Depuis plusieurs années le cyclisme prend de plus en plus d’expansion, passé d’une simple activité en famille, cette discipline est devenue un véritable événement culte lorsque la période entourant le Tour De France arrive. Évidemment, qui dit popularité, dit également jeu qui vient avec. C’est le cas depuis quelques années pour le Tour De France qui après un succès ciblé sur PC, a décidé de faire le saut vers les consoles. Un peu comme les autres titres liés au studio Focus Home Interactive (Bound By Flame, Contrast au départ), les jeux arrivent bien avant du côté de la PS4 et c’est le cas pour la mouture 2014. L’an passé, je l’avais testé sur PS3 et je trouvais que la version 2013 n’amenait pas son lot de grandes nouveautés. Est-ce le cas cette année? On se voit à la fin du contre-la-montre pour le verdict final.
Tout d’abord, un peu d’histoire ne fera pas de mal. Au départ le Tour De France faisait partie intégrante du jeu Pro Cycling Manager. Au fil du temps, les développeurs se rendirent compte de la popularité grandissante de La Grande Boucle et décidèrent d’en faire un jeu à part entière. Sage décision, oui et non. L’aspect crédibilité est là avec ses adeptes se le procurant chaque année, mais l’aspect mercantile en subie un coup, car de un le jeu n’est développé que pour un public bien ciblé et de deux, souvent après la fin du grand tour, le jeu est rapidement expédié aux oubliettes.
La version PS4 était attendue par les fans comme un véritable tournant de la franchise avec à son bord plusieurs nouveautés. Évidemment, j’aimerais bien répondre à l’affirmative, mais il m’est cependant difficile de voir cette version pédaler jusqu’au fil d’arrivée sans amener avec elle quelques déceptions. Avant de sombrer dans le négatif, pourquoi ne pas débuter avec un brin de positivisme et quelques ajouts bien sentis.
Premier truc que j’ai remarqué, le changement s’effectue principalement au niveau du graphisme. Ainsi, terminer le peloton qui fait preuve de latence (plusieurs cyclistes apparaissaient l’instant d’un éclair) sans savoir où on se situe à l’intérieur du groupe. Cette mouture offre de voir le groupe en intégralité. Les décors sont plus léchés que par le passé et quelque peu plus détaillés.
Deuxième chose, le jeu intègre ENFIN un véritable didacticiel qui est fichtrement bien foutu. Terminer les heures incalculables à lire des pages et des pages de texte dans le but de bien assimiler les principales fonctions de base. À l’aide d’une étape blanche, vous apprendrez comment bien attaquer, prendre la roue de l’adversaire, donner des ordres à vos coéquipiers via l’oreillette qui vient avec la PS4. D’ailleurs, combien il est jouissif de pouvoir ordonner à un coéquipier meilleur que soi de se sacrifier pour nous laisser prendre l’avantage,
Troisième amélioration, dorénavant lors des descentes, on peut adopter des positions aérodynamiques dans le but de prendre de la vitesse et ainsi contrer l’effet du vent tout en gardant le maximum d’énergie en réserve. Le tout rajoute une touche de réalisme certes, par contre le tout peut devenir hasardeux, voire dangereux, lors des parties en descente sinueuse. Jauger bien votre vitesse, car vous pourriez tôt fait de vous retrouvez dans le décor.
L’option des ravitaillements a été retravaillée, mais pas pour le mieux. On doit définir à l’avance deux types de ravitaillement en fonction de la stratégie adoptée: anti-fatigue pour les échappées sur longue distance, concentrer toutes ses forces pour un effort extrême comme la montée d’un col jusqu’à l’arrivée, etc. Là où c’est dommage, c’est que ça aurait été bien de pouvoir garder les deux ravitaillements pour la fin. En effet, le premier étant disponible qu’en début de course, le second sera attribué qu’après avoir passé la zone de ravitaillement et si vous arrivé là, vous n’avez toujours pas utilisé votre premier ravitaillement, il devient inutilisable. C’est n’importe quoi, pourquoi ne puis-je pas mettre en avant ma propre stratégie en dosant mes ravitaillements et en les stockant si possible et en les utilisant quand bon me semble? Ce système est à revoir de toute évidence. Je suis d’accord que cette décision ajoute un soubresaut de stratégie, mais on ne peut toujours pas aller chercher des bidons à la voiture de notre directeur sportif. De grâce, il est temps d’ajouter cette option dans le prochain volet.
L’intelligence artificielle qui joue un grand rôle dans ce jeu reste la même que par le passé avec ses avantages et ses inconvénients. Ici c’est l’effet Need For Speed, vous aurez beau avoir pris l’avance de quelques minutes, vous serez rattrapé tôt ou tard et le contraire est aussi vrai. Si vous êtes dans le peloton d’arrière course, vous aurez la chance de pouvoir remonter, car de temps à autre, j’ai l’impression que le peloton en avance cesse de pédaler et ralentit le rythme. Certes, un groupe de plusieurs cyclistes peut devenir imprévisible, mais ça devient frustrant à la longue.
Je vous l’accorde, vu de cette manière, on serait en droit de penser que cette mouture est mauvaise dans son ensemble, mais globalement, si vous avez eu de plaisir l’an passé, ça sera la même chose cette année. J’aurais simplement souhaité avoir droit à une toute nouvelle mécanique de jeu, une meilleure gestion du matériel, la possibilité de gérer sa carrière (il serait grand temps que ça arrive). Faire une fois le Tour c’est bien, mais sans cesse sous la même équipe avec les mêmes coureurs… aucun transfert. On s’entend que si le développeur Cyanide le fait pour son jeu Pro Cycling Manager, il peut très bien l’intégrer pour Tour De Fance.
Outre le mode solo où l’on doit compléter le Tour De France avec ses multiples étapes, il faut noter encore une fois l’absence d’un mode multijoueur en ligne. Par contre, on a droit à un nouveau mode qui fait son apparition pour la première fois: le Pro Team. Le but est d’y gérer une équipe fictive sur plusieurs années. Chaque course permet d’obtenir des primes et demande de remplir des objectifs définis qui vous donneront l’occasion de recruter des meilleurs coureurs pour ainsi vous rapprocher des plus hauts sommets de la victoire. C’est pas mal comme entrée en matière, mais si ce mode doit revenir l’an prochain, il serait intéressant de pouvoir le faire avec une équipe réelle et de pouvoir s’y créer pour s’y greffer et performer au sein de cette équipe.
Pour ce qui est du graphisme, on est loin de ce que la PS4 peut offrir, ici on voit clairement le portage de la version PC vers la version console. On a encore droit au festival du clone pour ce qui est des coureurs et les animations en piste sont loin de faire dans le réalisme. Il est grand temps de revoir l’engin graphique utilisé. Cependant, je note l’effort fait de reconstituer les villes par où l’on doit passer comme Londres et Paris.
Outre les quelques améliorations et la mise à jour des effectifs des transferts de la saison morte, est-ce que je le recommande? Somme toute, ce nouvel opus n’est clairement pas indispensable. Il est plus immersif que l’an passé sans aucun doute et aussi plaisant également, mais en serait en droit à s’attendre à beaucoup plus, surtout si on regarde le prix : 49.99$. Je le conseille qu’aux véritables fans, pour les autres, passez votre tour (sans jeu de mots).
Cote FG: 6/10
Points positifs:
- Une version console équivalente à la version PC
- Possibilité de prendre une position aérodynamique en descente
- La disparition de la latence en peloton
- Très bonne immersion
- Gestion des ravitaillements (stratégie)
- Le mode Pro Team, bonne idée sur papier
Points négatifs:
- Absence d’un mode carrière comme dans PCM
- Toujours pas de mode multijoueur en ligne
- Le festival du clone est de retour
- Gestion des ravitaillements mal dosée
- Le mode Pro Team pas assez complet
- Peloton instable et effet NFS
Fiche technique:
- Développé par Cyanide Studio
- Publié par Focus Home Interactive
- Jeu de course/gestion (vélo)
- Mode solo seulement
- Disponible sur PC, PS4
- Offert en version intégrale anglaise ou française
- Site officiel: http://www.tourdefrance-thegame.com/