Il y a eu plusieurs planètes nommées Pandora dans le monde de la science-fiction, on peut penser au film Avatar avec ses forêts luxuriantes, sa faune paisible ou ses habitants pacifiques… Ou, on peut penser à Borderlands et ses piles de déchets, d’armes de monstres mutants et ses habitants schizophréniques et violents. Si cela peut vous aider à décider sur laquelle passer vos prochaines vacances, disons que l’une des deux offre un bien meilleur jeu.
Sorti en octobre 2009, Borderlands avait pris le monde par surprise avec une histoire très soutenue et beaucoup d’innovations dans le jeu. La plus notable étant bien sûr la quantité absurde d’armes et de trésor (souvent appelé «Loot»). Borderlands 2 nous arrive donc 3 ans plus tard avec la même recette et, si je peux continuer dans les analogies culinaires, je dirais que l’on a seulement ajouté un peu plus d’épices et saupoudré quelques bonbons de couleurs.
Résumé obligatoire : 5 ans après les événements de Borderlands, un nouvel élément appelé Eridium fait son apparition sur Pandora, suite à l’explosion de la « voûte ». Un individu nommé Jack en prend le contrôle et devient ainsi le maître de planète, et, tel un méchant digne de James Bond, il règne sur celle-ci à bord de son énorme satellite (qui est visible du sol). Vous arrivez donc sur Pandora dans ce climat à la recherche d’autres voûtes, qui semble-t-il, seraient toujours cachés.

Jack et le satellite Hyperion.


La première chose qui frappe lorsque l’on commence le jeu c’est à quel point, l’expérience est similaire. Dès le début, les nouveaux personnages nous rappellent fortement les 4 originaux. Bien sûr il y a des différences, Salvador par exemple, est l’équivalent de Brick dans le premier Borderlands, à la différence qu’il utilise deux armes au lieu de se battre avec les poings. Zer0, le personnage avec lequel j’ai fait la campagne est très semblable à ce que Mordecai faisait, c’est-à-dire ; tireur d’élite et combat rapproché, à la différence que Zer0 privilégie les attaques de mêlée plutôt que les armes de poings. Ensuite on a une Sirène appelée Maya, un personnage qui utilise des pouvoirs plutôt que des armes et un commando, Axton, qui lui reprend le rôle de Roland, le spécialiste de la tourelle. Il faut dire que tous les personnages du premier Borderlands reviennent dans le second sous forme de personnage non joué.

Axton, Zer0, Salvador et Maya


Peu importe votre choix de classe, vous êtes un chasseur de trésor, quelqu’un qui en théorie n’a d’intérêt que pour le « Loot ». Par contre les choses ne sont pas si simples et dans votre quête pour trouver une de ses fameuses voûtes, vous rencontrerez plusieurs personnages qui vous offriront leurs « aides » en échange bien sûr de quelques services. C’est ainsi que les premières missions, qui servent de tutoriel, vous enverront ramasser des pièces pour le non moins fameux ClapTrap, l’hilarant robot qui est devenu la mascotte de la série.

Clap Trap le segway parlant.


Après cela, le jeu s’ouvre et l’on retrouve le même style de jeu qui avait fait le succès de Borderlands, premier du nom. Si vous n’avez jamais joué à Borderlands, ou que vous n’êtes pas habitué aux jeux de types RPG, la pente pourrait être très abrupte. En effet, la quantité innommable d’augmentations disponibles, d’armes, armures, grenades, types de munitions, etc. En plus, des bonus obtenus pour la mise à mort des « Badass », ces ennemis plus puissants, que l’on retrouve un peu partout sur la planète. Par contre si comme moi vous avez joué au premier jusqu’à ce que vos doigts saignent, vous allez avoir l’impression d’enfiler de vieilles pantoufles.
Il y a beaucoup à faire dans Borderlands 2, et les missions sont très variées. Ce qui est un tour de force, vu la longueur de la quête principale. Ce qui est encore plus surprenant, ce sont les « quêtes sur le côté », qui sont, elles aussi nombreuses et diversifiées, dues en partie à l’écriture et à la présentation de celle-ci par les personnages non joués. Les raisons pour collectionner des pièces de robots ou enquêter sur la mutation des insectes, sont plus débiles les unes que les autres et c’est ce qui nous motive à retourner sur nos pas constamment afin d’entendre la suite des événements.
Parlant de déplacement, les véhicules sont de retour avec les bonnes vieilles stations génératrices de bolides. Vous aurez donc accès à deux véhicules à condition bien sûr de les débloquer au travers des missions spécifiques. L’autre façon de se déplacer consiste à découvrir des bornes de voyage rapide, un type de téléportation qui vous économisera un temps fou, surtout lorsque vous devez revenir sur vos pas pour collecter votre dû à la fin d’une mission réussie.

Le mode de transport le plus sécuritaire.


Si le premier Borderlands nous avait fait découvrir une Pandora aride et désertique, le deuxième lui propose une planète avec une géographie beaucoup plus diversifiée. Arctique, jungle, villes portuaires, le changement d’air est bienvenu si l’on compare à un premier opus qui était presque monochrome. Pour les restes, la facture bande dessinée est toujours là avec cette fameuse technique appelée : « Cel Shading ». Il est difficile de demander au créateur de Borderlands 2, une « amélioration » de la qualité graphique, vu ce choix artistique fait lors du premier épisode. Par contre, on note une certaine augmentation dans les détails. Les visages, les costumes, les bâtiments sont tous un peu mieux définis et un peu plus détaillés.
Je ne suis pas un amateur de musique dans les jeux de tir, surtout lorsque l’on est en plein milieu d’un combat, j’ai donc tendance à la réduire ou à la mettre en sourdine. La balance sonore doit donc être particulièrement bien fait puisque lorsque je suis retourné voir mes réglages son, le volume musical était inchangé. Un conseil ici; mettrez les sous-titres à « ON ». Le jeu (comme plusieurs autres) a une mauvaise tendance à nous envoyer des appels lorsque l’on est en plein milieu d’un combat. Difficile d’entendre les instructions pour tuer un insecte géant, lorsque ceux-ci sont en train de nous asperger de vomissure cancérigène.
Borderlands 2 est un jeu qui n’échappe pas au multijoueurs. Le mode coop est probablement le meilleur, surtout sur console, avec la possibilité d’avoir l’écran partagé pour 2 joueurs. Il vous est donc possible de vous connecter à une autre équipe de deux et ainsi créer un «foursome» qui n’aura aucun problème à pulvériser les ennemis. Le gros avantage du jeu à plusieurs se situe dans la possibilité d’échanger les armes trouvées durant les missions et de se bâtir un arsenal qui pourra défaire n’importe quel monstre sans avoir à aller dans votre menu pour réassigner vos armes.

Quand on est deux, ça va deux fois mieux ! (référence Passe-Partout)


Finalement je veux parler de la difficulté, car comparativement à Borderlands, premier du nom, j’ai trouvé celui-ci beaucoup plus facile. Il est presque impossible, au niveau normal, de manquer de munitions (une chose courante dans le premier jeu), si vous transportez une arme de chaque catégorie sur vous. L’augmentation des niveaux de notre personnage se fait aussi beaucoup plus rapidement, je me rappelle avoir dû faire beaucoup de « farming » (ou Boost Level) dans le premier jeu, pour être capable de battre les ennemis. Dans Borderlands 2, seulement en faisant les quêtes sur le côté, la plupart des missions seront cotées de difficulté normale (le jeu vous indique le degré de difficulté d’une mission en fonction du niveau de votre personnage). Ce qui fait qu’au final, Borderlands 2 qui devrait être un jeu avec une durée plus longue en théorie, nous offre la même quantité de temps jouable (environ 40h).
En conclusion : Borderlands 2 est une suite solide qui ne déçoit pas lorsqu’on la compare à l’originale. Ce qui est peut-être une arme à double tranchant, car certains seront peut-être déçus du manque de grosses innovations, mais d’autres seront ravis que Gearbox Software n’ait pas trop changé leur jeu chéri. Si vous avez manqué ce classique lors de sa sortie en 2009, deux choix s’offrent à vous : économisez en allant vous chercher le premier à prix réduit pour une expérience similaire, ou passer directement à Borderlands 2. La continuité de l’histoire entre les deux jeux n’est pas nécessaire. Pour les fans du premier, reste à voir si vous avez envie de vous replonger dans une longue suite.
On aime :
-la facture visuelle unique de la série
-l’humour et l’écriture qui sont unique en leur genre.
-les possibilités infinies de modifications et de personnalisation.
-les campagnes en Coop (sur console) où l’on massacre les ennemis sans difficulté.
On aime moins :
-la courbe d’apprentissage qui peut être raide même pour les joueurs du premier Borderlands.
-les combats contre les ennemis génériques qui deviennent un peu répétitifs.
-Peu de véhicules différents et aucune possibilité de conduire les véhicules volants.
-Le niveau de difficulté moindre.
Moments mémorables :
-La rencontre avec Tiny Tina, le personnage le moins politiquement correct.
-La grotte « Minecraft »