Les Giana Sisters font leur retour suite alors que Black Forest Games a voulu créer le successeur du jeu sorti à l’époque sur la Commodore 64. Est-ce que le titre provenant de Kickstarter fait le poids? Sur papier, oui! Je démarre le jeu avec enthousiasme d’explorer un nouveau jeu… Mais j’attends… j’attends… Je vais faire cuire mon repas, le niveau est en train de charger… J’ai le temps de manger mon dessert… J’attends…

Les Giana Sisters ont par hasard marqué l’histoire des jeux vidéo mais pas pour les bonnes raisons. En 1987, The Great Giana Sisters fut lancé sur la Commodore 64 et visait à faire découvrir le style plateforme à ceux qui n’étaient pas désireux de faire l’acquisition d’une console NES. Au final, on se retrouvait avec un titre étrangement calqué sur Super Mario Bros. avec des modélisations de nuages, tuyaux, blocs, Goombas, etc. Le titre a cependant connu un succès indéniable en Europe.

Après un épisode sur DS par Spellbound Interactive (surréaliste, n’est-ce pas, en plus d’une sortie hâtive en Europe en comparaison avec l’Amérique du Nord), les Giana Sisters font leur retour avec un épisode intitulé Twisted Dreams. D’abord, le menu n’est pas compliqué et est loin de nous plonger dans le jeu directement. Le début du cauchemar commence… Dans une introduction où on se questionne de qui est qui à cause du manque de voix et de couleur, il est dur de savoir si nous avons les deux sœurs sur l’image de présentation du jeu, deux personnages distincts, un personnage qui se regarde dans un miroir… Qu’est-ce qu’on voit? C’est tellement minimaliste. Maria est enlevée et est retenue par un énorme dragon dans un monde parallèle. Sa sœur, Giana, doit la retrouver. Elle manipule ses rêves et passe d’un univers à l’autre dans le but de traverser les mondes et le tout semble assez complexe. En réalité, le jeu repose sur cette mécanique qu’il vous faudra maîtriser pour terminer le jeu. Il y a quand même des objets à ramasser comme des diamants et certains d’entre eux ne peuvent être ramassés que par « L’Adorable » Giana ou « La Rebelle » Giana. (afin d’éviter les anglicismes « Cute » et « Punk »).

Quand je dis qu’on attend et qu’on attend… c’est vrai! Le jeu souffre d’un défaut insupportable : le temps de chargement est tout simplement cau-che-mar-des-que et, à lui seul, tue l’expérience du jeu! Nous sommes dans un jeu de plateforme, non? Le premier niveau lui-même prend une minute de chargement ou plus et je ne rigole pas! Je connais le style plateforme et j’en raffole depuis Super Mario Bros., Donkey Kong Country, Sonic the Hedgehog, Rayman, Banjo-Kazooie… et après avoir complété le premier monde, j’ai l’impression d’avoir attendu plus souvent que j’ai joué.

Le jeu offre des références ou même des similarités énormes avec des jeux de plateforme bien connus. Vous marchez, courez, sautez sur les ennemis avec une jouabilité simple. Le tout est très bien expliqué dès le départ. Il vous faudra appuyer sur une gâchette pour passer d’un univers à l’autre en fonction des obstacles à franchir que ce soit des plateformes et des ascenseurs. Du côté « Adorable » dans un monde sombre à la Tim Burton et teinté de rouge où on peut à peine voir nos déplacements, Giana utilise un pouvoir pour tourner sur elle-même et amortir ses chutes un peu comme Dixie Kong. Du côté « Rebelle » dans un monde coloré à la Rayman absolument FORMIDABLE (et j’insiste), Giana peut se propulser telle une super balle à la manière de Sonic. Malgré tout, lorsqu’un pouvoir est activé, il vous faudra bien voir où vous allez puisqu’avec vos gâchettes, vous devrez passer d’un univers à l’autre (même si vous êtes en hélicoptère) ce qui vous permettra de franchir les niveaux. La combinaison est intéressante mais perd vite de son charme et le tout devient finalement irritant… Parfois je ne sais même plus où je suis… Par ailleurs, la fin de niveau présente généralement des petits bastions un peu comme dans Super Mario Bros.

Le jeu compte un grand lot de points de contrôle et c’est tant mieux puisqu’on meurt très souvent la première fois. En réalité, le jeu a une palette de couleurs tellement bien que… cela rend le jeu difficile et je remercie les points de contrôle! On espère atteindre certaines plateformes mais à cause de l’opacité, de la perspective, du surcharge de détails et des jeux de palette, on se fait avoir plus qu’autre chose et, de mon côté, j’ai eu du mal à distinguer un élément des plateformes avec un élément du décor et ce fut, au final, de l’essai-erreur et de la frustration inutile. J’ai subi trop souvent de mort facile ou « cheap death » si vous préférez le terme commun. En réalité, à partir du 4e niveau, le jeu ne fait plus de cadeau : il vous faudra explorer un maximum pour trouver le véritable chemin mais vous n’avez pas de temps limite. Il y a tout de même un mode Contre-La-Montre et des difficultés supplémentaires dont le mode Uber Hardcore où il vous faut recommencer du TOUT début  si vous perdez une seule vie! Et avec le temps de chargement insupportable, je doute que certains en auront la patience. C’est du masochisme!

La qualité sonore du jeu est… loin d’être extra contrairement à l’impression donnée par les bande-annonces. En réalité, l’ambiance sonore est pauvre et la musique est plate même si, en changeant d’univers, les thèmes deviennent différents. En réalité, il n’y avait rien d’intéressant pour me surprendre ou encore moins m’accrocher. Oui, les décors sont beaux (excellent travail de la direction artistique) et c’est probablement le MEILLEUR point fort du jeu mais je suis loin d’être surpris à mesure que je progresse. Le changement de couleurs me fatigue les yeux. Un autre défaut est que vous perdez une certaine partie de votre progression lorsque vous mourrez et repartez d’un point de contrôle. Exemple : si vous avez poussé une boîte sur une grande distance… il vous faudra refaire la procédure. J’ai aussi pu exploiter un problème énorme : certains ennemis squelettiques peuvent être réduits en tas d’os une fois qu’ils sont atteints par une attaque. Après quelques secondes, et c’est bien connu, ces ennemis seront sur leur jambe mais… pas tout à fait… en manipulant les univers avec vos gâchettes, vous pouvez carrément empêcher l’ennemi de revenir à la vie. Vous annulez l’animation de sa résurrection mais il reviendra et… avec de bons réflexes, vous pourrez accomplir vos objectifs sans craindre ces ennemis qui, pourtant, étaient féroces. Autant dire que l’une des formes de cet ennemi ressemblait au bon vieux Dry Bones qui lançait des os… Autant dire que les bosses ne sont pas des plus charismatiques.

Malgré les diamants et le contenu à ramasser, je n’ai pas le sentiment d’avancer dans le jeu et je n’ai tout simplement PAS le goût de retourner faire les niveaux tellement l’univers est répétitif et, je le rappelle, si long à charger que vous aurez le temps de les finir en moins de temps. Je m’attendais à rire, je m’attendais à voir des caricatures… Je me retrouve avec plusieurs éléments de plusieurs jeux qui fonctionnaient et ont rendu le toutdifficile à assimiler. Giana Sisters est un jeu de plateformes pour les fans PLUS QUE HARDCORE du style plateforme tellement les morts faciles surviennent pour des détails inutiles et souvent à cause d’un jeu de couleurs qui fait mal et une étrange configuration des niveaux et il faut VRAIMENT avoir joué à TRÈS PEU de jeux de plateforme pour ne pas voir les similarités, les références ou les calques! Et on doit endurer ça 20 fois car il s’agit du nombre de niveaux. L’ambiance est superbe mais devient moins surprenante. Le jeu, sur papier, est certainement superbe… mais perd de son lustre! Le jeu a probablement été lancé à la va-vite sur la Xbox 360. Si vous avez aimé les Giana Sisters sur les itérations précédentes, vous pouvez sauter dessus mais à ceux qui n’ont jamais joué au premier jeu, essayez la démo. J’aimerais apprécier le jeu, je vois ses qualités mais je finis par lâcher prise.

J’ai testé la version X360 mais il est aussi disponible sur PC depuis octobre 2012. Une date est à déterminer pour le lancement sur le Playstation Store et le eShop de la Wii U… mais c’est le genre de titres qu’on devrait retrouver sur la PS Vita ou même sur la 3DS sauf que notre pile brûlerait plus vite à cause du chargement et non du jeu lui-même… J’espère que le problème du chargement n’est pas présent sur la version PC.

Verdict : pour les VRAIS hardcores du style plateforme seulement!

Points positifs :

  • Direction artistique impressionnante!
  • Prise en main facile!
  • Concept rare dans le style plateforme!
  • Beaucoup de points de contrôle!

Points négatifs :

  • Temps de chargement EXÉCRABLE!!! (Xbox 360)
  • Musique et ambiance ennuyante…
  • Le système perd de son lustre…
  • Trop de morts faciles, on lâche prise…

Fiche :

  • Titre : Giana Sisters: Twisted Dreams
  • Développeur/Éditeur : Black Forest Games
  • Genre : Plateforme/Action
  • Joueurs : 1
  • Disponible sur : PC (Steam), Xbox 360 (XBLA). À venir sur Wii U (eShop) et Playstation Store.
  • Langue : Anglais/Français