Voilà, c’est fait je viens de passer ma première année sans ma maman. Je trouvais que je m’en étais sorti de belle façon tout de même. Mais depuis quelques jours, ça va pas trop. Je craignais cette date et elle m’a donné raison. C’est comme un coup de poing dans la figure, ça réveille solide.

Tout a débuté il y a plus de dix ans, alors que nous avons appris qu’elle était très malade, mais comme sa force mentale lui permettait, elle pouvait s’en sortir. Ce qu’elle fit haut la main. Ma mère a toujours été un exemple de courage et de persévérance. Ce n’est pas quelques problèmes de santé qui allaient l’arrêter. Oh non! C’était mal la connaître. Mais voilà, les deux dernières années avant sa mort, on la voyait dépérir à petits feux. Je m’étais même préparé à ce fameux appel qui arriverait plus tôt que tard. Chose qui est arrivée le dimanche 21 août 2011. Pourtant, tout allait bien, je devais tomber en vacances lors de ce week-end et j’arrivais chez ma mère le lundi. Ce samedi, pour me changer les idées, j’allais assister au spectacle Torture de Jean-Marc Parent soir pendant que ma mère au même moment rendait l’âme. Imaginé, j’avais du plaisir pendant qu’elle se battait pour sa survie.

Le lendemain, dans l’après-midi, comme mon frère n’avait pas de nouvelles d’elle et ce n’était pas son habitude, décide de se rendre chez-elle. Mon frère ne soupçonnait rien, car le samedi vers 18h30, ma mère l’a appelé et elle disait bien aller. C’est la dernière fois qu’elle parlait à quelqu’un. Mais quelle horreur, lorsqu’il l’a trouvé assise sur le divan à sa place habituelle encore habillé du linge de la veille (selon les ambulanciers, elle serait décédée samedi tôt dans la soirée). Cette journée-là, en plus de ma mère, j’ai failli perdre mon frère qui était en train de faire une trop grosse baisse de pression. C’est les ambulanciers à leur arrivée qui a sauvé la vie de mon frère.

Donc, 14h30, l’appel fatidique arrive. Mon frère en panique m’annonce sa mort et moi à l’autre bout, aucune réaction. Je suis aussi tôt parti en direction de Trois-Rivières. Je peux dire que la route était très longue pour y arriver. Si vous saviez à quel point je me sens coupable, et ce, à jamais. Si comme prévu, j’avais descendu le samedi midi, je l’aurais sauvé. Mais je venais de perdre mon emploi le vendredi et je voulais m’en remettre un peu et encaisser le choc. Un emploi, ça revient, une maman, jamais.

Depuis la famille a éclaté et s’est complètement décimée. Les seuls contacts sont moi et mon frère qui l’a découvert. On essaie tant bien que mal de se soutenir mutuellement. Jusqu’à il y a quelques jours, je n’avais pas vraiment versé de larmes, mais c’est fait maintenant. Réaction qui ne sert à rien, mais normale du corps humain j’imagine. Maman tu as toujours été une battante. Tu as perdu une bataille, mais tu as gagné la guerre, tu as gagné ta place au paradis. Tu es partie rejoindre les membres de ta famille s’y trouvant déjà. Ne m’abandonne pas et veille sur moi svp, veille sur nous…

                                                                                                                                                                                                          Maman je t’aime -xxx-

                                                                                                                                                                                                                                         Dom!