Resident Evil! C’était en 1996 avec les lettres rouges et l’acteur personnifiant Chris Redfield qui semblait terrifié alors que quelque chose s’approchait de lui. Malheureusement, ce fut un titre qui n’était pas à prendre au sérieux malgré le fait qu’il a propulsé le style horreur-survie, un style « créé » par la publication de Sweet Home en 1989 et poussé de l’avant grâce à Alone in the Dark en 1992 et Clock Tower en 1995 mais c’est Resident Evil qui s’est présenté comme jeu d’horreur-survie. En 2002, Capcom publie une réédition de son jeu à succès… alors que celui-ci deviendra presque la version définitive et sera un standard à suivre pour les « remakes ». Une REnaissance! « Enter the Survival Horror! » Et en ce jour de la St-Valentin, que dites-vous d’un retour sur la première aventure de Jill Valentine?

Resident Evil, qu’est-ce que c’est? Il est naturel de dire que ce jeu est de l’horreur-survie. On peut dire que c’est un sous-genre au style aventure/action. Tout cela est construit autour d’une histoire à propos d’un virus qui contamine la population et les transforme en armes biologiques mais prennent plutôt l’air traditionnel des zombies ou morts-vivants.

L’équipe Alpha de la S.T.A.R.S. est envoyée dans les forêts en bordure de Raccoon City alors que l’équipe Bravo a disparu, cette dernière envoyée pour enquêter sur des morts étranges. Des familles auraient été attaquées et dévorées. L’équipe Alpha composée d’Albert Wesker, Barry Burton, Brad Vickers, Joseph Frost , Chris Redfield et Jill Valentine retrouve la carcasse de l’hélicoptère Bravo et les restes de Kevin Dooley. Aussitôt, Frost est attaqué par une meute de chiens sanguinaires et, pris de panique, Vickers fuit les lieux laissant les survivants se réfugier dans un manoir alors qu’ils ne savent pas que le pire les attend de l’autre côté de la porte d’entrée!

Resident Evil sur GameCube est probablement la version que les gens de Capcom désiraient publier en 1996. Shinji Mikami (reconnu pour Vanquish chez Platinum Games) considère cette version comme étant 70% différente du jeu original. Mais comment est née CETTE version? Il s’agissait tout simplement d’un partenariat avec Nintendo alors que pour la PlayStation 2, Capcom développait Devil May Cry (série créée par Hideki Kamiya qui était derrière Viewtiful Joe en plus d’être le directeur pour Bayonetta et The Wonderful 101 chez Platinum Games). Nintendo allait donc acquérir la série Resident Evil en plus de l’exclusivité temporaire de Resident Evil 4 encore considéré comme un des meilleurs jeux de l’histoire mais un des plus controversés tant au changement radical de jouabilité que la licence a présenté. Il était convenu, dans l’accord entre Nintendo et Capcom, qu’il y aurait un antépisode (Zero) et une réédition du premier volet. Ce volet, souvent intitulé Resident Evil REbirth (d’où le terme REnaissance au début), a marqué un tournant dans la saga… et un sacré tournant dois-je dire! Le principal changement est la présentation de cinématiques pré-rendus. On oublie facilement les acteurs du jeu de 1996 et les dialogues sont sur un ton un peu plus sérieux. Un petit point : c’est la canadienne Julia Voth, comédienne et mannequin (qui à l’époque avait 18 ans), qui a servi de modèle pour Jill Valentine jusqu’à Resident Evil 5. Celle-ci joue d’ailleurs dans un court-métrage d’horreur intitulé Project S.E.R.A.

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Les cinématiques pré-rendues ont remplacé les acteurs et cela donne un ton bien plus sérieux à l’ensemble de l’oeuvre!

Ce n’est pas un jeu qui est une véritable révolution au niveau scénario mais le choix de contrôler un des deux personnages différents dès le départ (en plus d’avoir leur propre jouabilité et scénario) ajoute énormément à la profondeur de Resident Evil. C’est d’autant plus le cas alors que cette renaissance propose de nouvelles sections, de nouvelles salles, de nouveaux monstres mais surtout un remaniement presque complet au niveau du design. Le principal point qu’on finit par noter concernant Resident Evil est le jeu de lumière. Sainte-Marie-Mère-De-Dieu que c’est in-cro-ya-ble! L’éclairage avec les bougies, les lampes, les jeux d’ombres, le tonnerre… Juste l’éclairage vole totalement la vedette et rend chaque salle vivante. À l’extérieur, on voit les arbres et les feuilles comme s’il y avait une petite brise. L’endroit nous semble familier… mais on n’a pas l’impression d’être au même endroit. Les zombies semblaient déjà horribles mais là… malgré les rendus similaires un peu partout… Ils font vraiment le travail pour nous donner froid dans le dos et tout ça grâce à la restriction de la jouabilité. C’est certain qu’en 2013, cette jouabilité ne serait pas acceptable mais si on considère l’année initiale du lancement du jeu critiqué, le tout est franchement réussi. Même les boss ont subi un changement radical au niveau des détails… En fait, le jeu est encore très beau pour du 2002 même si le tout est techniquement pré-rendu mais ça fait le travail et donne l’impression d’un vieux jeu d’horreur sur PC à la Gabriel Knight (où les classements ESRB étaient également petits). En fait, avec tous les jeux qui ont des problèmes de fréquence d’image, je suis encore surpris par la qualité graphique de REbirth. C’est sûr que c’est difficile de le comparer avec la version originale mais ce jeu prouvait, à l’époque (avant un autre jeu en novembre de la même année), que nous étions arrivés dans la nouvelle génération.

Au niveau de la jouabilité, Resident Evil a incorporé de nouveaux éléments dont les éléments de défense avec des poignards. Chris Redfield peut utiliser des grenades alors que Jill Valentine (qui peut utiliser un crochetage alors que Chris doit chercher les clés) utilise un Taser. Ces objets peuvent être également utilisés sur les Hunters et voir un Hunter être électrocuté… ça donne un fou rire. C’est probablement la seule fois où on rit en fait. Le principal changement (et un élément qui reviendra dans tous les prochains Resident Evil) est le fait de pouvoir faire un pivot de 180° (mécanique introduite dans Nemesis) ce qui est un grand plus pour éviter les zombies ou revenir sur nos pas mais c’est une mécanique qui trouvera son utilité contre les Hunters qui… sont impitoyables. Le jeu se permet aussi de surprendre les joueurs puisque mettre les zombies à terre ne suffira plus afin d’en venir à bout. Les zombies que vous éliminerez reviendront à la vie et ceux-ci seront soudainement assoiffés de vengeance : les Crimson Heads! Ils sont plus forts, plus rapides mais légèrement moins résistants. Mais cela ne suffit pas puisqu’en plus de devoir manquer de munitions, vous devrez vous souvenir les salles qui avaient des zombies à moins que vous les ayez brûlé ou si vous leur avez fait exploser la tête. Ainsi, le jeu nous fait donc affronter les Crimson Heads et les Hunters et… ce n’est pas de tout repos mais alors là, pas du tout! Oh oui et vous avez beau avoir traversé la porte… mais ne soyez pas trop certains de vous être échappé!

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Aucune image ne rend justice à l’ambiance générale de cette oeuvre!

Au niveau sonore, Resident Evil est une pure merveille tout simplement! Enfin, ce n’est pas le meilleur des doublages… mais l’orage, l’ambiance, la nature… Le tout est d’une qualité exemplaire pour du 2002. Avec la musique entièrement remasterisée, Resident Evil est beaucoup plus effrayant et c’est grâce à l’ensemble du son. On entend très bien les zombies, on frissonne quand on entend les portes être cognées (et fracassées)… On ajoute ça à l’ambiance graphique… Honnêtement, je n’ai rien de plus à dire. Faut l’entendre par nous-mêmes.

Je ne sais quoi dire de plus sur ce jeu. En fait, on peut blâmer Capcom d’avoir fait une réédition ou ressortir des versions HD/super HD de ses jeux mais ce n’est pas la première ni la dernière fois qu’ils l’ont fait. Mais il y a un temps ou une réédition peut être bâclée ou peut sembler totalement différente du jeu original. Resident Evil REbirth (REnaissance) est l’exemple parfait d’une bonne réédition : laisser la série se faire oublier pour ensuite la pousser à l’extrême. Ce titre est aisément parmi les plus beaux titres que j’ai vu au cours de ma carrière de gamer mais aussi un des jeux qui m’a fait le plus peur à cause des restrictions imposées et c’est sans oublier l’ambiance, l’atmosphère, le son, les ennemis… On rit beaucoup de RE qui est devenu un jeu d’action mais CE titre fait, avec raison, partie de la liste des jeux les plus horrifiants de l’histoire parce que tout se mélange parfaitement. Resident Evil est un classique, REbirth est une légende! Si vous avez une GameCube (ou une Wii dans le cas de Archives mais sans les avantages de la Wii), je vous invite fortement à vous procurer une copie de ce jeu dès que vous en avez une sous les yeux même si vous n’aurez que 10 heures mais la multitude de contenu à débloquer comme des costumes et modes encore plus difficiles vous prendra un temps probablement fou. Alors que Capcom produit des remakes facilement, ce ne serait pas une mauvaise idée que la compagnie lance au grand public une édition ultime avec RE2 et RE3 dans cette même pâte graphique mais REmake peut se distinguer d’être parmi les meilleurs remakes tout simplement pour avoir été reconstruit depuis son principal noyau. Si vous avez encore ce jeu dans votre ludothèque, vous possédez un morceau d’anthologie et je m’en voudrais de ne pas souligner un certain Eternal Darkness: Sanity’s Requiem… maintenant que je le cherche pour ma ludothèque…

Fiche:

  • Nom: Resident Evil
  • Développeur/Éditeur: Capcom
  • Genre: Horreur-survie
  • Disponible sur: Nintendo Gamecube/Wii (Archives)
  • Classement ESRB: M pour Mature
  • Joueur: 1