40 ans après Star Wars, film qui allait lancer une franchise qui occupe une partie de notre histoire, les cinéphiles sont conviés au 8e rendez-vous épisodique.

Avis de divulgation: la critique fait suite à deux visionnements (anglais et français) en l’espace de trois jours. La critique qui suit tente aussi bien que possible de ne divulguer aucun élément important de l’intrigue.
Star Wars – Épisode VIII: Les Derniers Jedi démarre là où Le Réveil de la Force nous a laissés. La Résistance continue de se battre contre Le Premier Ordre alors que Rey (Daisy Ridley) de la planète Jakku a retrouvé Luke Skywalker, chevalier Jedi vivant en tant qu’ermite.
Le personnage de Mark Hamill n’est pas sans rappeler Obi-Wan Kenobi (feu Alec Guiness) qui a échoué dans l’entraînement de son apprenti qui allait devenir Darth Vader. Luke est devenu un Maître Jedi afin de transmettre les principes et traditions de la Force. L’un d’entre eux, Kylo Ren (Adam Driver), fut consumé et Snoke, personnage mystérieux interprété par Andy Serkis en capture de mouvement, en serait le responsable.
Avant d’être un bon film de Star Wars, Les Derniers Jedi a le même devoir que tout long-métrage qui se respecte: il doit avoir un Acte I, II et III. Le tout doit se solder en une expérience où les éléments ne sont pas laissés en suspens sans raison.
Je ne peux nier que la cinématographie est excellente mais certains choix du directeur, Rian Johnson, me laissent dans le doute. Avec un long-métrage de deux heures et trente minutes, il est surprenant que le produit ne soit pas trop long et reste accrocheur. Certains revirements viennent s’ajouter mais quand je dis certains, le mot est faible. Cela n’ajoute pas au rythme mais vient plutôt la conséquence sans réel impact émotionnel rendant le tout prévisible et j’oserai mentionner l’inclusion de plusieurs plans au ralenti, chose que Star Wars n’avait pas besoin comme la chogrégraphie des combats entre les principaux personnages rendaient ces scènes épatantes… voir comme exemple le dernier duel entre Luke Skywalker et Darth Vader devant l’Empereur dans Le Retour du Jedi.
Certains points amenés dans le récit restent en suspens et cela est surtout le cas dès la présence d’un personnage interprété par Benicio Del Toro. Il est aussi important de considérer les éléments promotionnels qui sont présents depuis plus de deux ans soit Snoke et Captain Phasma (Gwendoline Christie) qui, à mon humble avis, ont peu évolué contrairement à un personnage en particulier.

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Consumé par le désir d’accomplir le devoir de Darth Vader, Kylo Ren doit mener Le Premier Ordre et Adam Driver hérite d’un meilleur script.


Adam Driver réussit à amener son personnage là où Hayden Christensen n’y sera jamais parvenu. Bien sûr, le script de George Lucas ne faisait aucune faveur à l’acteur canadien mais Driver doit se distinguer de Darth Vader. Dans ce volet, il devient un personnage qui a laissé tomber le masque. Kylo Ren a subi son échec et utilisait son masque pour cacher les doutes au lieu d’être le prétendu héritier de Vader. Si les excès de colères de Kylo Ren étaient teintés d’humour noire bien placés dans l’Épisode VII, oubliez ça dans l’Épisode VIII.
Si on souhaitait découvrir les origines de certains personnages, c’est un échec en ce qui concerne la tradition « Show, Don’t Tell ». Si on a quelques explications sur ce fameux plan avec Luke Skywalker et R2-D2, le passé de Rey reste flou et difficile à cerner. Qui détient la vérité sur le passage de Kylo Ren vers le Côté Obscur? Quelle est la Force? Que sont réellement les Jedi? Si je vous disais les thèmes principaux employés durant le film, ça vous divulgâcherait le scénario.
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Mark Hamill revient… 34 ans après le lancement de l’épisode qui achèvera la saga d’Anakin Skywalker… 40 ans après avoir été un fermier sous l’enseignement d’Obi-Wan Kenobi.


Si on pouvait accepter que Le Réveil de la Force ne prenait pas beaucoup de risque, Les Derniers Jedi n’en prend aucun concernant l’ajout de nouveautés. Il est clair que Le Premier Ordre est né des cendres l’Empire et que la Résistance n’existe que pour ramener la République, elle qui fut justement anéantie par le Premier Empire Galactique sous le règne de Darth Sidious. Les éléments démontrés depuis les affiches ne le cachent plus: il y a un réel manque de créativité chez Disney et Lucasfilm. On ne peut reprendre des éléments et utiliser ceci comme des références. Les références sont des clins d’oeil. Quand ces références deviennent des éléments importants du scénario, cela devient du recyclage.
La relation lumière et obscurité entre Rey et Kylo Ren était, pour moi, le meilleur moment du film et j’accepte que Rey ET Kylo Ren succèdent à ce que nous avons vu dans les deux premières trilogies. Si les personnages peuvent se distinguer, le reste n’arrive cependant pas à surprendre et nous laisse sur une impression de « j’ai vu ça et c’est comme ça que ça va arriver ».
Les Derniers Jedi, avec les éléments qui sont retravaillés par rapport à la Force et l’impact qu’a Luke Skywalker depuis le début de cette trilogie risque bien de diviser même les plus grands fans. Certaines portions scénaristiques restent inexplorées, certains personnages sont encore trop mystérieux, d’autres sont laissés de côté et aucune ligne d’humour n’atteint la cible. J’ai l’impression, au final, d’être retourné à l’Acte I. Dire que Les Derniers Jedi prend des risques est un mensonge et j’ai grandi avec la trilogie originale sur VHS.
Verdict: Les Derniers Jedi n’est pas un mauvais film mais l’ensemble est sujet à controverse. Cela reste un bon divertissement et on sent que le film tente d’atteindre une nouvelle génération de jeunes fans.
À la mémoire de Carrie Fisher alias Leia Organa-Skywalker-Solo, princesse et générale de la Rébellion/Résistance/République.