Street Fighter II et Mortal Kombat II dominaient les bornes d’arcade au milieu des années 90. Croyez-moi, j’ai vu Mortal Kombat IV sur arcade quand j’étais plus jeune et je n’y avais pas joué… ça, c’était en 1998 aux glissades St-Jean-de-Matha si je me souviens bien. J’allais avoir mes 9 ans… En 1994, Rareware a collaboré avec Midway (MK avant le rachat par Warner et la montée en flèche de NetherRealm) et Nintendo dans le but de lancer son propre jeu de combat : Killer Instinct. Bref, les joueurs étaient divisés : le Hadoken, le Fatality ou le Combo Breaker… Un mois avant son 20e anniversaire, redécouvrons ce classique… que je viens d’adopter.

*Version SNES lancée en 1995

Killer Instinct est un jeu de combat avec une prémisse plus ou moins originale mais qui présente bien l’idée qu’on doit en principe se faire du titre. La corporation Ultratech organise un tournoi où des combattants sont invités et le gagnant recevra ce qu’il veut. Cependant, Ultratech utilise aussi ce tournoi pour tester des armes biologiques et technologiques afin de pouvoir conquérir le monde.

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Le jeu est facile d’accès… mais réussir les combos, c’est une autre histoire.

Parmi les personnages, il y Black Orchid qui est une agente qui est là pour faire la lumière sur les motivations d’Ultratech. Chief Thunder se présente afin d’élucider le mystère sur la mort de son frère lors d’un tournoi précédent. Fulgore, un robot développé par Ultratech, s’invite pour tester ses capacités. C’est d’ailleurs la mascotte du jeu. Sabrewulf, un humain frappé par une maladie l’ayant transformé en loup-garou, souhaite remporter le tournoi afin de se mériter un antidote. Riptor, une sorte d’hybride entre un humain et un raptor, est une espèce qui sera développée si elle remporte le tournoi. Cependant, le total des personnages jouables est de 10 avec un onzième qui peut remplacer Cinder, un homme de feu. Les autres combattants sont le ninja Jago (le Raiden de KI?), T. J. Combo (un Rocky/Ali?), Glacius (un extra-terrestre) et Spinal, un chevalier mort-vivant. Si certains personnages semblent plus simples à maîtriser comme Riptor ou Sabrewulf, d’autres comme Fulgore et Glacius sont parmi les plus difficiles à comprendre.

Killer Instinct semble piquer des éléments des jeux Street Fighter et Mortal Kombat mais a le mérite d’apporter sa propre mécanique de combat sous le terme combo. Oui, c’est possible de créer des combos mais dans Killer Instinct, le tout doit s’effectuer avec une série de mouvements qui s’enchaînent afin de créer le fameux combo. Un excellent joueur usera de ce combo pour vider la vie de l’adversaire. Cependant, le joueur peut briser le combo en faisant la bonne manœuvre. Le tout est un peu technique mais j’expliquerai en détail plus loin.

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Opener, Linker, Auto-double, Finisher… Si vous apprenez les termes et les coups spéciaux de votre personnage, vous pouvez jouer à Killer Instinct.

Avec une variété de stades où on n’a pas le contrôle sauf via la manette si on effectue quelques manœuvres, les personnages se distinguent surtout de par leur look et des attaques spéciales. En fait, là où Mortal Kombat présentait Scorpion, Sub-Zero et Reptile (ils se ressemblent, faut le dire), Killer Instinct pousse un peu l’audace de nous présenter un mort-vivant en squelette, des ninjas, des êtres de feu et de glace, un loup-garou, un dinosaure, etc. Bref, des combats bestiaux et brutaux! Sur la plupart des terrains, les personnages peuvent tomber du stade et se faire frapper par une voiture ou simplement chuter d’un pont. Bien sûr, comme dans Mortal Kombat, chaque personnage a une variété de finishers ou la possibilité d’humilier l’adversaire avec une série de boutons à presser.

La mécanique principale de Killer Instinct est son système de combo qui, au début, est difficile à maîtriser. Une fois que c’est déjà dans la poche, le résultat en est satisfaisant. Chaque personnage a des attaques communément appelées Openers. Ainsi, il rend l’adversaire une rafale de coup mais doit aussi enchaîner avec un autre coup spécial qui sert d’opener qui devient cette fois un Linker afin de durer le combo. Une attaque plus forte propulsera l’adversaire avant qu’il ne devine votre enchaînement : si l’adversaire reconnaît vos attaques (faibles, moyennes ou fortes), il peut y aller d’un combo breaker. Cependant, les dégâts faits sur l’adversaire resteront. Cela dit, un adversaire qui tombe dans le rouge clignotant peut se voir être victime d’un Ultra Combo qui est une série de boutons appuyés au bon moment une fois le combo enclenché et déclencher une rafale de coup énorme pour que l’annonceur crie ULTRA (avec les échos). Le dire, c’est simple… les effectuer, c’est une autre histoire. Rien de plus satisfaisant que de réussir un combo de 10 coups ou plus ce qui est bien assez pour vider la moitié d’une barre de vie si exécutée à merveille. Il y a aussi les Ultimate Combos qui sont des mises à mort brutales ou drôles pendant les combos lorsque la barre clignote en rouge. Les Danger Moves servent en tant que finisher si vous n’avez pas réussi à finir votre adversaire avec un Ultimate ou Ultra Combo. Encore une fois, c’est une série de boutons à effectuer.

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Le Danger Move de Fulgore contre Glacius… ouch!

L’autre particularité de Killer Instinct est le système de barres de vie. Ainsi, le combat semble proposer un combat à deux rounds mais chaque personnage dispose de deux barres ce qui laisse du temps à chacun de reprendre son souffle. Ainsi, la partie est pas finie tant que c’est pas fini. En plus, il y a des humiliations si le joueur qui a ses deux barres de vie effectue la bonne combinaison pour… humilier l’adversaire. Certains personnages sont également invulnérables à certains types de projectiles lors des charges ce qui rend le spamming plus ou moins essentiel. Ah oui, soulignons la magnifique bande sonore composée par Robin Beanland et Graeme Norgate du quatuor de maîtres de la note musicale chez Rareware (les deux autres étant Grant Kirkope et David Wise).

Le jeu mise donc sur la mémoire de la personne pour deviner comment effectuer le combo breaker sans oublier la maîtrise du gameplay et effectuer les combos comme un pro. Facile d’approche mais très dur à maîtriser. Bien sûr, on se retrouve pas avec la violence de Mortal Kombat ou l’ambiance colorée et déjantée de Street Fighter… ou encore les lois de la physique de Dead or Alive… mais Killer Instinct a le mérite de faire quelque chose et venant d’un studio qui s’est spécialisé dans le style plateforme à l’époque grâce à Donkey Kong Country, Rareware mérite tout le crédit. Mais est-ce que le jeu a bien vieilli? Pour son époque, Killer Instinct était de quoi mais aujourd’hui, c’est encore difficile de parler de ce jeu sans faire les comparaisons. La satisfaction de réussir le C-C-C-C-Combo Breaker ou bien le ULTRA combo est impossible à décrire. C’est juste étrange que mon personnage principal est Riptor et que je sois incapable de placer un Ultra Combo tout en étant capable de placer de bons combos alors que j’arrive l’Ultra tout naturellement avec Sabrewulf. Ne me reste plus qu’à trouver une borne d’arcade ne serait-ce que pour essayer ce morceau d’anthologie. Il s’agit du premier jeu de combat qui m’intéresse réellement et il m’a finalement donné goût au genre.

Petit fait historique: Après son passage sur l’arcade, Killer Instinct devait être un jeu de lancement pour la Ultra 64 qui était la Nintendo 64 de l’époque d’où le fait que Fulgore était sur la boîte aux côtés de Mario, Bowser et un Stormtrooper de Star Wars. La console étant repoussée trop souvent, le jeu fut finalement lancé sur la SNES et la suite, Killer Instinct 2, fut lancé en novembre 1996 soit deux mois après le lancement de la Nintendo 64 sous le nom de Killer Instinct Gold (KI2 étant le jeu sur arcade). Le nom Killer Instinct a été renouvelé par Microsoft en 2012 pour ensuite faire une annonce comme titre téléchargeable disponible dès le lancement de la Xbox One en 2013.

Fiche:

  • Nom: Killer Instinct
  • Développeur: Rareware
  • Éditeur: Nintendo
  • Genre: Combat
  • Disponible sur: Super Nintendo
  • Classement ESRB: T pour Ados
  • Joueurs: 1-2

Voici une vidéo de James Rolfe (mieux connu en tant qu’Angry Video Game Nerd chez Cinemassacre) qui peut mieux décrire Killer Instinct qu’une bande-annonce.