Le studio Starbreeze avait créé une belle surprise avec le jeu Chronicles Of Riddick. Malheureusement, ce titre avec une jouabilité originale avait passé sous le radar de biens des joueurs. Le studio a récidivé avec une nouvelle franchise tirée d’une bande dessinée : The Darkness. Une nouveauté qui pour moi à sa sortie, se démarquait de ce que le marché offrait à l’époque. Encore une fois, il a sombré vite dans l’oubli et je m’explique très mal le pourquoi de la chose. Pourtant, c’est un très bon titre qui passe bien près de l’attribution de l’excellence et j’explique pourquoi dans ma critique.

Le scénario:

Vous campez le rôle d’un homme nommé Jackie Estacado. Lors de son 21e anniversaire, Jackie avec l’aide de son tuteur, Paulie Franchetti veut effectuer un vol d’argent. Malheureusement, les événements prennent une autre tournure et se terminent très mal. Le tuteur met la faute sur Jackie et fera tout pour le faire payer de sa vie. C’est alors que Jackie se voit offrir une chance par le Darkness de devenir pratiquement immortel. Il accepte et aussitôt il sent les pouvoirs du Darkness l’envahir. C’est alors qu’il devient une véritable machine à tuer. Cependant, cela n’arrêtera pas Paulie de faire payer Jackie et il préférera s’en prendre à une personne très importante à ses yeux, sa copine Jenny. Il ne peut atteindre Jackie et le seul moyen d’y parvenir c’est de faire du mal à ses proches. Il tue sa copine et déchaîne la vengeance de Jackie guidée par les forces maléfiques du Darkness.

L’histoire peut paraître banale, mais détrompez-vous, car il ne s’agit pas que de se venger avec un simple jeu de tir. Ce qui fait l’originalité vient directement du fait que nous sommes en possession du Darkness. Ce qui confère à Jackie des pouvoirs tels que créer un trou noir, frapper les ennemis avec deux tentacules chaque côté de notre corps, on pourra aussi s’en servir pour éteindre toute source lumineuse, car, oui le Darkness vit que dans la pénombre. Rajouter à ça les deux mains de Jackie qui sont libres avec lesquelles vous pourrez utiliser des armes balistiques et ça fait de vous une entité empreinte d’une vengeance extrême.

Le graphisme:

À l’époque de sa sortie, en 2007, déjà le moteur graphique accusait un certain retard. Même moteur graphique utilisé que Riddick, mais avec quelques améliorations. Par contre, tout ça reste quand même très joli a regardé et de manière fluide. Certes à certaines occasions vous pourrez constater les ratées, mais le grand esthétisme vous fera oublier ces petits détails techniques. La majeure partie du jeu se passera dans la noirceur, car pour survivre, vous devez impérativement éliminer toute source lumineuse. Ce qui se vit plutôt bien, car la luminosité a été adaptée à ce style. Un point à retenir c’est l’extrême violence graphique. Du sang, de l’éviscération, de l’arrachage de membres, tout y passe. Même votre tentacule se nourrit de cœur perçu sur les corps que vous venez d’éliminer. Donc, de grâce faites attention devant qui vous jouerez. Ça pourrait créer un certain malaise.

Lorsque les pouvoirs se manifestent, c’est là que le jeu prend tout son sens. L’aspect visuel prend une tangente très intéressante. Une aura semble toujours flotter autour de vous et la manifestation du Darkness est très bien présentée à l’écran. La création de trou noir surtout est vraiment plaisante, ça donne un effet de satisfaction de voir partir les ennemis dans une autre dimension. Votre quête se déroulera au travers de certaines habitations, dans le métro, dans les ruelles. C’est vraiment diversifié comme environnement.

La trame sonore:

Si l’aspect graphique pêche par son côté vieillot, la trame sonore s’avère en revanche irréprochable. L’ambiance apporte énormément à l’immersion. C’est tellement jouissif d’entendre le Darkness avec sa voix lugubre et démoniaque. Pour ceux qui connaissent les termes du paranormal, elle me rappelait un «PVE» phénomène de voix électronique tellement que ce n’est clairement pas une voix humaine. Le doublage est excellent. Par contre, lors des cinématiques, la synchro labiale est quelque peu désastreuse. Trop souvent les lèvres ne bougent pas. Les séquences de dialogues sont sur deux teintes; parfois elles sont inspirées on dirait un texte produit par un écrivain célèbre et à d’autres moments beaucoup moins. Reste que les séquences d’échange ne sont pas illusoires. J’ai adoré avoir une interaction avec les gens du quartier surtout dans les rames de métro. Ce qu’ils disent peut être très intéressant. Vous pourrez aussi piquer un brin de jasette avec votre fiancée et votre tante. Des phases plus relaxes, mais serviront à mettre la table sur la suite de l’histoire. La musique est teintée d’heavy métal et de moments plus tranquilles et de moments plus animés avec une sonorité changeante qui s’adapte à la situation.

La jouabilité:

Disons que la prise en main est très rapide et la courbe d’apprentissage s’effectue comme un charme. Ne vous en faites pas, si vous n’êtes pas très familier avec les contrôles d’un jeu de tir, vous ne serez pas trop dépaysé. Les développeurs vous feront aisément jongler entre les phases de tir et les phases des pouvoirs du Darkness. Parlant pouvoirs, ils sont au nombre de quatre et s’effectue en appuyant qu’une seule touche. Vous pourrez entre autres utiliser les tentacules pour plusieurs choses comme moyen d’attaque, de défense et même franchir des obstacles. Vous pourrez aussi créer un trou noir pour vous défaire de plusieurs ennemis à la fois.

Par contre, comme tout n’est pas parfait,  le seul défaut vient de la phase tentaculaire rampante. Assez ardue par moment à contrôler surtout lorsqu’on essaie de franchir des obstacles ou seulement de monter une clôture pour passer vers l’ouverture du haut. Peut devenir bordélique, mais dans le bon sens. À certains moments, vous pourrez tirer deux des mains, utiliser les pouvoirs du Darkness en plus d’évoquer les Darklings, sorte de petits êtres diaboliques sortis tout droit de votre imagination.  Bref, le jeu se débrouille à merveille et les développeurs ont pensé à tout avec une grande dose d’originalité. La seule fois que j’ai retrouvé cette originalité, c’était dans le jeu Aliens Vs Predator. Il s’est quand même écoulé près de trois ans entre les deux.

La durée de vie et modes de jeu:

La mission principale vous prendra environ une quinzaine d’heures à boucler. Le scénario est intense et faire la converse avec les personnages non actifs, rajoutent quelques moments biens sentis. Reste le multijoueur, avec de nombreux modes. Il y a les traditionnels, Deathmatch en solo ou en équipe, les parties rapides avec classement, les parties personnalisées et la capture du drapeau. Mais ce n’est pas tout, car quelques nouveautés viennent donner du tonus à ce mode déjà bien rempli. Rajoutez à toutes ces options le Mode Metamorphes dans lequel vous jouerez soit Darklings contre Darklings ou Darklings contre humains. Vous pouvez aussi tester ces modes via l’option de connexion multiconsole et même créer son personnage. Bref, ce n’est pas un aspect multijoueur qui passera à l’histoire, mais qui s’avère assez amusant et vous procurera quelques heures de plaisir.

En conclusion:

Parfois, les premiers volets d’une nouvelle licence ne servent que de démo technique ou semble incomplet. Ici on est loin du compte. Un jeu avec une jouabilité différente, un scénario qui sort de l’ordinaire et une trame narrative digne des meilleurs films de série noire. Malheureusement, ce jeu est trop vite sombré dans l’oublie et pour aucune raison valable. Je vous demande donc ceci. Laissez-lui donc une véritable chance de se faire valoir et je vous garantis que vous ne serez pas déçu.

Note finale: 8.5/10

Points positifs:

  • Scénario intense
  • Jouabilité originale
  • Le Darkness
  • L’immersion du titre
Points négatifs:
  • Graphisme vieillot
  • Synchro labiale déficiente
Caractéristiques:
  • Jeu développé par Starbreeze
  • Publié par 2K Games
  • Sortie en 2007
  • Jeu de tir à la première personne
  • Offert sur PS3 et Xbox 360
  • Mode solo et multijoueurs
  • Version intégrale anglaise ou sous-titrée en français