(CRITIQUE) Fuse

Le moins que l’on puisse dire c’est que l’équipe d’Insomniac Games ne l’a pas eu facile avec les insuccès répétés de la franchise Resistance. Par chance, le studio pouvait toujours se rabattre sur l’excellente franchise de Ratchet & Clank. Cependant, il fallait trouver un bon filon pour passer à l’ère du multiconsole. Ils n’ont pas lésiné sur les moyens en ajoutant une nouvelle franchise au passage en Fuse. Jusqu’à mon premier essai de la démo, j’avais à quelques occasions entendu parler de cette nouvelle propriété intellectuelle, mais rien ne m’avait pourtant accroché. Jusqu’à mes premiers pas dans la démo. Disons qu’elle a piqué ma curiosité et c’est toujours bon signe dans ce cas. Était-ce que le début d’une nouvelle aventure ou une fin prématurée?

Le scénario prend place dans un futur pas si lointain du nôtre actuel. Il met en vedette quatre agents téméraires de la faction Overstrike 9 (d’où le nom initial donné au jeu avant de changer et devenir Fuse). Leur mission est simple mettre fin à la machination diabolique du contrôle mondial de la Raven Corporation. Pourtant, le procédé de la méchante compagnie est fort complexe et tourné très science-fiction. Ils doivent recueillir et exploiter une matière instable extra-terrestre: le Fuse. Au départ, son exploitation devait servir à des fins scientifiques uniquement, mais comme d’habitude, quelqu’un a vu une opportunité d’en faire des armes très poussées au stade expérimental. Bref, une arme de destruction massive à grande échelle.

Je vous l’accorde, l’histoire n’a rien de vraiment original. Par contre, de suivre le quatuor tout au long de l’aventure est l’élément principal de mon attachement envers ce jeu. Ce titre emprunte plusieurs éléments à plusieurs jeux qui ont ou fonctionnent encore aujourd’hui très bien. Je cite en exemple Gears Of War, Binary Domain, Spec Ops: The Line, Resistance (ça va de soi), etc.

J’arrive au premier gros point fort de Fuse et j’ai nommé la durée de vie. Un jeu de tir fréquemment offre entre 7 à 10 heures de jeu. Ici, il m’en a fallu près de 12 heures pour voir la fin. Mais, vous me connaissez, j’aime explorer partout et chercher et encore chercher. J’imagine qu’en ligne droite, il en prendra tout au plus 8 heures environ. La campagne peut se faire en solo accompagné des trois autres personnages contrôlés par une intelligence artificielle ou la faire en ligne avec trois autres comparses. C’est bien, mais amère déception pour moi, pas de mode local! Vraiment Insomniac Games? Vraiment? Je ne la comprends pas. Outre ce mode, il vous restera le mode Echelon qui vous permettra d’accumuler de l’expérience en éradiquant des vagues d’ennemis devant vous. Je n’élaborerai pas plus en détail, vous connaissez déjà tous ce mode.

Je reviens à la campagne en solo, car il s’agit du meilleur que le titre peut offrir. Voici quelques explications qui vous en feront découvrir plus les manières de jouer. Chaque fois que votre agent gagne un niveau, vous gagnez un point de compétence permettant d’améliorer une de ses compétences. Lors d’une acquisition de compétence, on a le choix de soit acheter ou bien d’avoir un résumé détaillé de ce qui nous attend. Merci aux développeurs d’avoir pensé à l’explicatif. Comme ça, terminé l’achat d’items qui ne servira à rien. On peut ramasser de l’expérience, des munitions et des documents audios ou écrits qui permettent d’en apprendre plus sur l’histoire. Bref, je ne vous conseille surtout pas de passer par dessus l’aspect exploration. Vous passeriez par-dessus plusieurs trucs vraiment intéressants, comme les biographies des personnages principaux. Les crédits Fuse servent à acquérir les boost d’équipe.

Plus tôt je brossais un parallèle entre Fuse et plusieurs autres jeux. Ça se ressent vraiment dans la mécanique de jeux. Pour un, les contrôles ont clairement été empruntés à Gears Of War pour la course, pour le saut d’obstacles en pleine course à Spec Ops : The Line, l’aspect changer de personnage n’importe quand à Battlefield 2 : Modern Combat, le contrôle de l’escouade comme dans Binary Domain, etc. Parlant changement de personnage « on the fly » comme on dit se fait assez facilement. Il s’agit d’appuyer le bouton back de la manette et le menu du choix s’ouvrira. Sélectionner votre cible et voilà, vous serez transporté dans le corps de l’autre membre de votre équipe. Option fort utile lors de combat de Mechs ou de boss. Le personnage peut avoir en sa possession jusqu’à trois armes à la fois. Une arme Xenotech, une arme dite d’assaut et une de type revolver ou fusil court. Rajouter à ça les grenades et Rambo peut aller se rhabiller. Plusieurs types de mouvements s’offrent à vous : courir, enjamber les obstacles, se couvrir, tirer par-dessus la protection, effectuer une roulade, passer d’un abri rapidement, combat au corps à corps, surprendre l’ennemi par derrière. Bref, on fait dans la diversité.

Je croyais avoir vu de l’originalité avec les armes des Prométhéans dans Halo 4 et Resistance, mais dans Fuse ça dépasse l’entendement. Les armes sont puissantes et surprenantes surtout les Xenotechs. Lorsque l’on est gravement touché, on tombe au sol et il faut attendre d’être réanimé, sans quoi c’est la fin, le trépas, le néant. Bref, vous êtes mort. Cette situation ne m’a pas vraiment apporté des problèmes. Seulement à quelques occasions, j’ai dû refaire un point de passage, car mes coéquipiers n’arrivaient pas à se réanimer entre eux. Je n’aime pas vraiment lorsque je n’ai pas le plein de contrôle de la démarche de mon perso et c’est malheureusement le cas dans Fuse. Je veux marché lentement, il court et vice-versa. Côté précision on repassera, les armes manquent assez souvent de précision. Surtout que si vous ne faites pas de tir à la tête, vous devrez en tirer des projectiles vers votre cible, car tout comme dans Mass Effect, il y a une barre de vie au dessus des ennemis.

Côté graphisme, le jeu se débrouille assez bien. On est devant un titre ressemblant à ce que nous offre la série Resistance. Les décors sont bien faits, diversifiés et bien détaillés. Il y a des phases, dans des conduits d’aération, des phases à l’extérieur autant dans une jungle luxuriante que dans les montagnes enneigées et beaucoup de phases dans les établissements de la Raven Corporation. J’ai eu droit à quelques murs invisibles, et ce, même si le jeu se dit ouvert quelque peu. Des objets qui téléchargent au moment que l’on avance. Bref, les mêmes problèmes que dans tous les autres jeux ou presque. Par contre, la fluidité est de mise et avec le nombre d’ennemis affichés à l’écran, ça aurait été catastrophique du contraire. Les personnages sont bien modélisés, mais les ennemis sont issus d’une chaîne de clonage. Autre petit irritant, on posera maintes et maintes fois les mêmes actions : pirater un système, ouvrir des portes à deux, etc. Et c’est toujours la même séquence qui est montrée à l’écran.

Tout comme le font les autres licences d’Insomniac Games, le jeu intègre une version intégrale anglaise et française. C’est bien, car ceux ayant de la difficulté dans la langue de Shakespear auraient pu décrocher, car, le titre renferme plusieurs dialogues autant pendant les cinématiques que pendant le jeu en lui même. J’ai adoré la chimie des quatre personnages. Des converses à l’emporte-pièce, de l’humour et des retours dans le passé. Bref de la nostalgie tout en humour. Chacun possède sa propre personnalité et ça de ressent lors des dialogues. Je vais vous citer un exemple de conversation que l’on peut attendre et le tout teinté d’une pointe d’humour: Attendez il y a un ennemi – Il est armé? Humm si on veut. Le soldat est entrain de pisser. La musique fait bien également, elle sait se faire entraînante aux bons moments et reposante à d’autres. Bref, elle fait partie de l’immersion. Tel un bon film d’action.

Au final, je ne peux que recommander ce titre. Surtout si vous avez aimé les quelques jeux que j’ai mentionnés plus haut dans mon texte. Les parallèles sont nombreux, mais fonctionnent tous parfaitement. Certes, il y a des lacunes, mais rien qui ne peut empêcher votre avancée dans votre quête de encore une fois sauver le monde…

Points positifs: