L’année 2018 marque le grand retour d’une très bonne franchise avec Far Cry. Il s’agit du 5e opus de la licence si on ne compte pas quelques autres titres dont Far Cry Primal. Est-ce que cette attente sera comblée ? Retrouvera-t-on un méchant de la trempe de Vaas qui a fait le délice machiavélique des joueurs dans Far Cry 3? Disons que je pourrais répondre par oui… et non.
Far Cry 5 nous place dans la peau d’un shérif junior qui avec un US Marshall et quelques collègues, doit se rendre à Hope County, un comté fictif du Montana pour mettre fin aux activités d’une secte hyper violente. En effet, cette région abrite un culte fanatique se prénommant le Projet Eden’s Gate qui se retrouve sous la férule du Père, Joseph Seed qui prêche la fin du monde et mentionne à tout vent que seulement ceux qui joindront le mouvement seront sauvés. Après l’échec de son arrestation, vous n’aurez d’autres choix que de créer une cellule de résistance pour éliminer ce fléau.

Vous ne devrez pas seulement affronter Joseph, avant de vous y frotter, vous devrez le faire contre les trois membres de sa famille occupant chacun une zone de la région. Il s’agit de John, Jacob et Faith. Pour venir à bout de la campagne, c’est très diversifié. Tout dépend de ce que vous y ferez. Il faut savoir que chaque région regorge de missions annexes, de missions qui font avancer la quête principale, de la chasse, de la pêche, de l’exploration, bref, y’a de quoi faire. Pour ma part, après avoir terminé la campagne, j’ai reçu un courriel d’Ubisoft avec stats à l’appui :

  • J’ai terminé le jeu en 34 heures à un pourcentage de 95%.
  • J’ai tué 3065 personnes.

Lorsque je mentionnais des missions annexes, ce qui nous est offert est fort diversifié. Du très classique Libérez les avants postes de la Secte à détruire les propriétés de la secte, sauver des civils, etc. Toutes ses missions ont pour objectif de vous faire gagner des points de talents que vous pourrez dépenser et qui vous conféreront de nouvelles habiletés. La chasse et la pêche ne servent qu’à la revente. D’ailleurs, vous trouverez un paquet de moyens de vous faire de l’argent, ce qui vous servira pour faire l’acquisition de nouvelles armes, de nouveaux véhicules, des nouveaux vêtements. Je dirais que le plus rapide c’est de dénicher les caches de survie. Une fois trouvée, une cache peut donner jusqu’à 3 ou 4 points de talent.
La carte est immense et comme Far Cry 5 agit comme un monde ouvert, on peut très bien se balader dans la zone choisie. Les missions peuvent être complétées dans une zone et par la suite, aller en faire d’autre dans une autre partie de la carte. C’est ce que j’ai fait. Pour réussir à affronter un boss, on doit accumuler de l’expérience suffisamment pour se faire appeler par ce dernier. C’est bien penser, mais c’est la suite qui colle moins. Après avoir affronté et tué l’un d’entre eux, votre mission ne se termine pas là. Vous devrez vous rendre au Bunker de votre ennemi, pour de un secourir un otage important et par la suite, affrontez une horde d’ennemis, vous échapper et faire exploser le Bunker. Ce procédé, vous devrez le faire trois fois de la même manière avant de mettre la main enfin sur Joseph Seed. Un peu d’originalité aurait été de mise.

Parlant originalité, Ubisoft en a clairement manqué face au grand méchant de service. Vrai qu’il est charismatique, vrai qu’il est machiavélique, mais tout comme dans Far Cry 3 et Far Cry 4, vraiment pas assez présent. On l’aperçoit qu’à de rares occasions malheureusement. Ce qui à mon point de vue, lui enlève une bonne dose de crédibilité.
Côté mécanique de jeu, le tout fonctionne très bien et se veut un calque de ce que l’on peut trouver dans Ghost Recon: Wildlands. Les phases de tirs sont semblables, la conduite de véhicules est similaire et les personnages bougent de la même manière. Ça ne veut pas dire pour autant que ce n’est pas bon. Bien au contraire. Si vous espérez quelque chose de différent cependant, prenez l’arc, de un il s’agit de l’arme la plus efficace et de deux, c’est tellement jouissif d’abattre une cible de très loin sans en alerter une autre.
Le parallèle avec d’autres jeux ou opus ne s’arrête pas là, puisque dans le jeu, on peut s’attitrer des collègues qu’ils soient humain ou animalier. Dans le cas des animaux, les développeurs ont puisé dans l’inspiration de Far Cry Primal. Il n’y a qu’au début que vous serez seul. Quelques moments après, vous pourrez déjà vous adjoindre un autre personnage non jouable qui vous suivra. Que ce soit des soldats de la résistance, une rebelle, une pilote d’hélicoptère très… disons portée sur la chose, un maniaque au bazooka ou un pilote d’avion, tout ce beau monde viendra vous donner un coup de main. Il vous suffira de réussir quelques missions pour les utiliser par la suite. Vous aurez également le choix parmi, un ours, un puma ou un chien. Pour ma part, j’ai utilisé tout le jeu la combinaison entre le puma et Jess Black. C’est-à-dire, les affrontements tout en furtivité. Il faut savoir que vous ne pourrez avoir plus de deux aidants à la fois avec vous. Si l’un deux, vient qu’à tomber au combat, vous pourrez le réanimer et si vous n’arrivez pas à temps, le personnage devient inapte pendant un certain temps. Il en va de même pour vous.
Une belle nouveauté intégrée est de pouvoir vivre la campagne accompagnée d’un ami en ligne. Oui, Ubisoft vous offre de faire la campagne en solo ou en coop. Ce qui procure le même plaisir vécu dans Wildlands.

Une autre nouvelle arrivée touche un nouveau mode: Far Cry Arcade. Ce dernier se veut un mode gratuit qui permet aux joueurs d’utiliser les outils de développement de Far Cry pour créer leurs propres niveaux pour ensuite les mettre disponibles à l’ensemble de la communauté. À l’instar d’un certain Super Mario Maker. On peut y avoir accès via le menu du jeu ou via certaines affiches du mode parsemées dans la campagne.
L’aspect graphique se veut un tour de force par Ubisoft Montréal. Il s’agit d’un des plus beaux jeux offert en monde ouvert sur le marché. Il n’est pas très loin de The Witcher 3 : Wild Hunt. La carte est immense et une chance que le voyage rapide est implémenté dans le jeu. Certaines balades pourraient s’avérer pénibles dans le cas contraire. Toute la carte entière renferme des activités de toutes sortes. En plus des zones regorgeant d’êtres humains, vous retrouverez une panoplie d’animaux dans les forêts et des poissons dans les rivières et lacs. Une belle richesse.
De plus, un cycle de jour/nuit est mis en place avec des animaux plus dangereux, mais on repassera pour le la météo dynamique. Va bien falloir qu’Ubisoft finisse par sortir de sa zone de confort et risquer un peu. Qui dit monde ouvert, dit également des bogues. Et Far Cry 5 n’y échappe pas, loin de là. Le plus fatiguant demeure, celui de rester pris dans une pièce et au moment de sortir, votre mercenaire vous accompagnant, bloquait l’accès. Pour le reste, je n’ai vécu que des ratées esthétiques. Par contre, j’ai assisté encore une fois au festival du clone, surtout du côté des méchants…

L’aspect sonore n’est pas en reste. Ubisoft offre une belle brochette musicale qui vient rehausser l’expérience et les émotions à certains moments dans le jeu. Le jeu est offert en version intégrale anglaise ou française et le travail des différents acteurs est génial. Joseph Seed est très, mais très loin de la folie de Vaas de Far Cry 3, mais il fait peur par son calme désarmant.
Au final, est-ce un bon jeu? Oui, très certainement. Est-ce un bon Far Cry? Ici, honnêtement, je suis mitigé. J’ai plus eu l’impression de vivre un Ghost Recon: Wildlands 2.0 qu’un autre opus de la franchise. Je vous recommande tout de même un achat pour tout ce qu’il offre et si vous êtes fans de la série. Pour les autres, peut-être attendre une baisse de prix. Les jeux d’Ubisoft ont tendance à réduire leur prix rapidement.

Cote FG: 8/10
Points positifs:

  • Un scénario prenant pour sauver les habitants…
  • Techniquement à point.
  • Des environnements vivants.
  • Les mercenaires s’ajoutant à votre escouade.
  • Un jeu d’acteur impeccable.
  • L’arc et Jess Black.

Points négatifs:

  • mais manquant de conviction.
  • Des bogues redondants.
  • Un manque d’originalité face aux mécaniques de jeu.

Fiche technique:

  • Développé par Ubisoft Montréal.
  • Publié par Ubisoft.
  • Jeu de tir à la première personne mêlant action/aventure.
  • Jouable en solo ou en coop en ligne.
  • Offert en version intégrale anglaise ou française.
  • Disponible sur PC, PS4 et Xbox One. (testé sur Xbox One)
  • Achat en version boîte et téléchargeable, comportant une passe de saison.
  • Site officiel: https://far-cry.ubisoft.com/game/fr-FR/home/index.aspx