HBO s’est établi avec les années comme une référence de pointe à la télévision américaine. On y a vu plusieurs émissions cultes, comme The Sopranos, Game of Thrones, Boardwalk Empire et Deadwood. Ces drames sont hyper populaires, mais ce réseau n’est pas reconnu pour son contenu humoristique. Peut-il se sortir de cette réputation grâce à Silicon Valley?
Silicon Valley est la nouvelle série humoristique du géant réseau américain, HBO. Le populaire poste payant tient plusieurs comédies dans son horaire mais aucune, à part peut-être Curb your enthusiasm, n’offre un contenu exclusivement humoristique.
Silicon Valley se déroule donc dans la région du même nom, près de San Francisco. Cette région est caractérisée par une très forte présence d’entreprises de technologie, d’informatique et de tout ce qui est vu comme « geek ».
Richard (Thomas Middleditch) est un jeune programmeur travaillant pour une grosse corporation de technologie, Hooli. Il tente en même temps de lancer sa propre application, nommée Pied Piper, qui peut comparer facilement une trame musicale avec une chanson protégée de droits. Si la raison d’être de cette application n’a pas beaucoup d’avenir, des programmeurs de Hooli se rendent compte qu’elle permet aussi de comprimer des fichiers à un niveau jamais vu, sans pour autant affecter négativement sa qualité. Cette percée révolutionnerait le monde de la musique, du film et des données en général.
Hooli décide donc d’offrir jusqu’à 10 millions de dollars à Richard pour l’application ainsi que tous les droits y étant reliés. Ce dernier décide néanmoins d’accepter 200 000$ d’un rival de Hooli, Peter Gregory, un investisseur reconnu de Silicon Valley. En échange, Richard lui donnera 5% des actions de sa nouvelle compagnie, tout simplement nommée Pied Piper. Il apprécie la confiance qui lui est apportée par Gregory et n’apprécie pas l’attitude de Hooli à son égard.
Richard se lancera donc dans une longue aventure avec ses colocataires, tous programmeurs, afin de monter une entreprise solide et une application optimale. Comme vous pouvez l’imaginer, tout ne va pas comme prévu et Richard devra puiser dans toutes ses forces afin de mener le projet à terme.
Pas emballé, mais…
Si plusieurs séries humoristiques ont un scénario très mince, cette comédie nous offre un peu plus de richesse dans ce domaine. Tout d’abord, Silicon Valley nous permet d’en apprendre beaucoup sur le domaine de la technologie, des applications, de l’informatique et de cette espèce de culte dans cette région des États-Unis. Aussi, on y retrouve plusieurs personnages qui apportent tous quelque chose à l’histoire.
L’humour proposé est principalement compose de blagues stéréotypées. On nous offre toute sorte de stéréotypes sur les geeks, principalement envers les personnages principaux. On y retrouve 5 gars différents, dont Richard qui est très intelligent et imaginatif mais terriblement anxieux, antisocial et maladroit en public ou avec le sexe opposé. On s’entend que tous les stéréotypes geeks sont concentrés en lui, non? Ses colocataires sont aussi visés par le même problème, mais sont moins clairement touchés que lui.
On retrouve aussi beaucoup de stéréotypes sur cette région du monde, qui est vue un peu comme non conformiste, ou « hipster » en bon français. Finalement, les stéréotypes de chefs d’entreprises sont aussi très exploités. Le président de Hooli est un peu dictateur, immature et avare de contrôle. Peter Gregory, lui, a tellement de vision qu’il est un peu perçu comme un fou par ses pairs. Il est ultra-positif, cherche constamment de nouvelles expérience et a les moyens pour assouvir ses besoins.
L’humour est donc présent durant l’émission, sans y être cependant omniprésent. On y retrouve un mélange entre l’humour relativement intelligent et un humour plus immature. Par exemple, dans un même épisode, on peut voir des gags sur un stéréotype recherche sur Silicon Valey deux minutes après avoir vu un gag sur des champignons magiques ou sur la masturbation. Vous êtes avertis!
Pour ce qui est des personnages, ils se distinguent chacun de leur façon, les rendant tous importants au déroulement de l’émission. Richard est le visionnaire maladroit, Jared le comptable un peu trop analytique, Erlich le drogué fou et paresseux, mais qui apporte beaucoup de support à Richard. Dinesh et Gilfoyle sont les deux programmeurs rivaux qui ne manqueront pas une seule occasion de s’obstiner. Je dois avouer n’avoir pas particulièrement apprécié le rôle de Big Head, l’ami d’enfance de Richard, qui se fait renvoyer de Pied Piper pour des questions comptables. Il se trouve ensuite un emploi pour Hooli, mais n’a pas vraiment d’importance au récit et est franchement ennuyant.
La performance des acteurs est, pour la plupart, correcte. Thomas Middleditch fait un très bon travail dans le rôle de Richard, tout comme T.J. Miller dans celui d’Erlich. Kumail Nanjiani (Dinesh) est mon étoile de l’émission, mais je dois avouer l’aimer tout d’abord comme humoriste depuis des années. Sinon, quelques déceptions : Martin Starr (Gilfoyle) et Zach Woods (Jared). Leurs rôles respectifs sont presque les mêmes que dans leurs émissions à succès passées (respectivement Party Down et The Office), ce qui n’a rien d’innovateur. Mais bon, il s’agit peut-être d’une coïncidence ou d’une simple erreur de casting.
En conclusion
Cette sitcom a du potentiel. J’ai trouvé que l’émission commençait bien, mais a connu un gros ralentissement lors de la mi-saison. Par contre, sachez que les derniers épisodes sont solides et vous feront en redemander à HBO. Silicon Valley se compare avantageusement à Bored to death, et je conseille à tous les fans de comédies de situations d’essayer au moins la première saison afin de vous faire une idée!
Points positifs :
-Environnement nouveau
-Qualité HBO
-Les personnages se complètent bien
Points négatifs :
-Humour parfois inégal
-On pousse le stéréotype un peu trop
Acteurs principaux : Thomas Middleditch, T.J. Miller, Josh Brener, Martin Starr, Kumail Nanjiani, Zach Woods, Amanda Crew.
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