Je suis un Québécois depuis les touts débuts de ma vie, mais je ne me sens pas comme ça dans ma vie sportive. Je sais bien qu’ici le hockey est une religion. Par contre, j’ai une âme européenne. Pour preuve, mon sport favori c’est le foot (soccer). Je ne suis pas né dans le bon continent il faut croire. Pour moi le hockey est loin dans mes préférences.
Il en va de même pour les jeux vidéo de sports. Pour moi, le soccer est celui qui se joue le mieux. Alors chaque année, je me tape la nouvelle mouture de FIFA signée EA Sports. Auparavant, je me lançais dans PES, mais maintenant qu’EA a acquis la MLS et dernièrement la Ligue Des Champions, j’ai délaissé la franchise de Konami. Par contre, je m’interroge, est-ce que sortir un jeu sport annuel est une bonne chose? Je ne crois pas, mais c’est un autre débat. Tout ça pour dire, est-ce que la version 2020 vaut la peine d’être achetée ou celle de l’année dernière fait encore le travail? On se retrouve sur le terrain pour la réponse.
Première chose que j’ai remarquée, c’est la guerre des licences/clubs qui se poursuit entre EA et Konami. Ayant acquis l’an passé les droits exclusifs de la Ligue Des Champions, Konami n’avait pas le choix de réagir et s’est approprié l’équipe de la Juventus de Turin. Un bon coup, mais jamais assez. Même s’il s’agit d’un seul club, c’est une perte importante tant la Vieille Dame représente un symbole mythique du foot italien. Donc, si je fais la nomenclature, c’est la Ligue des Champions, la MLS, les équipes féminines, l’arrivée de la Division Roumaine, en plus de tous les autres championnats, ça fait du stock en ta… comme dirait l’autre. Malheureusement, la MLS demeure encore un sous-produit en y intégrant pas les stades officiels. Très décevant de ne pas compter sur certaines nouveautés de ce côté.
Dans les modes de jeu, on compte FUT (FIFA Ultimate Team) qui apporte très peu de nouveautés. L’interface a été revampée et épurée et quelques ajouts, dont des options de personnalisation supplémentaires (stades, célébrations, etc.) y ont été greffés. Même s’il n’est pas obligatoire, EA incite vraiment à dépenser toujours plus pour obtenir les meilleurs joueurs et ainsi mieux performer en ligne. Le « Pay To Win » c’est NON! J’avoue que je m’y suis amusé, mais c’est trop souvent frustrant avec ce type de transaction. On y ajoute la saison pour une équipe choisie, entre les différents pays, les équipes des différentes ligues, la MLS, le championnat féminin et la Ligue Des Champions.
Le mode Carrière répond toujours présent avec la possibilité de créer son personnage en tout point. Un beau facteur d’immersion. Un autre ajout est le mode entretien entre le coach et un joueur. Le tout servant de rehausser le moral et la chimie entre les joueurs. Petit bémol qui me fatigue, lors des négociations de contrat, de transferts ou des entrevues, notre personnage ne parle toujours pas. Un petit effort EA de grâce…
La trilogie du mode Aventure terminée, EA a décidé de passer à autre chose cette année. Avec un retour, je l’espère, en 2020. C’est dommage, car c’est ce mode qui permettait le petit plus de se démarquer de PES. Faisant place au nouveau mode Volta qui redonne vie à l’ancien FIFA Street. On y retrouve un semi-mode carrière, mais sans grand succès. J’y ai joué quelques heures, mais je me suis tanné rapidement. Le mode Aventure était beaucoup plus intéressant et amusant. On peut y jouer à 3v3, 4v4 ou 5v5. Malheureusement, les développeurs ont fait de ce mode, un équivalent au Cirque Du Soleil, ce qui donne des fautes rarement sanctionnées et un rythme de jeu beaucoup trop arcade. On est loin des cinématiques que l’on retrouvait dans le mode Aventure. Elles ne servent à rien. Je sais qu’il s’agit d’un premier jet, mais EA devra revoir la formule.
Côté technique, physique et jouabilité, FIFA a toujours été inférieure à son concurrent direct qui est moins abouti graphiquement, mais peu importe, dans un jeu de sport, ce sont les trois aspects cités plus haut qui primes. Cette année, FIFA se rapproche encore un peu plus du niveau de PES. Je me souviens que dans FIFA 19, le rythme du jeu était trop élevé et le niveau des gardiens… bof. Je m’interroge, pourquoi est-ce que les gardiens ont une tendance à toujours boxer le ballon sur une sortie au lieu de le capter et de relancer l’attaque? Mise à jour svp… Cette année, le rythme est mieux défini, mais les gardiens, on repassera, outre quelques belles parades. On est encore devant un jeu tourné vers l’Arcade et PES demeure une simulation. Bref, l’accent est encore mis sur l’offensive au détriment de la défensive. Je comprends que des buts c’est spectaculaire, mais un contre en défense peut l’être tout autant. Tant qu’EA ne comprendra pas ça, il sera toujours en retard sur son compétiteur.
En situation de match, je regrette amèrement que les défenseurs ne parviennent pas à mettre suffisamment de pression sur le porteur du ballon. De plus les passes réalisées avec succès frisent le 90%. C’est beaucoup trop. Certes, cette façon de faire, confère une prise en main plus rapide que PES qui demeure pas mal plus technique, mais on a droit à un football popcorn. Bref, il s’agit ni plus ni moins de la jouabilité de l’itération précédente avec ses qualités et surtout ses défauts. Dernière chose, plus vous jouerez et plus vous vous rendrez compte que l’avantage est toujours donné aux ailiers contre les défenseurs. Très décevant tout ça. À quoi sert de construire une attaque dans l’axe ou en milieu de terrain si les ailiers marquent en une passe voire deux tout au plus? La passe en profondeur fonctionne vraiment trop bien. J’ai tellement marqué le même but, que je m’en suis lassé de compter.
Comme la majorité des titres de sports issus de chez EA Sports, le graphisme est en demi-teinte. Certains joueurs se ressemblent vraiment et d’autres pas du tout, voire même décevant. La foule n’est pas si mal, le plus beau du jeu, ce sont les différents stades. On y retrouve malheureusement les mêmes célébrations. Pas un gros travail de ce côté. EA se targue d’avoir intégrées de nouvelles animations, mais le résultat est pratiquement invisible. La caméra se place encore dans des endroits pas rapport dans certaines reprises.
Le duo en français Hervé Mathoux / Pierre Ménès est de retour. Les analyses humoristiques de Ménès sont bien, mais on a droit à trop peu de commentaires sur la technique sur le terrain. On reprend très souvent les mêmes dialogues. Après quelques parties, c’est assez. En anglais, avec l’accent « british » c’est 100 fois mieux. On y décrit vraiment l’action qui se déroule sur le terrain, ce qui n’est pas le cas en français.
Au final, vaut-il un achat? Hummm, avec le trop peu de nouveautés, je ne sais pas trop. Peut-être attendre une baisse de prix. La mouture de l’an passé fera encore le travail.
Cote FG: 6/10
Points positifs:
- Richesse des licences.
- Ajouts notables dans le mode Carrière.
- Le mode Volta sur le principe…
- Plus accessible techniquement que PES.
Points négatifs:
- Perte de la Juventus de Turin.
- Un graphisme à la ramasse.
- … qui devient inintéressant rapidement.
- Des animations décevantes.
- Trop porter sur l’attaque.
- Les gardiens en général.
- Le maudit “Pay To Win”.
Fiche technique:
- Développé par EA Vancouver.
- Publié par EA.
- Jeu de sport (football/soccer).
- Mode solo et multijoueur.
- Disponible sur PC, Nintendo Switch, PS4 et Xbox One. (testé sur Xbox One X)
- Offert en anglais et français.
- Version boîte et téléchargeable.
- Site officiel: https://www.ea.com/fr-fr/games/fifa/fifa-20