Encore un autre article sur Projet-M vous direz. On n’en parle pas assez nous vous dirons. Et quand j’écris on, je parle de l’ensemble des médias. Les Productions Babel tenaient d’ailleurs une soirée spéciale afin de présenter le film sur grand écran au Centre Phi avant d’entamer une tournée à l’international.

J’ai pu exprimer mon intérêt durant les podcasts mais à l’écrit, je n’ai pu exactement vous faire part de mon analyse… D’ailleurs, elle serait si longue car elle est hypothétique : les moments de silence nous permettent d’analyser la majorité des scènes en plus de nous permettre d’essayer de comprendre les comportements des personnages. En prônant le fameux « show, don’t tell », Projet-M a pris en moi le passionné du cinéma intellectuel… pour finalement me permettre d’analyser tout en avoir un pincement au cœur lors des moments cruciaux.

Cependant, ce qui n’est pas hypothétique… c’est la qualité du produit final qui est à l’image de films à grand budget alors que les Productions Babel ont tourné avec ce qu’ils peuvent. Le tout se voyait alors qu’on a pu visionner, à la toute fin de la conférence, le making-of sur l’envers du décor. C’est fou ce que quelque chose de petit peut donner quelque chose de grand.

J’ai surtout remarqué une équipe soudée et passionnée où les membres avaient chacun leurs petites idées pour bâtir le scénario et ça a donné ce que nous voyons. On sentait réellement, pendant cette conférence, une réelle chimie et je ne serais pas surpris que nous les revoyons durant un éventuel projet. J’ai surtout rencontré des personnes sympathiques et plus faciles d’approche.

Si les moments difficiles ont été les problèmes techniques autour du décor en plein tournage, il est clair que certaines scènes étaient difficiles à jouer à cause des émotions en plus de trouver le véritable ton pour éviter de rendre certaines lignes trop clichées pour ne pas dire cheezy. L’une des scènes qui a été la plus amusante (oui oui) à jouer, ce fut celle du début de l’épisode 10 (si on se fie à la websérie) alors que Jonathan Laforest (Julien Deschamps-Jolin, co-scénariste) devait aller chercher des outils mais devait grimper une échelle. Or, en haut de cette échelle, il n’y a rien mais Julien était réellement monté sur l’étage pour ensuite sauter rapidement. C’était la preuve que Jean-Nicolas Verrault (Vincent Köhler) et Julien étaient réellement dedans. Un autre moment sympathique fut le fait que les scènes d’entrevue étaient généralement de l’improvisation. Le tout donnait donc des résultats… assez farfelus si on considère les bloopers.

Avec un tournage étalé sur deux mois dans un garage, on a pu apprendre que certains éléments étaient réutilisés à outrance comme la scène de la capsule lors du sixième épisode (websérie). Pourtant, tout semble si immense que le rendu à l’écran ne laisse paraître aucune faille. Bien sûr, on a des effets spéciaux mais le tout ne vient que rajouter à l’émotion et à la crédibilité des personnages. Le format long-métrage semble bien adapté au rythme bien que la websérie a permis l’inclusion de détails supplémentaires… mais on embarque… en tout cas, c’est ce qui m’est arrivé de nouveau.

Si la scène du 500e jour est maintenant l’introduction, le tout donne un certain ton sérieux et présente les personnages dans leurs rôles respectifs à bord de la station. La succession des scènes se fait très bien et, heureusement, les pauses commerciales n’étaient pas là. On jase là… mais même si je connaissais l’intrigue, le long-métrage est encore venu me chercher dans les moments clés. Avec une possibilité de suites sous forme d’une deuxième saison ou même en bande-dessinée, l’avenir de Projet-M est encore obscur mais je n’ai aucun doute: les Productions Babel livreront la marchandise une fois de plus.

Comment conclure? Si vous êtes de ceux qui doutent encore de Projet-M, la websérie est encore sur Z-Télé. Vous n’avez aucune raison de manquer ça. C’est une série qui a usé de mon intelligence de bonne façon. À tous les artisans derrière Projet-M qu’ils soient scénaristes, acteurs, scénographes… vous avez fait un tour de force. Productions Babel est comme nous : une gang de passionnés. De voir des acteurs de premier plan comme Julie Perreault participer à une websérie en plus de découvrir d’autres personnes talentueuses dont Nadia Essadiqi ou des imitateurs/humoristes comme Pierre Verville jouer  un rôle sérieux… ou encore un doubleur comme Hubert Gagnon lâcher son Homer Simpson pour devenir, le temps de quelques scènes, un excellent lecteur de nouvelles qui ferait pâlir Simon Durivage. Sérieusement, bravo! Une oeuvre humaine!

J’espère sincèrement que les diffusions à l’international permettront au long-métrage de s’établir parmi les plus grandes œuvres du Québec… Ça serait cool… même si à mon avis, c’est déjà le cas. Mais biat que c’était bon!