Depuis que la licence est passée aux mains du studio de Québec, Beenox, la franchise de L’homme-Araignée se porte plutôt bien. Au départ, Activision prenait un risque en la refilant à l’équipe de développement québécoise. Cependant, avec un Shattered Dimensions au-delà des attentes, Activision était comblé et impressionné et Edge Of Time fut confié encore une fois à Beenox. Encore là, en majorité le jeu fut bien reçu malgré certaines réticences. Alors qu’en est-il de The Amazing Spider-Man? Est-il à la hauteur des deux premiers? Est-ce que l’évolution au travers d’un monde ouvert s’avère une bonne idée? Je termine de tisser ma toile et ensuite je vous dévoile tout.

Le scénario:

Bon je vais être honnête avec vous, aux moments d’écrire ces lignes, je n’ai pas encore visionné le film du même titre. Donc, je ne m’avancerai pas trop, par contre je peux dire qu’il ne s’agit pas qu’une simple adaptation du film, mais d’un scénario original qui se veut un dénouement au film. C’est certain que le récit en lui-même ne réinvente rien, par contre il trouvera bien sa place dans les meilleurs jeux de super héros. Vous campez le rôle du jeune journaliste de Daily Bugle, Peter Parker qui rend visite à sa copine Gwen Stacy qui travaille au sein de la firme Oscorp pour en savoir plus sur les recherches du Chez Exécutif Alistair Smythe, un expert en nanotechnologie. Ce cher Monsieur Smithe qui occupe la tête dirigeante d’Oscorp suite à l’internement à l’Asile Beloit de l’ex-PDG, Dr. Curt Connors pour avoir fait des ravages avec sa transformation en Lézard. Smythe qui veut pousser la science à sa limite, développe une espèce de mixte entre des animaux et des OGM qui ne donnent pas le résultat escompté. Là où tout dérape, c’est lorsque ces créatures infectées s’échappent des laboratoires chez Oscorp ou foutent la panique dans tout Manhattan. S’en suit une gigantesque épidémie affectant la totalité des habitants de la ville. Seul un antidote pourrait mettre fin au virus qui sévit. Pour ce faire, Spider-Man fait s’évader le Docteur Connor pour qu’il puisse faire son propre antidote. De son côté, Monsieur Smithe fait la même chose en créant l’antivirus à base de nanobots et en fabricant à la chaîne des robots capable de retracer toutes formes mutantes et en la détruisant. Là où il se trompe, c’est que ces robots ne voient pas la différence entre un mutant et un humain infecté. Imaginez le reste… Ah oui Spider-Man est vu aussi comme une race mutante, donc vous ferez face en plus des mutants, des robots et vous rencontrerez quelques vilains tels que Rhino, L’iguane, Felicia Hardy et le Scorpion.

Bref, un scénario solide avec une histoire qui se tient de bout en bout. Par contre, le dénouement est prévisible des kilomètres à la ronde. Ce qui est bien par contre, c’est qu’il y a plusieurs quêtes annexes qui vous permettront de décrocher du scénario initial. Vous remarquerez cependant que ces quêtes se ressemblent beaucoup, mais c’est un bel ajout pour Spider-Man qui évolue dans un monde ouvert.

Durée de vie et modes de jeu:

Voilà un excellent exemple d’un titre qui n’a pas besoin de mode multijoueur pour avoir du succès. Tout se passe en solo en treize chapitres et c’est très bien comme ça. À l’époque d’Edge Of Time, beaucoup de joueurs s’étaient plaints d’être confiné dans un carcan en évoluant dans un mode hyper linéaire. Ayant écouté leurs fans, Beenox a mis sur pied un monde ouvert et la découverte d’une ville entière vous attend. Pour terminer le jeu à 100%, il vous prendra de votre temps environ 20 à 25 heures. C’est long vous me direz, ouais peut-être, mais ce 20 heures de jeu renferme en plus de la quête principale, toutes les missions annexes, tous les items cachés à découvrir dans toute la ville et les différents niveaux. Les missions secondaires iront de sauver des civils d’une agression, ramener des infectés dans les camps de soins, reconduire les évadés à l’asile, effectuer des poursuites policières en arrêtant les malfrats ainsi que devenir reporter en prenant des photos pour une journaliste dans le but d’en faire un reportage télévisuel. Vous aurez droit à différents « easter eggs » comme les différents costumes de Spider-Man qui soit peuvent être débloqués ou trouver. Petit conseil, pour les débloquer, chercher les logos de Spider-Man de différentes couleurs, chercher l’immeuble Beenox dans la ville. Pour finir, le chapeau de fête du 50 ième anniversaire de Spider-Man. Pour les plus persévérants, vous aurez à retrouver 700 pages de BD réparties dans toute la ville. Elles vous permettront d’avoir accès à des BD complètes dans la section Bonus. Nous l’avons fait à deux et c’est très long. C’est une très bonne idée les quêtes annexes, mais elles sont beaucoup trop répétitives. Malgré tout, la campagne s’avère fort efficace et même à la fin, rester après le générique, car vous pourrez continuer l’aventure pour ceux qui auraient oublié certains trucs ou missions secondaires et voir aussi le dénouement final du jeu. C’est donc dire que votre investissement de temps et d’argent sera récompensé. Petit point à retenir, la difficulté est rehaussée par la faible résistance de Spider-Man et les boss sont plutôt décevants à vaincre. Pas de véritable challenge, tout est question de pattern et de timing. Le boss de fin… une blague.

Les contrôles:

Bon après avoir fait les points positifs, je tombe dans le négatif avec certaines réserves. Je commence avec la jouabilité. Beenox avait de très bonnes idées sur papier, mais à quelques occasions ne s’avèrent pas trop géniales. Les contrôles sont hyper bien expliqués et s’assimile très aisément. Tout répond au quart de tour et de manière très fluide. Là où le bas blesse, vient du moment de les mettre en pratique. J’ai un exemple qui revenait souvent: lorsque je survolais la ville en utilisant ma toile, il arrivait souvent que je tombais sans vraiment de raison et il arrivait souvent que je me cogne contre un immeuble en ne voulant même pas y aller. Il arrivait souvent que je me retrouve la tête à l’envers sans lui avoir demandé d’être de cette manière sur le mur. Ça peut devenir très mélangeant, ça me rappelait le jeu Aliens Vs. Predator. Outre ça, le reste se passe très bien et on a une sensation de réelle liberté. Par contre, le système de combat arrive pas très loin derrière celui de Batman. On a droit à un mélange de boxe, lutte et acrobaties. De ce côté, ça fonctionne à merveille. De plus, un système de points d’expérience est mis en place et vous récompense après chaque combat, chaque mission réussie ou item trouvé. Vous pourrez ensuite vous servir de ces points pour débloquer de nouveaux mouvements ou certaines améliorations. Comme votre résistance aux balles ou au corps à corps. Ce qui aura pour effet d’améliorer vos combos.

Le graphisme:

Malheureusement, cet aspect est trop inégal. On sent vraiment que le jeu a été rushé pour suivre la sortie du film. La ville de Manhattan est superbement reproduite et immense. Trop souvent dans un jeu de cette envergure on est devant une ville vide. Ce n’est vraiment pas le cas ici, au contraire la ville est très vivante avec des habitants et véhicules circulant partout. Le personnage le mieux modélisé demeure Spider-Man. Un mot me vient en tête: sublime. La ressemblance est incroyable. Plus vous subirez de dommage et plus votre costume tournera en lambeaux, ce qui rajoute une touche de réalisme. Les temps de chargement entre les niveaux sont très courts et vous pouvez aussi sauter les cinématiques. D’ailleurs, les cinématiques sont très bien réalisées et essentielles pour suivre le déroulement de l’histoire. Du côté négatif, tout appart Spider-Man s’avère assez moche. Le ciel ressemble à une image JPG collée et les immeubles très pixélisés. Outre ça, les vilains se ressemblent tous et appart les boss de fin, on a l’impression qu’ils ont dupliqués le même personnage. À l’occasion les textures chargeaient au même moment que j’avançais. J’ai eu plusieurs bogues graphiques comme resté pris dans les textures, enfoncé dans les toits. Vous regarderez l’image plus bas pour mieux comprendre. Pour ces petites anicroches, je comprends très bien la situation. Il est pratiquement impossible de faire un jeu dans un mode ouvert sans qu’il n’y est de bogues. Tant que ça n’affecte pas la jouabilité, je n’enlève pas de points. Bref, un Spider-Man fort bien modélisé, mais pour le reste on repassera.

Musique et sons ambiants:

Encore là, il y a du bon comme du mauvais. La musique est présente lorsqu’il le faut. Les scènes de grande action sont musicalement plus agressives et le contraire est aussi vrai. Pour les voix, tout se passe en français avec de l’humour à profusion. Cependant, appart dans les cinématiques, la redondance des dialogues est frappante. Je n’ai qu’à penser aux fameuses phases de récupération des infectés vers les camps de soins ou lorsqu’on sauve un civil des mains d’une attaque de criminels. Mes oreilles dans la dernière heure de jeu en avaient assez et avaient atteint leur quota de phrases répétitives. Comme il y a beaucoup de trucs à chercher et récupérer, il est d’avoir pensé d’ajouter un petit son strident lorsqu’on est près d’un item. Attention par contre, car le son émis est très faible et faudra mettre le son de la TV assez fort pour le percevoir. Donc, soyez très attentif, car il est très facile de passer à côté d’eux.

En conclusion:

Un autre Spider-Man, un autre chapitre signé Beenox et au final, un autre succès. Le jeu n’est certes pas parfait et loin de là, mais même avec ses petits défauts, vous devez le posséder dans votre ludothèque. Fans de L’homme-Araignée ou non. Le rapport qualité/prix est intéressant et la rejouabilité énorme. Comme dirait l’autre, y’a de quoi faire!

Cote FG: 8/10

Points positifs:

  • Le scénario solide
  • Spider-Man dans toute sa splendeur
  • Le monde ouvert qu’offre Manhanttan
  • Les nombreuses quêtes annexes
  • L’humour très présent
  • Les bonus et « easter eggs »
  • Le caméo de Stan Lee
  • Le système de combat
  • La forte rejouabilité

Points négatifs:

  • La grande redondance des missions secondaires
  • La répétitivité des dialogues
  • Les petits bogues graphiques
  • Quelques problèmes avec les contrôles

Caractéristiques:

  • Développé par Beenox
  • Publié par Activision
  • Jeu d’action/aventure
  • Évolution dans un monde ouvert
  • Mode solo seulement
  • Offert en version intégrale anglaise ou française
  • Disponible sur presque toutes les consoles