Les jeux poétiques ne sont plus surprenants. En fait, c’est un autre genre sur lequel certains autres développeurs souhaitent capitaliser et quelques uns tentent d’amener un nouveau concept. Monochroma est le dernier en liste. Mettez des lunettes parce que vous en verrez de toutes vos couleurs dans cette critique.
Après une campagne Kickstarter et avoir passé par le système Greenlight, c’est le 28 mai 2014 que ce jeu a été lancé. Monochroma est, eh oui, un jeu qui souhaite présenter une expérience émotionnelle en proposant des mécaniques du style plateforme dans un concept de jeux d’énigmes. En réalité, les gens attirés par les jeux qui offrent une expérience poétique et émotionnelle à la Limbo ou Journey (ou encore Flower) n’ont pas à forcer énormément en termes de jouabilité. Cependant, c’est le contraire avec Monochroma.
C’est dans une ambiance monochrome dans les années 50 sans mot et sans description avec un petit gars fils de bûcheron qui doit prendre soin de son petit frère. Cependant, le petit frère en question joue avec son cerf-volant et vous le suivez à l’aide du tutoriel INCOMPLET de vos mouvements. En fait, le jeu ne réussit pas à vous apprendre tous vos mouvements ce qui est un échec au niveau du design. Je vous explique plus tard. Ainsi, le petit frère voit son cerf-volant pris sur un toit… ou plutôt sur une sorte d’antenne et comme il tente de ramener son petit frère, le petit gars finit par tomber de la maison qu’il a grimpée… avec son frère et c’est là que l’enfer commence. Il se casse la jambe et vous devez le porter!
Si le jeu aurait voulu être réellement excellent pour ne pas dire moins dangereux pour votre santé mentale, vous auriez voulu ne pas à vous soucier du petit frère. Le problème, c’est que le jeu a tenté de vous connecter avec ce petit frère mais… ÉCHEC! Ce petit frère devient une corvée. Le premier problème que vous avez, c’est que vous devez trouver le bouton qui sert à le prendre et l’amener sur votre dos ou à le déposer. Si vous n’appuyez pas sur ESC, vous ne pouvez PAS savoir quel bouton appuyer. WTF? Or, j’ai figuré qu’on devait appuyer sur la barre d’espacement après 10 minutes!

Si la jouabilité était de la même qualité que les graphiques, j’aurais dit que ce jeu valait la peine…
Il est donc très dur de s’immerger dans une histoire quand le point central de cette histoire est le truc le plus agressant. Le tout se cumule en une succession d’énigmes avec du ramasse-dépose puisque votre frère augmente votre poids ce qui limite vos sauts et votre vitesse et c’est à considérer lorsque vous accomplissez les énigmes ET vous ne pouvez le déposer que dans des endroits éclairés. Il est si sans défense qu’il ne bougera pas s’il est sur le point de se faire écraser. Eh non, ses deux mains servent à essuyer ses larmes pendant que vous faites tout le travail avec les problèmes qui vont avec! À dire vrai, si ça n’avait pas été de ce truc imposé dans le jeu, j’aurais dit très certainement que le jeu vaut le détour pour ses énigmes. Certains sont très bien et reflètent l’ambiance voulu. L’idée de tomber dans une sorte d’usine de conservation d’enfants (le jeu ayant une petite touche horreur nous mettant très mal à l’aise lors des morts) est intéressante mais ça fait partie de l’ambiance et du scénario. À certains moments, j’avais l’impression de me faire pourchasser par le bonhomme sept-heures… ou plutôt un adulte un peu enveloppé avec le chandail de Freddy Krueger… Non, finalement, plus j’ai progressé, plus j’ai réalisé que c’est l’histoire du bonhomme sept-heures mais je savais pas qu’il venait des corporations. Bref, j’ai décroché du scénario!
Le jeu réussit tout de même à varier les mécaniques grâce à un robot qui nous permet d’atteindre des plateformes en plus de roses à trouver dans des coins cachés parfois simples ou très compliqués mais jamais injustement. À un certain point de l’histoire, vous n’aurez plus à vous soucier de votre petit frère et, chers amis, c’est le meilleur moment du jeu en termes de gameplay puisque j’ai eu l’impression que les énigmes étaient mieux adaptées. Si les points de contrôle ne sont pas trop sévères, c’est une forte chance puisque le jeu est frustrant pour ne pas dire incompréhensible. Certains sauts nous font réaliser que le jeu est un peu absurde quant à l’évaluation des hauteurs. Le fait que le jeu rend la distinction des plateformes si difficiles que le peu de difficulté qu’on peut avoir pour les énigmes… finit par devenir la véritable frustration des sauts de plateformes qui, à mon humble jugement, sont bizarrement conçus. Le jeu souffre également de problèmes de précision au niveau même des contrôles, des sauts, des morts et même des éléments de décor pour les énigmes ce qui vient affecter directement la jouabilité.
Il y a aussi des bugs ce qui est normal de temps en temps… mais c’est décevant parce que ça affecte nos performances… Ça devient violemment frustrant ou parfois hilarant. Je n’ai jamais autant ri! Mais vous savez ce qui est le plus frustrant? C’est la physique et le fait qu’on soit incapable de faire un saut de base sans problème. Vous m’avez bien compris : la mécanique principale d’un jeu de plateforme, le saut, est si hasardeuse que la frustration de passer des séquences où on glisse alors que dans un jeu un tant soit peu bien designé… on n’aurait JAMAIS ce problème de saut. C’est grave, très grave! Im-par-don-na-ble! Au point que j’ai fermé le jeu à plusieurs reprises parce que je devais aller prendre de l’air pour me calmer… Dans le noir avec la pluie… Cauchemar, j’imaginais les deux petits gars en train d’échapper au bonhomme sept-heures!

Techniquement… mon perso est mort mais il est encore en vie et peut sauter pour faire remonter le baril à la surface…
Monochroma tente de nous accrocher au petit frère mais celui-ci est rapidement devenu le petit frère le plus haïssable que je connaisse et ça ne sert à rien d’oublier le paquet de problèmes qu’offre ce jeu. J’ai l’impression que le personnage principal aurait laissé son frère se faire kidnapper et laisser au joueur la chance d’expérimenter ce sentiment de satisfaction de le sauver en réussissant les énigmes au lieu de le torturer avec une mécanique grotesque qui gâche l’immersion en plus de casser l’identité du jeu… Et j’aime les jeux de plateformes et énigmes. L’introduction m’a mis en haleine mais j’ai pu voir cette absence de fraîcheur et de polissage au point d’en grincer des dents parce que le gameplay manquait de mordant! La direction artistique et l’ambiance ne sauvent pas le jeu… et ne devrait jamais sauver un gameplay déficient à moins d’évaluer des jeux de façon subjective ou d’être sadique. Monotone, brisé par moment… J’aurais recommandé Monochroma si les problèmes de contrôles et les énigmes affreuses du petit frère (le point du scénario en plus) ne brisaient pas le reste qui était positif. Et 20$ pour 5h de jeu (ce que ça m’a pris incluant les frustrations pour terminer le jeu)… Non! Je retourne sur Nightsky… Désolé à la bande de Nowhere Studios… Je vois le potentiel de votre jeu mais sous l’exécution, le paquet de problèmes m’a empêché d’en apprécier les qualités.
Verdict: 4/10
Points positifs:
- Potentiel énorme sur la surface!
- Graphiquement de toute beauté!
- Ambiance sonore plus qu’acceptable!
- Le bonhomme sept-heures avec le chandail de Freddy!
- Excellent tutoriel!
Points négatifs:
- Tutoriel incomplet pour ne pas nous décrire le mouvement le plus essentiel du jeu…
- Le point central du scénario est haïssable…
- Problèmes sérieux au niveau de jouabilité même!!! Inacceptable, indie ou non!
- Le noir et blanc n’est pas efficace sur les sauts de plateformes, problèmes de perspective…
- Courbe de difficulté hasardeuse…
- Encore plus de questionnements sur le scénario à la toute fin du jeu…
- Concept pas du tout original…
Fiche:
- Nom: Monochroma
- Développeur/Éditeur: Nowhere Studios
- Genre: Plateforme
- Disponible sur: Steam (PC, Mac, Linux)
- Classement ESRB: E pour Tous
- Joueur: 1
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