Certains films sont marquants, d’autres moins. Certains deviennent de véritables influences, d’autres gâchent l’héritage. Aliens est la suite du premier film de la licence mise sur pied par Ridley Scott. Après le succès rencontré avec The Terminator, James Cameron a finalement pu se consacrer à la suite du film de science-fiction/horreur qui a marqué le cinéma en 1979.
Aliens, réalisé par James Cameron et paru en 1986, est la suite directe de Alien (Le 8e passager). Reprenant le travail de Ridley Scott, James Cameron nous ramène sur Acheron LV-426 alors qu’une colonie terrestre a su développer un poste de recherche sur la planète. Cependant, la colonie en question a été envahie par les Xenomorphs (les Aliens) et seule la base est intacte. Il ne reste plus rien. Les représentants de la compagnie Weyland-Yutani décident d’envoyer des Marines Coloniaux épaulés par Ellen Ripley, survivante du Nostromo retrouvée 57 ans plus tard, sur LV-426. Et bien sûr, les Marines du USS Sulaco n’ont aucune idée de la menace qui les attend.
Je ne sais pas quoi dire de positif en premier. Je peux dire le négatif tout de suite : il y a une fin. Ah, les Aliens sont aussi prévisibles un peu dans les moments de stress quand on connaît leur attitude en tant que prédateur. Bon, maintenant! Tout d’abord, l’idée de nous plonger directement dans une séquence d’horreur nous rappelant ce que fait l’Alien grâce au fameux Chestburster est bien assez pour nous mettre dans un contexte psychologique. On se souvient que, dans le premier film, Ripley a vu l’officier Kane mourir à cause du Chestburster et la rescapée est encore sous le choc. Il n’y a qu’un moyen pour elle d’éviter de faire de tels cauchemars : éliminer les Xenomorphs. On sent ses doutes, on sent sa force et c’est surtout le cas alors qu’elle semble tout faire au grand plaisir du Sergent Al Apone et du Caporal Dwayne Hicks.
Autant dire que Sigourney Weaver méritait entièrement sa nomination aux Oscars. Mais j’ai surtout remarqué que c’est dans les moments de silence (surtout dans la gueule du loup soit le nid des Xenos) où Weaver est particulièrement brillante. On sent sa frustration mais aussi sa détermination à éliminer les Xenos jusqu’au dernier. Dans la scène du nid des Xenos, on voit Ripley avec le lance-flammes et elle menace les Xenos. Elle finit par reculer mais elle incline légèrement la tête sans afficher une réelle émotion et elle flambe carrément le nid. BADASS!!! Il est surtout impressionnant de voir que tu as beau avoir une armée et des personnes entrainées… rien ne semble mettre à plat ventre une femme déterminée à aller en guerre. Les Marines, particulièrement les acteurs Michael Bienn (Hicks que j’ai vraiment apprécié) et Bill Paxton (Soldat William Hudson), se démarquent par leur personnalité et je m’en voudrais de ne pas souligner Jenette Goldstein qui jouait un premier rôle au ciné en tant que Vasquez. Étrangement, ça le fait et on a droit à des répliques cultes qui deviendront des expressions courantes dans la culture populaire (Ultimate Badass, It’s Game Over, Get Away for Her You Bitch!). Par ailleurs, le fameux « Game Over » était une ligne qui n’était pas dans le script. Brillant, ce cher Bill Paxton.
Si on a droit à un film psychologique dans Alien, Aliens est surtout un film action qui a quand même des moments intéressants sur ce point de vue car on fait la rencontre du personnage de Newt, seule survivante de la colonie qui a survécu assez longtemps alors que même des Marines se demandent combien de temps ils pourraient traîner. Tout cela entraîne des questions sur la bravoure et la confiance pendant que la Weyland-Yutani se retrouve elle-même dans ce conflit. On finit par s’attacher à certains Marines dont Hicks qui sert de narrateur en quelque sorte pour expliquer les armes à un moment du film. La version spéciale de 1990 nous permet aussi d’admirer des scènes et plans inédits nous permettant d’ailleurs de voir un peu plus de cette psychologie dont le lieutenant William Gorman (William Hope) et même Newt dans une scène sur LV-426 qui vient rajouter beaucoup à la compréhension du film original de 1986.
Les effets spéciaux ne sont pas en reste. Certes, le film n’est pas repassé sous une multitude de retouche afin d’être moderne comme Star Wars. Le tout semble avoir un peu mal vieilli mais l’utilisation de costumes et de miniatures ont effectivement aidé. Les Aliens sont superbes, la Reine est impressionnante (un costume large, une sorte de marionnette géante) et les Facehuggers jouent un rôle plus horrifiant alors que la pitié semble nous prendre quand on voit une victime du Chestburster. Le film met plus ou moins l’emphase sur les créatures comme le premier film mais lorsqu’ils sont là, ça fonctionne. Les Aliens sont bien transposés et on tremble. Le jeu d’éclairage est également impressionnant et nous replonge un peu dans l’atmosphère du premier film. Cependant, au lieu de la solitude du premier film, on aperçoit le résultat du carnage. Le stress vécu devient plutôt une sorte de désolation. L’architecture (les écailles xénomorphes qui enveloppent les proies) est incroyable et la redécouverte du Space Jockey dans la version 1990 (vu dans le premier film) est un beau clin d’œil et nous permet de mieux ressentir une évolution.
Le film passe drôlement vite, on se met à apprécier certains personnages pour l’humour ou la bravoure et d’autres qu’on aimait deviennent des véritables salauds. Bien que, aujourd’hui, le scénario aurait été mal perçu… le tout devient en quelque sorte logique. On ne peut pas toujours faire confiance à tout et au beau milieu de cette guerre, la confiance est un thème bien exploré. Le tout se termine par la célèbre confrontation entre Ripley et la Reine Alien. Malgré toutes les caricatures (Conker’s Bad Fur Day) et les nombreuses suites et dérivées (Alien vs. Predator), Aliens est le genre de film d’action qu’on peut facilement déguster de deux façons : mental ou pop-corn. Les scènes d’action et de stress fonctionnent, la psychologie est là. On sent maintenant son influence un peu partout et une certaine série de jeux vidéo est née de l’influence des deux premiers long-métrages de la franchise. J’ai savouré Aliens plus facilement que n’importe quel film de Star Wars ou même Star Trek… peut-être parce que je suis plus vieux. Pour certains, James Cameron est Terminator. Pour les femmes, il est Titanic. Pour ceux qui ont un cerveau à terre depuis le début de l’enfer qu’est la 3D, il est Avatar. Mais pour moi, il est Aliens. Aliens est la signification de « less is more ».
Verdict: BADASS!
Fiche technique
- Titre original : Aliens
- Titre français et québécois : Aliens, le retour
- Réalisation : James Cameron
- Réalisation seconde équipe : Stan Winston
- Scénario : James Cameron, Walter Hill et David Giler
- Photographie : Adrian Biddle
- Montage : Ray Lovejoy
- Décors : Peter Lamont
- Direction artistique : Terry Ackland-Snow
- Design conceptuel : Ron Cobb
- Artiste conceptuel : Syd Mead
- Supervision des effets spéciaux : John Richardson
- Effets visuels : Brian Johnson
- Maquillage : Peter Robb-King
- Costumes : Emma Porteous
- Son : Don Sharpe
- Musique : James Horner
- Production : Gale Anne Hurd
- Production exécutive : Gordon Carroll, Walter Hill et David Giler
- Sociétés de production : Twentieth Century Fox, Brandywine Productions, SLM Production Group
- Sociétés de distribution : Twentieth Century Fox
- Pays d’origine : États-Unis et Royaume-Uni
- Langue originale : anglais
- Format : Couleur (Eastmancolor) – 1.85:1 — Version 35 mm (son Dolby Digital) — Version 70 mm (Stéréo 6 pistes)
- Genre : Science-fiction, horreur, action
- Durée : 131 minutes / director’s cut : 148 minutes
- Budget : 18 500 000 $
- Classification : R (Restricted) aux États-Unis, 18+ au Royaume-Uni, interdit aux moins de 12 ans en France, et 13+ au Québec.
Dates de sortie :
- États-Unis, Canada : 18 juillet 1986
- Royaume-Uni : 29 août 1986
- France, Belgique : 8 octobre 1986
Distribution
- Sigourney Weaver (VF : Tania Torrens) : Lieutenant Ellen L. Ripley
- Michael Biehn (VF : Marc Alfos) : Caporal Dwayne Hicks
- Carrie Henn (VF : Régine Teyssot) : Rebecca « Newt » Jorden
- Lance Henriksen (VF : Med Hondo) : Bishop (341-B)
- Paul Reiser (VF : Roger Crouzet) : Carter J. Burke (Avocat de la Weyland-Yutani)
- Bill Paxton (VF : José Luccioni) : 1re classe William Hudson
- William Hope (VF : Jean-Luc Kayser) : Lieutenant William Gorman
- Al Matthews (VF : Joël Martineau) : Sergent Al Apone
- Jenette Goldstein (VF : Sylvie Feit) : Soldat Première Classe Jenette Vasquez
- Cynthia Dale Scott : Caporale Cynthia Dietrich
- Colette Hiller (VF : Anne Rochant) : Caporal Collette Ferro
- Mark Rolston : 2e classe Mark Drake
- Daniel Kash (VF : Bernard Métraux ) : Soldat Daniel Spunkmeyer
- Ricco Ross (VF : Michel Vigne) : Soldat Ricco Frost
- Tip Tipping (VF : Luc Bernard ) : Soldat Tim Crowe
- Trevor Steedman : Soldat Trevor Wierzbowski
Beaucoup trop de suites à Alien, le 8ème passager malheureusement… Cela dit, en grande fan de HR Giger, le créateur des aliens et spécialiste de l’art biomécanique, j’ai les ai tous dévoré. Car côté architecture, comme tu le dis, c’est splendide, incroyable, magnifique,…
Bref, critique super 😀