Après avoir offert un bon titre original en MARS: War Logs, le studio de développement Spiders revient à la charge avec cette fois un style plus conventionnel. Du RPG/Action dans l’ère médiévale avec Bound By Flame. Studio méconnu du public, Spiders m’avait grandement surpris avec son premier jeu à la Mass Effect. Quand est-il du petit dernier?
L’histoire prend place dans le monde de Vertiel, qui est sur le point de tomber aux mains des hordes de morts-vivants appelés Mortarmée, sorte de sbires au service des Seigneurs du Froid. Vous campez le rôle de Volcan (un homme chaud J), sorte de mercenaire appartenant au groupe des Fines Lames au service des Érudits Rouges qui tentent par tous les moyens de contrer les attaques des Seigneurs De Glace. Sauf qu’au beau milieu de ce brouhaha, un sort viendra libérer un démon qui prendra possession de votre corps. Un peu comme dans la franchise The Darkness. Le scénario est raconté assez rapidement durant le prologue qui prend place comme didacticiel. Vous y apprendrez les rudiments du combat ainsi que l’artisanat.
Donc, de prime abord, être possédé par un démon n’est pas de tout repos, mais également du déjà-vu jusqu’à un certain point. Par contre, il prend une place énorme dans le récit étant vraiment particulièrement envahissant. Tout au long de votre quête, vous aurez à vivre avec la dualité de succomber aux charmes du démon ou refuser ses avances. Cependant, vous devez garder en tête que vous êtes un mercenaire et en tant que mercenaire, vous ne vivez que pour la puissance, la gloire et le pouvoir. Ce qui augmentera encore plus l’envie de suivre les conseils du petit démon sur votre épaule au détriment de l’ange juché sur l’autre. Ce qui amènera à vivre des situations difficiles et vous placera à de nombreux choix moraux. Souvent vous serez en pleine conversation avec votre démon pendant que vos compagnons en plein combat se demanderont si vous êtes devenu schizophrène.
Ce qui est bien, c’est que vous ne serez pas seul à arpenter les dangers de Vertiel, vous pourrez être accompagné d’un ami à choisir entre un elfe très efficace à l’arc, une magicienne spécialiste des soins de santé, un guerrier qui frappe tout ce qui bouge, une sorcière ou un mort-vivant. Il sera possible de pousser vos relations un peu plus loin, mais pas autant que dans un Dragon Age, vos compagnons manquant de profondeur et de charisme. Leur rôle? Prendre les coups à votre place et détourner l’attention des ennemis vous permettant de créer une stratégie et ainsi créer des occasions de les achever plus rapidement.
Pour être honnête avec vous, j’ai adoré ces idées venant se greffer au scénario principal. C’est une des choses que j’adore faire à l’intérieur d’un jeu de rôle, c’est-à-dire des choix moraux. Trop souvent cet aspect est laissé de côté et c’est bien dommage. J’ai bien aimé vivre avec la dualité du bien et du mal tout au long de ma quête. Ça apporte un fort côté immersif.
Un petit mot sur la durée de vie du titre, si vous vous contentez de la quête principale, comptez environ 15h de jeu. Ajoutez entre 5 à 10 heures de plus pour ce qui est des quêtes annexes. C’est un peu faible pour un jeu de rôle.
Bon après m’avoir entretenu avec vous du scénario, faut bien que le jeu débute enfin. Donc, comme tout bon RPG, vous devez passer par la case création de votre personnage. De ce côté, c’est quelque peu décevant en frais de choix. Au menu, que quelques choix sommaires comme, un homme ou une femme, les cheveux, la voix, la couleur de peau. C’est bref, mais excusable, car un aspect de la licence Fable s’y est glissé avec grand plaisir. Tout au long de votre parcours, votre apparence changera dépendamment de votre penchant vers le côté obscur de la force. Votre armure sera moins reluisante, des cornes pousseront sur votre tête, etc.
Le style jeu de rôle a toujours reposé sur un système de récompenses par des points à chaque niveau gagné et il en va de même avec Bound By Flame. Donc, à chaque niveau supérieur acquis, c’est deux points de compétence que vous obtiendrez et à dépenser au travers de trois arbres de compétences : guerrier, pyromant et rôdeur. Ce qui est vraiment bien, c’est que vous n’avez pas à vous cantonner à un type seulement, car vous pourrez grâce à un seul bouton changer de guerrier à rôdeur. Ce n’est pas tout, car il faut garder en tête que vous avez toujours un démon en vous qui tente de prendre possession de votre corps. Profitez-en pour vous servir de son arsenal d’attaque. Vous deviendrez à coup sûr une arme de destruction massive. Il y a également des points de trait qui servent à déverrouiller des compétences utiles comme entendre un léger son vous laissant penser que vous êtes prêt d’un coffre. Un peu comme dans Assassin’s Creed.
La modification de votre équipement se veut très permissive. Chaque ennemi mort vous procurera certaines pièces d’armures qui pourront être améliorées en faisant un saut chez le forgeron du coin. Ces mêmes pièces contiennent des emplacements servant aux différentes améliorations. Vous pouvez également jouer au marchand en vendant vos objets dans votre inventaire devenus obsolètes ou simplement les recycler dans le but de les bonifier. Bref, pourquoi changer une recette qui fonctionne.
La prise en main offre une jouabilité très bien balancée et polyvalente. Vous pouvez passer d’une épée à deux mains aux dagues plus discrètes en un rien de temps. Adaptez votre style comme bon vous semble et non le contraire. Cependant, sachez que le défi sera au rendez-vous. On vous offre quatre niveaux de difficulté et pesez bien votre décision, car le challenge peu en devenir frustrant. Se la jouer à la bourrin serait une terrible erreur. Vous ne pourrez pas utiliser la tactique tête baissée et on frappe tout ce bouge. Oh non! Faites de vous un stratège de combat en attaquant, en paradant, contre-attaquant, esquivant, etc. Bref, trouver la brèche dans le jeu d’attaque/défense de votre adversaire. Sinon, vous mourrez souvent… très, très souvent. Vous aurez droit à quelques combats de longue haleine.
La jouabilité qui semble un point fort du jeu, ce n’est pas le cas du côté de l’aspect visuel. Autant les personnages sont bien modélisés et leurs textures soignées, autant que certaines zones de l’environnement sont mitigées. Les textures chargent en même temps que l’on avance vers elle. Bref, le tout a tendance à devenir inégal. Par contre, les effets du feu et des lumières sont bien réalisés. Les décors sont très divers allant d’une forêt à l’intérieur d’un château. Malgré qu’il s’agisse d’un jeu de rôle, on regrette de ne pouvoir évoluer dans un monde totalement ouvert. Obligeant le joueur d’évoluer dans des zones définies et parfois sans but précis.
Il en est tout autre pour la bande originale qui est sublime. Des pièces musicales magistrales tantôt teintées d’action, tantôt beaucoup plus calmes et posées assurée par Olivier Derivière reconnu pour son travail sur Remember et Assassin’s Creed IV. Pour ce qui est de la trame sonore, il est dommage que malgré un éditeur français avec Focus Home Interactive, le titre n’ait droit qu’à des sous-titres français. Les cris sur le champ de bataille rajoutent à l’immersion des combats.
Au final, est-ce que je le recommande sachant que bientôt plusieurs jeux du même style seront disponibles? Oui pour les fans du style, car malgré ses lacunes, il vaut la peine d’être joué. La dualité entre le bien et le mal a gérée tout au long de votre aventure vaut l’achat à lui seul. Pour les autres, une location de quelques jours fera l’affaire. N’ayez pas peur d’y jeter un coup d’œil, car malgré son haut niveau de difficulté, les néophytes du genre pourront tenter l’expérience avec le niveau de difficulté le plus facile. .
Cote FG: 7 ennemis terrassés sur 10
Points positifs:
- La dualité entre le bien et le mal
- Une jouabilité nerveuse et efficace
- Un système de combat très bien balancé et polyvalent
- Une bande originale superbe
- L’effet Fable
Points négatifs:
- Peut rebuter certains joueurs avec sa difficulté
- Une durée de vie en deçà de ce que l’on retrouve
- Un graphisme quelque peu décevant
Fiche:
- Développé par Spiders Studio
- Publié par Focus Home Interactive
- Jeu de rôle/action
- Mode solo seulement
- Disponible en version anglaise et sous-titres français
- Offert sur PC, PS4, PS3 et Xbox 360
- Site officiel: http://www.boundbyflame.com