Lorsqu’une franchise tente d’effectuer un retour en changeant trop de choses que les fans aimaient depuis le début, très souvent ça se retourne contre le studio qui est à la tête de son développement. Malheureusement, c’est le cas ici avec Army Of Two: The Devil’s Cartel. Certes, tout n’est pas négatif, mais au final le tout s’avère malgré tout décevant pour les fans de la première heure.

Ce troisième opus prend place au Mexique ou Salem et Rios doivent… euh non c’est vrai, exit Salem et Rios, maintenant place à un nouveau duo: Alpha et Bravo. Ses deux comparses devront éradiquer un cartel de drogue doublé d’un commerce de prostitution. Ce n’est pas tout, car ce groupe de pas gentils mené par Esteban Bautista retient en otage nul autre que le maire de la ville de La Puerta et politicien aguerri: Juan Angelo Cordova.

(CRITIQUE) Army Of Two The Devil's Cartel #1

Je vous l’accorde, le scénario se veut du déjà vu et fortement scripté. Malgré toute l’action présente, elle devient vite lassante, car trop répétitive. On doit faire et refaire les mêmes gestes. À un certain moment, j’avais l’impression d’être dans le film Bad Boys 2 aux côtés de Martin Lawrence et Wil Smith. Dès mes premiers pas, j’étais certain que Salem et Rios ne seraient présents que sommairement. Hé bien je peux vous dire que l’équipe de chez Visceral Games m’a bien eu, car le célèbre duo fait partie prenante de l’histoire, et ce, jusqu’à la toute fin. Je ne révèle rien, mais il y a un retournement de situation que je n’ai jamais vu venir. Bref, ce n’est clairement pas ici que le jeu se veut très moyen. C’est plutôt pour tout le reste.

Il faudra compter environ 8 heures pour le terminer une première fois en mode normal, car passez votre chemin au niveau facile, car vous allez vous emmerdez royalement. Même au niveau que je l’ai fait, je ne suis mort que deux fois. Le facteur rejouabilité est très mince, car il n’y a rien qui vous fera revenir dans le jeu. Outre le fait de refaire les niveaux dans le but d’accumuler encore plus d’argent pour tout débloquer (armes, costumes, masques) ou bien tenter d’atteindre le niveau 25, il n’y a aucun item de caché dans les niveaux, même chose pour des documents à retrouvés. Oui, c’est vrai, vous êtes un mercenaire avant tout et l’argent prime, mais est-ce assez pour refaire la campagne une deuxième fois? On peut toujours se rabattre sur le mode campagne en ligne, mais encore là, rien de nouveau.

La mécanique de jeu est sensiblement la même, outre le fameux mode Overkill. La prise en main est très aisée et il vous faudra que quelques minutes pour tout assimiler. Surtout que le didacticiel de départ est bien réalisé. J’arrive dans ma liste de déceptions et ce n’est pas les moindres:

  • absence presque totale de l’aspect coopération, plus de dos à dos, d’action à réaliser à deux (appart les courtes échelles et ouvrir les centaines de portes)
  • le mode Agro n’existe plus et la diversion n’est même plus une option pour la réussite
  • des choix s’offrent à nous, mais chacun de notre côté, aucune interaction n’est possible
  • le mode Overkill se veut une amère déception pour moi, il facilite beaucoup trop le jeu. Lorsqu’activé, vous devenez carrément invincible et vos munitions se transforment en obus de lance-roquette…
  • le jeu se divise en 10 missions divisées en une quarantaine d’étapes qui s’entrecoupent très mal pendant le jeu

(CRITIQUE) Army Of Two The Devil's Cartel #2

Pour faire bref, le mode Overkill se voulait certainement une bonne idée sur papier, mais en situation de jeux… un gros bof pour moi.

Le graphisme jouit du moteur Frosbite 2 et ça ressent du début à la fin. Je vous conseille d’analyser votre environnement, car plusieurs éléments vous serviront d’items d’attaque. Certains éléments du décor sont destructibles: des murs, des voitures, etc. Malgré l’engin graphique de haut niveau, on a droit au festival du clonage. Il y a environ trois sortes d’ennemis avec le même facies. J’ai vécu quelques bogues de collision, des satanés murs invisibles et l’intelligence artificielle de mon coéquipier est très décevante. Par contre, c’est tout le contraire pour les ennemis. Parfois, ils tenteront de vous contourner pour vous prendre de revers. Les cinématiques sont bien rendues, mais beaucoup trop courtes.

(CRITIQUE) Army Of Two The Devil's Cartel #3

La bande originale se veut tournée vers de la musique active et c’est à peu près tout, car les moments de répit sont très rares. La trame sonore rajoute encore à l’immersion avec les bruits des armes, les cris des ennemis agonisants dans une mort certaine. Les dialogues entre le duo sont tournés vers l’humour encore une fois et développe quelque peu l’amitié entre les deux. L’action se déroule au Mexique et ça s’entend dans les voix des membres du cartel.

Au final, je le recommande aux fans qui possèdent déjà les deux premiers volets, seulement pour continuer l’histoire ou le rajouter à votre collection. Pour les autres, une location d’un jour fera l’affaire. Le studio derrière cette déception a depuis fermé ses portes et c’est dommage. Qu’arrivera-t-il à cette franchise? Nul ne le sait, mais j’ai l’impression de me répéter autant qu’avec Dead Space 3.

Points positifs:

  • Une campagne solo intégrant un scénario digne d’Hollywood
  • L’engin graphique Frostbite 2
  • La personnalisation

Points négatifs:

  • Le mode Overkill
  • L’absence des aspects coopératifs entre Alpha et Bravo
  • Très peu de rejouabilité
  • Jeu beaucoup trop facile

Caractéristiques:

  • Développé par Visceral Games Montreal
  • Publié par Electronic Arts
  • Jeu de tir à la troisième personne
  • Campagne solo et en ligne
  • Disponible sur PS3 et Xbox 360
  • Offert en version intégrale anglaise ou française
  • Site officiel: http://www.armyoftwo.com/