Souvent les studios essaient de mettre au monde des nouvelles licences ou propriétés intellectuelles et dans plusieurs cas, le constat d’échec ne peut être évité. Ces compagnies vivent constamment avec l’épée de Damoclès au dessus de leur tête. Alors quand est-il d’Épic avec leur nouvelle franchise qu’est Bulletstorm. Parviennent-ils à sortir gagnants de cette situation ou est-ce encore un cuisant revers dans cette industrie plus qu’injuste? Est-ce un simple jeu de tir ou un défouloir total déjanté?
L’histoire:
D’entrée de jeu, l’histoire n’est pas très complexe et plus on avance et plus on en découvre des bribes ici et là. Qui au final formera une histoire très bien expliquée et racontée. Une histoire qui de niveau en niveau devient captivante. D’après moi un bon jeu doit avoir comme recette gagnante l’attachement que l’on porte aux personnages. Dans ce cas, c’est une réussite. Grayson Hunt qui soit dit en passant a des ressemblances avec un certain Wolverine, est un homme impoli, qui aime boire un coup, mais malgré ses défauts demeure un leader dans l’âme et un excellent soldat. Il est avant tout un mercenaire qui a déserté son unité, la Dead Echo parce qu’il s’est fait manipulé par le général Sarano. Un homme aux allures de dictateur et méprisant tout humain qui n’obéit pas à ses ordres. Habité par un désir de vengeance, Gray avec son acolyte Ischi Sato décide de lancer une attaque contre le vaisseau du général Sarano. Certes ce n’est pas la meilleure décision, car malgré qu’il semble réussir, son meilleur ami meurt durant l’assaut, mais est maintenu en vie artificiellement grâce à la cybernétique. Mais, comme une mauvaise nouvelle n’arrive jamais seule, ils se retrouvent sur une planète inconnue et guère hospitalière. C’est là que débute votre quête qui consiste à survivre aux agressions ennemies et vous échapper de cette foutue planète.
Les contrôles:
Le jeu a été développé en partenariat avec People Can Fly et Epic Games. D’ailleurs, on s’en aperçoit très rapidement. Que ce soit au niveau des contrôles ou de la jouabilité, des éléments ont été empruntés au jeu comme Gears Of War et Painkiller. L’exemple le plus frappant est quand le personnage se met à courir, un calque de Gears Of War reproduit à la perfection. Tous les boutons de la manette sont mis à contribution. Les contrôles répondent très rapidement et de manière très fluide. C’est là qu’entre en ligne de compte la grosse nouveauté de ce jeu tir à la première personne: les «skillshots». Que dire de plus que wow! Un jeu ou on se prend pas aux sérieux, les personnages hyper stéréotypés et des morts atroces en se servant du décor avec des armes plus destructrices les unes que les autres. On a n’a qu’à penser au fameux lasso. On appuie sur une touche pour utiliser le lasso et ensuite libre à vous de décider des morts de vos adversaires. Soit en utilisant le décor, en leur donnant un méga coup de pied ou les pulvérisant avec votre arsenal de guerre. Tout est possible et à portée de mains.
Le graphisme:
Ça beau être un jeu complètement déjanté, il n’en est pas moins tape-à-l’œil pour autant. Les décors sont somptueux à souhait. Le moteur utilisé est l’Unreal Engine 3 et je soupçonne qu’il a été poussé à la limite. Plusieurs fois vous vous arrêterez pour faire le plein de couleurs et de paysages. C’est une histoire sombre, mais qui se déroule dans des univers très colorés. Loin d’un Gears Of War par exemple. Il y a un détail qui m’a accroché plus que les autres, l’eau. Elle est tellement bien reproduite qu’on a le gout de s’abreuver à la source. Les effets spéciaux lors des «skillshots» sont bien reproduits. La couleur rouge est prédominante et le sang coule à flot. Les explosions sont superbes. Plusieurs décors sont présentés, dans un vaisseau spatial, sur terre, dans l’eau, sous la terre, des cavernes, dans un parc, etc. On peut même se promener dans une ville miniature. Vraiment les environnements sont très diversifiés. Autre point positif, pas vraiment de latence rencontrée même lorsque l’écran est bien rempli. Tellement important pour un jeu avec autant de scènes d’actions intenses. Les cinématiques sont bien découpées et ne viennent pas briser le rythme de l’action. Bref, une excellente réalisation.
Musique et sons:
Un jeu aussi décousu et bourré de testostérone ne pouvait contenir du langage poétique. Dans ce cas, ce titre remplit parfaitement sa mission, être vulgaire à souhait. Conversations immatures, mésentente, dialogues très gras (ne vous surprenez pas d’entendre des blagues grivoises et des mots très crus sortirent de la bouche de tous le monde. Même Trischka, personnage féminin, laquelle on découvre son caractère très bouillant. Malgré leurs allures de pré-adolescents se cache une certaine façade teintée d’humanisme que l’on ressent, mais plus vers la fin. Pour le reste, les phases de combat sont accompagnées d’une musique bien rythmée qui nous pousse vers l’action sans arrêt. Les personnages parlent surtout de leur passé pendant les cours moments de relâche. Une trame sonore qui ne vous impressionnera pas. Mais soyez attentif aux conversations désopilantes. Vous vous tordrez de rire. Ayant joué le jeu en version française, je peux vous dire que c’est plus vulgaire en anglais.
Les modes de jeu:
Pour moi, le mode campagne à lui seul vaut l’achat du jeu. Très solide de par sa jouabilité et son déroulement rapide, le mode solo est très immersif et on se surprend même à s’attacher aux personnages. De plus, avec le système de skillshots, il vous faudra faire la campagne pour tout débloquer. Mais aucun problème, car je referais ce jeu volontier. Loin d’être une corvée. Malheureusement, l’aventure solo reste solo. Pas de coop, car comme expliquait Cliff Blezinski dans un entretient précédent la sortie du jeu. En incorporant la campagne en coop, il y aurait eu des risques de tuer l’essence même du titre. En revanche, il propose jeu propose un mode multijoueur, mais qui s’avère disons ordinaire. Ce mode se compare avantageusement au mode Horde de Gears Of War. Le but est simple, en coopération avec d’autres joueurs on doit éliminer des vagues d’ennemis. Ce mode est coopératif certes, mais il s’en trouve compétitif car on doit réussir le maximum de points. Donc, au diable la stratégie on tue tout ce qui se bouge. Avec ce mode on ne réinvente rien et on est loin des excellents modes de Halo ou Killzone. Il y aussi un mode nommé Echo. Qui consiste à refaire les niveaux de la campagne ou le seul but sera de terminer ces niveaux le plus rapidement possible et de finir avec le plus de points possible.
La durée de vie:
Comptez environ 8 à 10 heures pour compléter la campagne une première fois et le double pour tout débloquer, car vous devrez faire le jeu au moins une autre fois. Pour les fans de succès ou trophée, vous serez choyé. Il y en a une pléthore et avec des appellations parfois drôles, parfois crues. Je ne crois pas que vous passerez d’innombrables soirées sur le mode multijoueur. Vous pouvez aisément trouver ailleurs. Même chose pour le mode Echo, c’est amusant au début, mais perdrez de votre motivation après quelques niveaux.
En conclusion:
Voilà une belle surprise avec ce Bulletstorm. J’adore être surpris et je l’ai été plus que je pensais. Une très bonne histoire immersive à souhait. L’arrivée des «skillshots» est plus que la bienvenue. Enfin, on sort des sentiers battus et du carcan des autres jeux de tir qui se ressemblent tous. Bref, un excellent divertissement à tenir loin de la portée des enfants. Langage immature et hémoglobine font partie intégrante de cette nouvelle licence. Rester après le générique de la fin, il y a une surprise. J’en dis pas plus, mais une suite il y aura. Donc, retenez que vous devez faire preuve d’imagination, servez-vous des décors et tuez avec style…
Note: 8.5/10
Points Positifs:
- Histoire immersive
- Personnages drôles et déjantées
- Les «skillshots»
- Le graphisme (décors et éléments)
- Les dialogues
Points Négatifs:
- Mode multijoueur très ordinaire
- Pas de coop pour la campagne solo
- Peut déranger par son langage et sa violence extrême
Caractéristiques:
- Jeu développé par People Can Fly – Epic Games
- Jeu publié par EA
- Jeux de tir à la première personne
- Offert en version anglaise ou française sur PC, PS3 et Xbox 360
- Sur Xbox 360 vient avec un code pour la béta multijoueur de Gears Of War 3
- Pas de coop, multijoueur offert en ligne
Très bonne critique qui ressemble à ce que j’aurait écrit si j’en faisais.
Perso, moi j’y aurais donné un 8/10 car mon gros problème est que j’ai eu de la difficulté à m’attacher au personnage principale Gray pour lequel je n’avais pas trop de sympathies au début. J’ai commencé à plus l’apprécier au 3/4 de l’histoire mais ce n’est pas un personnage très charismatiques selon moi. Quant aux personnages secondaires, ceux-ci remplissaient très bien leur rôle.
Quant aux skillshots, que dire sinon que c’est très amusant et ambitieux de trouver des moyens originaux afin de « zigouiller » les habitants de cette planète hostile…
Très bon jeu, reste seulement à rendre Grayson plus charismatique pour la suite et ce sera un hit assuré.