C’était en 1997 que Ripcord nous introduisait à Postal. Un jeu vidéo hyper violent qui n’avait qu’une seule prémisse : se rendre l’autre côté de la ville. En 2003 le Studio Running With Scissors lançait Postal 2, cette fois en vue à la première personne au lieu d’isométrique. Quoique beaucoup plus évolué, le jeu reste le même. On peut faire les missions, ou on peut tout simplement massacrer tout le monde. Les deux jeux reçoivent l’attention des médias et seront bannis dans certaines juridictions. Uwe Boll à qui on ne doit que des succès en fera même un film. Souvent imité et parfois en mieux, il en reste que Postal, qu’on le veuille ou non, est un nom sacré du jeu vidéo comme Mario, Doom et Civilization. Pas surprenant que Postal 4, No Regerts soit en Accès anticipé sur Steam.
La question qui tue est : est-ce que la blague a assez duré? Après 23 ans, à tuer des gens pour rien, leur uriner dessus, les blagues avec le mot anus, les pénis et les représentations fécales, ne serait-il pas temps de passer à autre chose ou de rafraichir la licence? Je ne juge pas les gens qui sont intéressés par ce genre de chose, on a le droit de se divertir comme on veut. Mais j’ai l’impression après mon test du jeu qu’on essaye de reproduire l’effet Postal 2. La magie qu’un jeu ou un film créer à sa sortie est difficile à reproduire, sans apporter une juste dose de nouveauté.
Postal 4, commence donc avec notre héros « Postal Dude » qui se fait voler sa tente-roulotte. Seul avec son chien il doit se trouver du travail. Commence ici la première mission, qui nous amènera chez l’agence d’emploi. Ici 3 missions s’offrent à nous; gardien de prison, la fourrière ou nettoyer les égouts. Chacune des missions est assez différente, et offre peu de répétition. La prison nécessite que l’on entre des codes dans des terminaux tout en massacrant les prisonniers. La fourrière demande que l’on ramasse des chiens et des chats, et les égouts doivent être nettoyés, je vous laisse imaginer. C’est pour l’instant ce qu’offre le jeu. Il est important de mentionner que les sauvegardes n’existent pas, alors on recommence au début à chaque partie.
Le premier combat du jeu est celui avec le graphisme, je vous conseille de commencer au plus bas. De toute façon, la qualité des décors et des personnages est tellement minimale que de rouler en Buttsauce (low) ou Ultra n’offre pas de différence. Jamais de ma vie je n’avais eu mal à la tête à cause de trouble d’affichage d’un jeu, si vous regardez ma vidéo, vous verrez que le jeu saccade beaucoup et fait du rattrapage. C’est-à-dire qu’un mouvement de souris rapide cause le jeu de geler une fraction de seconde et de vous balancer toutes les images manquantes en même temps dans la fraction de seconde suivante. Ça créer un effet étourdissant qui nous fait détester notre expérience. Il y a tellement de choses qui sont mauvaises dans ce département que je pourrais écrire un livre en deux volumes. Quelques exemples : les routes qui ne touchent pas le sol, les collisions, les animations des personnages et les objets qui restent coincés dans les airs.
Ce n’est pas plus concluant en audio, les voix ne sont pas convaincantes et avoir certain personnage clairement mâle crier avec des voix féminines n’aide pas du tout. Le « gunplay » et autre interaction de ce type devrait être ce qui sauve ce jeu, surtout que le jeu utilise Unreal 4. Mais non, là aussi c’est un désastre. Les « hitbox » paraissent aléatoires et les dommages sont plus que ridicules. Une promenade dans un égout contaminé me fait perdre des points d’armures au lieu de la vie? Des tirs de carabine peuvent faire exploser un individu et laisser son cerveau flotter dans les airs, mais n’arrivent pas à atteindre un rat d’égout?
Il y a encore beaucoup à faire pour que ce jeu atteigne le calibre de Postal 2 publié il y a 16 ans. Il y a des montagnes de travail avant que le jeu atteigne ce qui est attendu d’un jeu en 2019 et je doute que le jeu puisse un jour se comparer aux meilleurs jeux basés sur Unreal 4 de cette génération. Le jeu vient tout juste d’être lancé ce mois-ci, alors il pourrait y avoir encore plusieurs années avant qu’on produit final soit offert. Le développeur promet que le jeu sera fait avec la contribution de la communauté afin d’offrir une vraie suite à Postal 2. Postal 3 étant un échec tellement retentissant que même Running With Scissors refuse de le mentionner. À ce moment-ci, seuls les admirateurs les plus endurcis et les plus patients de la franchise devraient investir dans le jeu. Pour les autres il faudra attendre que les choses se corrigent et que le contenu s’ajoute avant de considérer un support monétaire.
Mon Test du premier jeu remasterisé
Ce qui rend optimiste :
- Le jeu est à peine naissant.
- Le dev qui promet d’écouter les admirateurs et leur donner une suite qu’ils méritent.
- Le jeu retourne à ses racines (pour certains).
- Les scènes entre les chapitres sont très bien dessinées.
Ce qui rend pessimiste :
- Trop de ressemblance avec le 2e jusqu’à maintenant.
- Graphisme, son et tout le département technique.
- Humour de toilette qui n’essaye même pas d’être drôle.
-Eric Chamberland
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