Quand on pense aux séries de TV américaines, on pense souvent à des postes câblés payants, comme HBO, AMC ou Showtime. Ces postes sont truffés d’émissions d’une qualité exceptionnelle, aux scénarios enlevants et acteurs talentueux. Un nouveau joueur s’est ajouté à cette liste depuis peu : Netflix. Et oui, Netflix! Ce service de films et séries TV en flux continu, en est à ces premières exclusivités et on peut dire qu’elle a frappée tout un coup de circuit avec House of Cards!

House of Cards est une série que j’avais très haut dans ma liste d’écoute future, et je dois avouer ne pas avoir été déçu!

Cette émission raconte principalement l’histoire de Francis Underwood, un représentant démocrate au congrès américain, qui tente de monter dans les rangs démocrates. Malgré qu’il brigue le poste de secrétaire d’état, il se fait refuser le poste par l’état major américain (malgré ses attentes). Bien sûr, il n’apprécie aucunement cette trahison, et décide de se venger de la meilleure manière qu’il connaît : les manipulations politiques. Il usera donc de toute sa ruse afin de manipuler ses proches et de les engager dans des jeux de coulisse. Ceux qui se retrouveront dans son chemin paieront le prix tôt ou tard.

Il se lie aussi d’amitié avec une jeune journaliste, Zoe Barnes, qui déborde d’ambition et ne désire qu’une chance de se faire valoir. Elle obtiendra donc toutes sortes de fuites de la part d’Underwood ce qui lui permettra enfin de connaître beaucoup de succès. Bien sûr, après quelques temps, les 2 personnages développeront une relation plus intime, qui se compliquera bien sur par la suite. Zoe aura, par exemple, des problèmes avec l’épouse d’Underwood, Claire, qui n’apprécie bien sûr pas qu’une jeune femme rôde autour de son mari.

Francis Underwood fera donc face à beaucoup d’embuches professionnelles et personnelles. Il s’alliera à des gens qui ne sont pas dignes de confiance, se fera trahir plusieurs fois et devra bien gérer son triangle amoureux avec Zoe et Claire. Les choses ne vont donc pas toujours selon ses plans, aussi brillants soient-ils.

Le scénario de House of Cards est brillant, mais surtout parfaitement bien exécuté. Je l’ai dis dans le passé, j’adore les émissions avec des antihéros. Que ce soit avec Walter White ou Dexter, j’aimais prendre pour un méchant, même s’il a des problèmes de comportements évidents.

Francis Underwood a toutes les qualités pour être un bon politicien.

Francis Underwood a toutes les qualités pour être un bon politicien.

Ce qui charme en Francis Underwood, c’est son contrôle de la situation. Quand il se sent trahi, il nous parle calmement, parfois directement à la caméra, en expliquant son plan maquiavélique. On comprend son désarroi malgré son calme, et on le sent même parfois complètement déconnecté de la réalité. À mesure que les épisodes se chevauchent, notre admiration envers lui se mélange avec une crainte d’où il est prêt à aller pour parvenir à son but. De là mon parallèle avec Walter White : un relativement bon gars, sain d’esprit, qui se transforme en monstre afin de parvenir à son but. Ses gestes ont d’ailleurs des conséquences majeures, surtout vers la fin de la saison, mais aucun remord n’est détectable à l’écran.

Il nous démontre rapidement ses principales qualités : calme, intelligence, pragmatisme, charme. Ses caractéristiques seront par contre rapidement cachées par ses talents de manipulation, sa facilité à trahir et mentir et son ambition maladive. D’ailleurs, il n’a aucun remord face à ses changements de traits de caractères.

Il faut noter par contre que tous les personnages connaissent des changements de traits, souvent en lien avec les différentes interactions avec Underwood. Par exemple, Claire Underwood commence la première saison avec un mode de vie presque parfait. Elle prend soin d’elle et de son mari, opère un organisme de bienfaisance et démontre des signes clairs de compassion et de générosité. Son personnage va s’assombrir doucement mais surement, principalement suite à la liaison de son mari avec Zoe Barnes.

Un triangle amoureux en développement...

Un triangle amoureux en développement…

Cette dernière change drastiquement aussi suite à ses interactions avec Underwood. Elle est jeune, naïve, ambitieuse et prête à tout pour monter dans la toile journalistique. Elle est par contre nouvelle dans le millieu et ne fait pas beaucoup d’argent. Une grande vulnérabilité est donc mise de l’avant après quelques épisodes. Francis Underwood profite d’elle, sachant qu’elle est désespérée d’avoir des scoops croustillants sur les politiciens américains. Après des mois de relation difficile, elle tombe doucement mais surement vers la dépression. Elle se sent sale, victime et ne lui fait plus confiance. Ce détachement lui permet donc de regarder Underwood d’un œil plus objectif, et elle se rend compte qu’il est possiblement impliqué beaucoup plus que dans des petits jeux politiques.

En regardant froidement cette série, on se rend compte que Francis Underwood ressemble autant à un chef d’organisation criminelle qu’à un politicien. Par exemple, l’assistant d’Underwood, Doug Stamper, est prêt à tout pour son patron. Que ce soit légal (soumettre des projets à Washington, organiser des voyages, etc.) ou un peu moins (cacher des preuves d’activités illicites, racket, achat du silence etc.), il est probablement le personnage le plus fiable de l’émission. Il y a donc clairement un lien à faire entre une émission comme Boardwalk Empire et la série de Netflix. On y retrouve un politicien véreux et ambitieux, qui cache bien son jeu et qui gère de manière plus ou moins légale ses activités. Par contre, House of Cards est beaucoup moins violent et style « gangster » que la série de HBO, mais les jeux politiques y sont omniprésents. Bon, les langues sales diront que les politiciens ont tous un côté criminel, mais bref!

Les acteurs font un excellent travail. Kevin Spacey, qu’on a pu voir dans d’excellents films comme The Usual Suspects et The Negociator, crève l’écran par sa performance. Il joue le rôle de quelqu’un en plein contrôle de la situation qui nous explique fréquemment ses plans et change ces derniers quand des embûches se présentent. Ses émotions ne sont pas montrées facilement à l’écran, sauf quand il est désemparé (ce qui n’arrive presque pas), mais ça fait partie du personnage. Pour ce qui est des autres acteurs, je dois dire qu’aucun ne fait mal paraître la série. Je dois cependant donner une mention spéciale à Michael Kelly, interprète de Doug Stamper, qui prend un personnage secondaire et le rend terriblement intéressant. Il démontre deux personnalités opposées qui démontrent parfaitement le talent d’acteur de Kelly.

En conclusion, j’ai pu regarder toute la saison 1 et le premier épisode de la saison 2. Je ne vous ruinerai donc aucunement plus l’histoire. Je peux par contre vous confirmer que plus on écoute l’émission, plus on est accroché. La saison 2 commence en force, et j’ai très hâte de continuer. Pour ceux qui, comme moi, adorent écouter des séries en bloc, vous serez très bien servis! Vous pouvez écoutez tous les épisodes en rafale sur Netflix. C’est magique.

Je vous conseille donc bien sûr cette série. Le scénario truffé de jeux politiques et de trahisons, les interprétations solides de Kevin Spacey et compagnie en vaut la peine.

Points positifs :
-Scénario riche
-Acteurs font un excellent travail
-Excellente musique et ambiance générale
-Superbe fin de 1re saison et début de la 2e

Points négatifs :
-Un peu d’essouflement au millieu de la 1re saison
-Un peu de clichés

Ma note : 8.5 / 10

Acteurs principaux : Kevin Spacey, Robin Wright, Kate Mara, Michael Kelly

Réseau : Netflix

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