Tout paraît toujours plus beau dans nos rêves et on pourrait dire la même chose de nos souvenirs. Cette semaine je me suis rendu compte de ce concept en essayant de ne pas m’endormir sur Nights Into Dreams de Sega sur Xbox Live Arcade.
Je vous avoue dès le début que je ne rapelle pas avoir jouer à se titre lors de sa sorti sur Sega Saturn en 1996. Tous ce dont je me rappelle c’est que Nights est un personnage dans le giron de la fameuse Sonic Team et que le jeu a engendré l’atrocité qu’est la manette 3D de la Saturn.
Heureusement, ou non, pour moi le jeu inclus la version originale, en plus de la nouvelle version soit-disant re-masterisée. Ce n’est pas la première fois que Nights reçoit une chirurgie esthétique, puisque le titre avait été réédité pour la PS2 en 2008. Pour le bien de cette chronique et de mes yeux, j’ai donc joué en « HD ». Je le dis avec réserve, puisque j’ai vraiment l’impression que l’on nous a balancé la version PS2 sans y mettre trop d’effort. Cela dit j’ai joué quelques tableaux dans le mode original, question de me rappeler pourquoi la Saturn fut un échec.
Expliquer Nights into Dreams c’est un cauchemar (ha!), tellement l’histoire est bizarre et les éléments ne font aucun sens. Vous pouvez aller lire la description officielle ici (en anglais), mais pour le bien de vos cerveaux je vais tenter de faire un résumé : Le monde des rêves se sépare en deux, Nightopia et Nightmare. Un méchant bonhomme du nom de Wizeman est en train de voler l’énergie des rêveurs afin de conquérir Nightopia. Cette énergie est représentée par de petites boules appelées Ideya. Le but du jeu est de ramasser ces petites boules pour combattre le « Boss » et accéder au niveau suivant.
Nous incarnerons donc deux rêveurs (Elliot et Claris) qui doivent prendre le contrôle de Nights (une espèce d’Arlequin volant), afin de compléter 3 niveaux chacun et ultimement nous amener, au septième et dernier tableau. Ça ne semble pas beaucoup vous aller me dire et vous avez raison. Certains joueurs indiquent que le jeu est faisable en dedans d’une heure. Une heure qui va vous paraître comme une éternité, parce qu’un des problèmes de Nights c’est que même si on lit les directives, dignes d’un scénario de M. Night Shyamalan, on a aucune idée quoi faire une fois rendu au combat contre le Boss de niveau.

Vous vous êtes rendu au Boss ? Bravo, maintenant découvrez ce que vous devez faire et faites le avant que le temps s’écoule.
En principe le jeu est simple : lors de notre arrivé dans le tableau notre personnage se fait enlever 4 de ses 5 Ideyas, on prend ensuite le contrôle de Nights (en théorie c’est pas obligé, mais c’est impossible de faire les tableaux en forme humaine) Nights suit alors un parcours afin de ramasser 20 bulles bleues, c’est seulement une fois que l’on a ces 20 bulles que l’on peut briser la cage qui renferme une Ideya. On effectue donc 4 parcours dans chacun des tableaux afin d’obtenir tous nos Ideyas et combattre le monstre du niveau. Il y a aussi un paquet d’autres trucs comme des étoiles, des bonus pour augmenter notre propulsion et quelques rares « ennemis », mais le but du jeu est d’être rapide, alors seuls les joueurs qui voudront bien passer des heures à apprendre les tableaux par cœur et pratiquer les circuits auront de quoi faire de tous ces cossins.
Une fois rendue au monstre, bonne chance, car il n’y a aucune indication. Aucune forme de points faibles sur l’ennemi, ou d’éléments à frapper. Rien. Vous allez donc chercher à tâtons et une fois le temps écoulé (parce que oui il y a un temps maximum dans tous les niveaux), vous devrez recommencer le niveau au complet pour revenir au Boss. Ce qui n’aide pas, c’est que l’angle de caméra est fixe dans un univers 3D. C’est très difficile de s’orienter ou de comprendre d’où viennent les projectiles, il est parfois même impossible de voir le Boss selon l’endroit ou l’on se trouve. Parlant de 3D, il est bien de mentionner que c’est une fausse 3D, Nights évolue de gauche à droite, mais il lui est impossible d’explorer le monde en profondeur comme les deux enfants.
Le jeu est en fait une série de « speed run » c’est-à-dire que l’on doit collectionner nos bulles le plus rapidement possible afin d’obtenir un bon score, et deux, terminer dans les temps limites. Pour ce faire Nights utilise le seul outil son arsenal, le bouton A. Ce bouton vous permet d’effectuer une accélération, ou sert d’action contextuelle, pour attraper un ennemi, le lancer ou passer au travers un décor.

Est-ce que l’on doit monter ou descendre ? Ramasser des étoiles ? Non, concentrez-vous sur les boules bleues, les seules choses vraiment utiles.
La musique qui, semble-t-il, fut un gros succès à l’époque, passe du Jazz au techno et est toujours très forte et rythmée, à la manière des bornes d’arcades. Personnellement, ça me tombait sur les nerfs.
Un mot rapide pour parler du mode humain. Comme j’ai écrit au début, on entre dans un niveau dans notre forme humaine, on se dirige en direction d’un pavillon dans lequel on prend le contrôle de Nights. Par contre si le temps limite s’écoule, on redevient humain. On doit alors essayer de finir le tableau tout en échappant à une horloge réveil, qui illustre ici, la fin du rêve, wow! Elliot ou Claris ont la possibilité de sauter, faire de doubles ou même triples sauts, mais, contrairement à la majorité des jeux où l’on doit réappuyer sur le bouton au maximum de notre saut, ici on doit appuyer juste avant que notre personnage touche le sol. Vous allez lancer des jurons et votre manette c’est garantie. De toute façon l’angle de caméra pourrit, vous empêche de voir les éléments en hauteur.

Certains murs sont des portes, certains rebondissent, on ne sait jamais qui fait quoi et l’on s’en fout pas mal. Ramassez des boules bleues
Je vous entends déjà me dire : mais voyons, ce jeu a eu des notes de 9.5 sur 10 en 1996! Et j’aimerais bien revivre la belle époque de la Sega Saturn. Vous pouvez toujours aller essayer la démo et si l’idée de répéter la même chose sans arrêt ne vous effraie pas, vous pouvez alors dépenser les huit-cents, oui j’ai bien dit 800 points Microsoft pour à peine quelques heures de jeu. Incluant la recherche de solutions sur internet. Il y a de bien meilleurs (et plus longs) jeux pour ce prix sur XBLA et iPhone, vous pouvez vous procurer une panoplie de jeu Sonic pour le même prix. Les graphiques auront l’air moins vieillots, et les actions à effectuer sont claires.
En conclusion, à moins d’y avoir joué dans le passé et de vouloir revivre votre jeunesse, je vous recommande plutôt de vous procurez un autre jeu Sega comme un Sonic, La Collection Genesis, Alexis Kidd, Wonderboy in Monsterland, Golden Axe, Virtua Fighter, ou l’excellent Comix Zone.
Ce que j’ai aimé :
- La possibilité de fermer la musique.
- Effacer le jeu de ma Xbox, une fois terminé.
- Me rappeler à quel point il y avait de bien meilleurs jeux « dans le temps ».
Ce que je n’ai pas aimé :
- Cher (800 points), on peut trouver plein de jeu semblable pour 99 cents sur iPhones.
- L’esthétique, qui rend la navigation dans les tableaux très confus.
- L’extrême complexité de la mise en scène et des termes inventés pour le jeu. Tout ça pour rien.
- Avoir à jouer à ce jeu.
-Eric Chamberland
Twitter @chambee