Un autre volet portable à la franchise Assassin’s Creed. Depuis l’épisode sorti sur la PSP, Ubisoft accumule les échecs sur les consoles et j’avoue que j’entretenais certaines craintes face à nouveau chapitre. Exit maintenant, Altaïr, Ezio et même Connor. Ils font place à un personnage féminin. Du coup, on est devant une tout autre dynamique. Est-ce que c’est nombreux changements auront conjuré la malédiction qui semble s’acharner sur Ubisoft? Rien n’en est moins sur.

Le scénario:

L’action se déroule à la même époque que le jeu Assassin’s Creed III dans la Louisiane du XVIIIe siècle. Période durant laquelle l’esclavagiste était très fort. On campe le rôle d’Aveline de Grandpré, née d’une esclave africaine et d’un soldat français. Elle consacrera sa vie à défendre les plus faibles et se battra afin de libérer la Nouvelle-Orléans de l’oppression hispanique. Pour ce faire, elle rejoindra les rangs de la Confrérie des Assassins en 1759. L’occasion de côtoyer Connor Kenway et de combattre à ses côtés se présentera au cours du jeu.

Durée de vie et modes de jeu:

Il faudra compter plus de vingt heures pour finir l’aventure, celle-ci étant composée de 8 séquences ADN et de diverses quêtes annexes. On est loin du quatre heures qu’il fallait pour terminer Assassin’s Creed: Bloodline à l’époque de la PSP. Même si le contenu ne s’avère pas aussi riche que ses cousins sur consoles HD, le tout est très satisfaisant. Le jeu intègre un nombre décent de nouveautés. À commencer par les phases exploratoires. Vous avez encore le sentiment de liberté autant en vous baladant dans les villes, que dans les marécages du Bayou. Vous serez appelé à courir, sauter, grimper et nager. Un peu comme dans les autres itérations. Cependant, chez Ubisoft Sofia, on a voulu pousser l’expérience encore plus loin. En effet, Aveline peut nager sous l’eau ce qui sera utile, car il y a plusieurs zones à explorer. Petit conseil, ne restez pas trop longtemps immergé, car vous manquerez d’air. Il faut jauger sa gestion de l’oxygène.

L’autre grande nouveauté vient de la gestion de costumes d’Aveline. Trois habits vous seront offerts selon la situation choisie. Que ce soit en gente dame de la haute, en esclave ou en Assassin, chacun apportera son lot de capacités et d’habilités uniques. Vêtue de la tenue noble, Aveline sera en mesure de séduire quelques hommes pour assurer sa protection ou de les éliminer sans se faire voir. Cependant, vous ne pourrez grimper ni vous battre d’aucune façon. Celle de l’esclave vous permettra d’escalader les façades, de passer par les toits et même de combattre en était plus faible. Avec cette apparence, vous pourrez enquêter dans l’univers des esclaves et vous fondre dans le décor pour ainsi passer inaperçue sous les yeux des gardes. Comme chaque personnage jouit d’une jauge de notoriété, il faut savoir que dans cette tenue, elle augmente considérablement plus vite. Finalement, en Assassin, vous pourrez faire tout ce que vous êtes habitués de réaliser dans les autres chapitres. Chacun nouvel ensemble de vêtements vient aussi avec son armement unique. La dame de la haute pourra user d’un parapluie armé tandis que sous les traits de l’Assassin vous serez armé d’un fusil. Chaque costume apporte son lot de missions

Dernier mode en lice, le multijoueur en ligne. Pour moi, il s’agit d’un mode sans intérêt voire même inutile. Il propose une guerre entre les Assassins et les Templiers dans un contexte qui n’a aucun rapport avec la prémisse du jeu. Les combats se dérouleront partout dans les grandes villes du globe. Même Montréal y passe.

Les contrôles:

Liberation propose une jouabilité similaire à ce que vous aurez testé auparavant. La mécanique de combat n’a pas vraiment évolué, mais l’ajout des trois apparences se veut une excellente idée. Comme la PS Vita vient avec des contrôles tactiles, on est en droit de s’attendre à une telle  utilisation pendant le jeu. Un peu comme Street Fighter ou Tekken sur 3DS, le jeu peut fonctionner avec un système de combos qui facilite grandement les choses. Outre le système de combos, le pavé tactile situé à l’arrière est utilisé à bon escient. Que ce soit pour voler des passants, ou voguer en canoë dans le Bayou, les idées sont bonnes et même agréables.  À l’occasion vous trouverez des lettres que vous pourrez en glissant les doigts de gauche à droite en haut de la console en la tenant autant à l’avant qu’à l’arrière. Comme si la console se transformait en courrier express. Ensuite pour en découvrir le contenu, il vous faudra trouver une source de lumière et utiliser la caméra arrière. Bonne idée sur papier certes, mais combien complexe lors de l’exécution.

Les combats sont plus axés stratégies maintenant. Il s’agit de contrer et de riposter. Vous pouvez toujours essayé à la bourrin, cependant vous ne ferez pas long feu. Les ennemis attaquent rarement seuls, donc faites preuve d’un bon synchronisme et tout ira bien.

Le graphisme:

Malgré un monde ouvert, Liberation compte beaucoup moins de bogues que son cousin en haute définition. Les décors manquent de détails et de couleurs. Par contre, les environnements sont très diversifiés en passant par la Nouvelle-Orléans, le Bayou ou le Mexique. Il est clair dans mon esprit que certains coins de pays ont bénéficié d’un meilleur support au détriment d’autres. Je cite en exemple ici le Bayou. Le tout s’avère plus terne et vide en détail. Vous verrez souvent des marécages et des mares de boue. Aveline est fort bien modélisée et les autres personnages sont de bonne facture. Petit bémol, la fluidité n’est pas à l’honneur avec quelques ralentissements à la clé. Autres problèmes notables, les bogues de collision ainsi que les textures qui apparaissent lorsque l’on avance. Un peu décevant.

Musique et bruits ambiants:

Ici, la trame musicale est plus prenante qu’Assassin’s Creed III. Les thèmes musicaux sont en harmonie avec l’époque du jeu et s’intègrent parfaitement avec l’action. La bande originale a d’ailleurs reçu deux nominations au Hollywood Music In Media Awards pour les catégories « Best soundtrack album » ainsi que pour « Best score/Mobile video game ».  Les bruits ambiants ne sont pas aussi présents que sur console de salon, mais s’avèrent fort efficaces. Surtout dans le Bayou. Aveline fait preuve d’une forte dose de courage et d’attitude de meneuse et ça se ressent à travers son langage et ses émotions. Le jeu est offert en version intégrale anglaise ou française.

En conclusion:

Déjà annoncé par Ubisoft, Liberation est en voie de devenir une licence propre à la franchise d’Assassin’s Creed et avec raison. Une réalisation digne d’un titre sur consoles d’aujourd’hui. Il n’est pas parfait, mais bien meilleur que ce l’on nous avait offert précédemment.

Cote FG: 8/10

Points positifs:

  • Une histoire prenante
  • Un nouveau personnage attachant
  • Une mécanique de jeu efficace
  • Des quêtes annexes diversifiées
  • Des décors enchanteurs

Points négatifs:

  • Quelques bogues de collision
  • Des textures qui apparaissent au fur et à mesure
  • Un multijoueur pauvre

Caractéristiques: