Il y a quelques semaines, je me rendais compte, en pleine fièvre d’Oscars, que je n’avais pas vu la plupart des films nominés. Je n’avais vu que American Hustle et Captain Phillips. Je me suis donc empressé de voir deux films considérés dans les favoris, Gravity et 12 Years a slave. Je dois avouer avoir bien aimé Gravity, film que je n’avais pas d’attentes précises.

L’histoire de Gravity porte principalement sur 2 personnages, Ryan Stone (Sandra Bullock) et Matt Kowalski (George Clooney). Stone est une ingénieure médicale en mission spéciale afin d’effectuer des travaux notamment sur le télescope Hubble. Kowalski est un astronaute de profession, chef de la mission actuelle. En pleine réparation du télescope, l’équipe reçoit un message important provenant de la NASA selon laquelle beaucoup de débris se dirige à une vitesse vertigineuse vers eux. Les débris proviennent d’une réaction en chaine suite à la destruction d’un satellite obsolète par les russes.

Matt Kowalski se déplaçant à l'aide du M.M.U. avant que les débris ne frappent la navette spatiale

Matt Kowalski se déplaçant à l’aide du M.M.U. avant que les débris ne frappent la navette spatiale

Ils n’ont même pas le temps de rentrer dans la navette que les débris les frappent de plein fouet, détruisant du même coup leurs installations temporaires et le bras canadien. Sur le coup, Stone est détachée du reste de la navette et se met à flotter dans l’espace sans contrôle sur sa destination. Heureusement, Kowalski réussi à la trouver et tente de la calmer en lui expliquant son plan de match. Étant équipé d’un « Manned Maneuvering Unit » ou MMU (permet aux astronautes de se déplacer dans l’espace), il décide de se rendre a la navette spatiale en tirant Stone afin de tenter de contacter Houston et de demander de l’aide.

En arrivant à la navette, ils se rendent compte que tout l’équipage à bord est tragiquement mort car la navette a été lourdement endommagée. Ils sont donc les deux seuls survivants et doivent se rendre a la station spatiale internationale, située non loin de la, car leurs réserves d’oxygène sont très basses. De plus, selon leurs calculs, les débris prennent 1h30 pour faire le tour de la Terre. Il faut donc qu’ils trouvent un abri et qu’ils contactent la NASA aussitôt que possible.

J’arrête là pour ce qui est de l’histoire. J’ai résumé environ la première demi-heure, donc il reste encore beaucoup de péripéties et de stress d’ici la fin du film. Ne vous inquiétez pas!

L’histoire de Gravity n’est pas la grande force du film. Le scénario est par contre très bien amené au public, de sorte que la tension est présente tout au long du film. Nous sommes toujours dans un état de stress, espérant que les protagonistes puissent finalement s’en sortir après un nombre exagéré de malchances. Stone et Kowalski doivent tenter l’impossible, c’est-à-dire survivre dans l’espace et retourner sur Terre.

Stone fera face a énormément d’embuches, elle qui n’a pas l’entrainement qu’un astronaute de carrière comme Kowalski a pu bénéficier. Disons qu’elle devra apprendre à gérer son stress et devra démontrer toute sa polyvalence.

L’aspect psychologique est très important dans Gravity. Stone se retrouve seule plusieurs fois dans le film. Sa peur se transforme souvent en soulagement, pour se retransformer en suite en peur ou en tristesse. L’adrénaline l’aidera plusieurs fois à garder le focus, mais quand la poussière retombe la détresse de Stone revient en force. Ma scène favorite reste celle où Stone, paniquée, n’arrive pas a se sortir d’une situation et décide tout simplement d’abandonner. Elle fait la paix avec la mort, mais un événement (je sais, je suis vague!) lui redonne le petit coup de main nécessaire pour retrouver ses forces et tenter autre chose. Cette scène fait réfléchir et met de l’avant l’aspect psychologique du film. Bravo!

Le plus gros point de ce film est surement relié à l’ambiance générale, que ce soit en rapport aux effets spéciaux ou a l’ambiance sonore.

Tout d’abord, les effets spéciaux sont sublimes.  Que ce soit lors des scènes plus tranquilles ou lors des scènes d’actions, j’ai été complètement immergé dans l’espace et dans l’ambiance amenée par Alfonso Cuaron. Au tout début du film, avant le début de l’histoire principale, les plans de caméras sur la Terre et sur la navette spatiale m’a enchanté. C’était de bon augure, moi qui n’étais pas enthousiaste à l’idée d’entamer ce film.

Lors des scènes plus intenses, nous sommes plongé dans l’action de près, que ce soit lorsque les débris frappent l’environnement des personnages ou lorsqu’ils tentent de se sortir de mauvais draps.

Afin de rendre le film le plus immersif possible, aucun son ambiant à l’extérieur n’est entendu durant tout le film. Bien sur, c’est logique, tout le monde sait qu’aucun son n’est perceptible dans l’espace. Par contre, lors du film type de science fiction, les diverses explosions font sauter vos hauts parleurs de cinéma maison à toutes les cinq minutes. Dans Gravity, les différents sons proviennent exclusivement  de communications radio lorsqu’ils sont à l’extérieur. L’emphase est donc mise sur nos deux astronautes et le plan qu’ils doivent établir, le stress vécu et les encouragements qu’ils tentent de se donner à travers le processus. Même plus tard, lorsque Stone tente seule de réparer une pièce défectueuse à l’extérieur de la station spatiale internationale, elle se parle à elle-même. Cette scène, inoffensive au départ, montre la station se faire endommager en arrière plan pendant que l’ingénieure tente désespérément d’effectuer son boulot en se changeant les idées. J’ai adoré le contraste entre le calme de Stone et la destruction de la station en arrière plan.

La destruction provoquée par les débris est carrément hallucinante.

La destruction provoquée par les débris est carrément hallucinante.

Pour ce qui est du jeu des acteurs, je dois dire que Sandra Bullock et George Clooney ont fait un excellent boulot. Par contre, Bullock a eu un rôle beaucoup plus important, et je dois lui donner un avantage sur son interprétation. Son personnage est passé par toutes sortes d’émotions durant le film et chacune d’elles ont été parfaitement interprétées.

Côté réalisme, plusieurs films qui tentent l’expérience plus réaliste se font souvent critiquer suite à leurs sorties. Gravity n’y fait pas exception. Premièrement, Ryan Stone et Matt Kowalski ont énormément de malchance tout au long du film. Si vous vous croyez malchanceux, regardez ce film et vous vous sentirez beaucoup mieux par la suite. Ensuite, plusieurs astronautes ont analysé le film et trouvé des erreurs majeures. Par exemple, Ryan Stone ne porte pas de sous-vêtements isolants ni de couche, ce qui ne fait aucun sens. De plus, la station spatiale internationale et le téléscope Hubble ne sont jamais vraiment proches l’une de l’autre, rendant l’idée de voyage entre les deux sans navette spatiale vraisemblablement impossible. Il faut néanmoins dire que les astronautes ont aimé le film et l’ont trouvé relativement réaliste, dans l’ensemble.

Certains diront que ce film aurait dû gagner l’oscar du meilleur film, d’autres que Bullock aurait dû gagner pour la meilleure actrice. Gravity a quand même gagné 7 oscars, dont meilleure cinématographie, meilleurs effets spéciaux et meilleur réalisateur. Ce film mérite donc notre respect et je conseille fortement à tous les cinéphiles de voir ce film rapidement. Comme j’ai dit plus tôt, je n’étais pas particulièrement enjoué à l’idée de le voir mais j’ai été agréablement surpris.

Ma note : 8 / 10

Réalisateur : Alfonso Cuaron

Acteurs : Sandra Bullock et George Clooney

Durée : 91 mins

Budget : 100 millions

Mon Twitter : JsChapleau