Il faut rendre à César ce qui lui appartient, avec Mario, Nintendo a la plus grande franchise de l’histoire. Le genre de franchise qui vend des consoles. Il ne faut donc pas se surprendre que tous les autres manufacturiers se soient lancés dans le développement de personnages capables de recréer cette magie. Sega avait son Sonic (ironiquement rendu chez Nintendo) et depuis son arrivé sur le marché Sony à tenté toute sorte de personnages, le plus célèbre est probablement Crash Bandicoot qui durant une publicité, allait taquiner Mario devant le siège social de Nintendo. C’est finalement en 2008 avec le lancement de la PlayStation 3 que Sony trouve ce qui deviendra SON Mario, un petit bonhomme dénommé Sackboy.
Sackboy, c’est le héros de la série LittleBig Planet. Une série qui en est maintenant à son 4e épisode avec une sortie sur la PS Vita. Être un amateur de LittleBig Planet peut vous coûter cher par contre, puisque les 4 titres sont sortis sur 3 consoles différentes, de plus il y a même un contenu téléchargeable qui nécessite la Move! J’avais bien aimé la version PSP (disponible en téléchargement sur PS Vita), je trouve que c’est sur plate-forme mobile que ce type de jeu prend tout son sens. Si vous avez entendu mes premières impressions lors de mon passage à la Force G, j’avais dit que je trouvais que c’était très semblable au précédent, je n’avais alors joué qu’au premier monde. Maintenant que j’ai passé deux semaines avec le jeu, je voudrais faire mon Mea Culpa. J’avais tort, LittleBig Planet Vita est non seulement le meilleur de la série, mais le plus innovateur jusqu’à maintenant en plus d’être un des meilleurs démonstrateurs des capacités techniques de la PlayStation Vita, mais est-ce assez pour pousser les indécis à acheter la console portable de Sony?
Les jeux de la série LittleBig Planet ont toujours été visuellement beaux et humoristiques. Rien de visuellement surprenant comme un Crysis ou Trine, mais des tableaux toujours bien construits et bien assemblés. Pour cette dernière aventure, Sackboy se retrouve dans une thématique carnaval et cirque, avec son chapiteau et un terrible marionnettiste. On commence avec la rencontre du maître de piste qui nous guidera au travers ce premier monde tout en nous racontant l’histoire qui a transformé le gentil marionnettiste en terrible tyran. On a donc droit ici à de la jouabilité de type plateforme, avec l’introduction de certains éléments à toucher, mais pas plus. C’est à partir du deuxième monde que l’équipe de Double Eleven ouvre les vannes avec le harpon, l’accéléromètre et le toucher arrière, qui feront alors partie intégrante du jeu jusqu’à la fin.
Les monde se suivent et ne se ressemble pas. On passe de ce qui ressemble à une bibliothèque à un étang, à un vieux dépôt audiovisuel des années 80, complet avec ses cassettes VHS et son vaisseau spatial en forme de caméscope. On oublie vite le thème du carnaval et le marionnettiste, tant on est occupé à aider chacun des protagonistes qui animent chacun des mondes. C’est un peu la difficulté de ce type de jeu, de garder une histoire dans ce qui est en fait un jeu plutôt basé sur l’habileté du joueur, que sur un scénario complexe. Dans ce type de jeu linéaire, on est beaucoup plus préoccupé par les trous remplis de lave que par les rares bribes de texte qui nous arrive sporadiquement. N’empêche que la campagne est bien diversifiée, autant au niveau des décors que de la jouabilité. Vous serez probablement plus intéressé, à découvrir toutes les bulles et les autocollants cacher dans le jeu, que de suivre la mince histoire de Carnivalia.
LittleBig Planet à toujours été un jeu qui se joue à plusieurs, mais, avec cette dernière itération, Sony pousse la connectivité à fond avec des niveaux bonus, cacher un peu partout, qui nécessitent la présence d’un ami afin d’être accessibles. Cela dit, la campagne au grand complet peut être jouée en duo, ce qui donne lieu à une jouabilité vraiment différente ainsi qu’aux frustrations associer à l’attente de votre partenaire qui peut avoir de la difficulté à vous suivre (message pour ceux qui ont joué avec moi : je ne suis pas très bon OK). J’ai bien aimé la vitesse et les multiplicateurs de points qui sont engendrés par le jeu en coop. La PS Vita étant un produit qui nécessite une connexion internet quasi constante, il est difficile d’être fâché que Sony nous impose autant de missions en coop.
L’autre aspect de la connectivité se retrouve dans le désormais célèbre éditeur de niveau qui permet aux utilisateurs de créer et partager leurs créations avec le restant des joueurs. Au moment d’écrire ces lignes, on comptait déjà plus de 500 niveaux de toute sorte, passant du niveau plus classique à des jeux de type First Person Shooter. Quand on sait que LittleBig Planet un et deux sur PS3 ont engendré des millions de niveaux, l’avenir est prometteur pour le contenu en ligne de LBPV.
Par contre, pour vous rendre en ligne vous devrez naviguer dans ce qui est probablement la pire interface visuelle que je n’ai vue de ma vie. Les menus ne sont pas simples et je vous passe l’écran des options qui ressemble plus à une présentation PowerPoint de revenus bancaire qu’à un truc destiné au grand public. Par défaut le jeu vous offre constamment de vous connecter à d’autres joueurs, ce qui peut être bien, sauf que l’accès au serveur rajoute à ce que sont déjà de très longs temps de chargement. On peut désactiver la connexion automatique, mais alors vous vous retrouverez vraiment seul, snif. L’autre problème auquel j’ai été confronté est que plusieurs fois, après avoir attendu pour une connexion, je reçois; soit un message de rejet, soit un message m’indiquant que le joueur joue de façon privé. Lorsque je réessaie, il semble que le jeu tente de se reconnecter constamment au même joueur, alors qu’il y en a 4 ou 5 autres disponibles. Il est possible bien sûr de se connecter à vos amis PlayStation, mais la confusion est parfois semblable. Dernier point, lorsque d’autres joueurs joignent vos parties, ils apparaissent dans votre centre de contrôle et viendront jouer avec vous aux niveaux suivants, même si vous décidez de jouer seul. Il faut les « kicker » en dehors de votre jeu, ce qui paraît plutôt impoli à mon avis. Malgré ces petits irritants, le jeu fonctionne très bien et j’ai beaucoup de plaisir à ramasser des bulles, seul ou avec des copains.
Un dernier mot pour parler des niveaux optionnels, qui sont de petits jeux accessibles une fois certains niveaux complétés. Toute sorte de minis-jeux qui n’impliquent pas nécessairement votre Sackboy. Il y a des jeux type taper sur la marmotte, un genre de Tetris, des courses, etc. la plupart sont très bien, et les jouer augmente votre pointage, si c’est quelque chose qui est important pour vous.
LittleBig Planet, est un jeu qui ratisse large. Parti d’un simple jeu de plateforme, il a évolué en une espèce de monstre de connectivité et de contenu presque infini. Il n’y a pas, à ma connaissance, aucun autre jeu qui offre autant à sa sortie de la boîte. Les possibilités sont grandes tant au niveau de la variété que des heures à jouer. Pour ceux qui achèteront (et vous le devriez) LittleBig Planet pour jouer en solo, vous ne serez pas déçu par ce qui est la meilleure version à ce jour. Mais vous passez à côté de bien plus si vous ne connectez pas cette bête sur le tuyau de l’internet. Est-ce que LBPV va être un « System Seller » à lui tout seul ? J’en doute, mais avec l’aide d’Uncharted, Unit 13, Wipeout, Gravity Rush, et les titres à venir comme Assasin’s Creed, NFS et Killzone, ça commence à être difficile de dire que la Vita n’a pas de jeux.
On aime :
-Le visuel toujours aussi coloré et bien animé.
-La jouabilité accessible
-La courbe d’apprentissage simple.
-La musique joyeuse et entrainante
-La rejouabilité, seul ou en coop.
-Les possibilités infinies de création de niveaux.
-la communauté en ligne
-Un jeu crée pour la PS Vita, qui exploite bien les capacités techniques de cette console
On aime pas mal moins :
-Les menus, conçus par un singe drogué.
-Les temps de chargement qui vont de long à « j’ai le temps de faire une brassée de linge »
-Devoir jouer le premier niveau avant d’aller en ligne.
-Certains niveaux qui ne sont en fait que des scènes d’animation.
-La Online Pass (si vous achetez le jeu en usagé).
-Eric Chamberland
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