Les jeux de tir sont la tête de Turc du jeu vidéo, tout le monde trouve qu’ils sont tous pareils, qu’ils sont trop violents, qu’il y en a trop, etc. Mais depuis le début 2014, les jeux qui semblent se démarquer sont justement des shooters : Wolfenstein The New Order, la béta de Destiny et Sniper Elite 3.

Si Wolfenstein est un bon jeu, mes attentes devaient être trop hautes, car je suis resté sur ma faim. Par contre, Sniper Elite, une série que je suis depuis le début, m’avait laissé un peu déçu avec V2. Comme bien des gens, je reprochais au jeu d’avoir laissé tomber l’aspect tactique pour rendre le jeu plus rapide. L’équipe de Rebellion a donc décidé de « corriger le tir » avec son troisième opus de la série. On quitte le Berlin détruit des deux premiers jeux, pour se déplacer en Afrique, combattre le fameux Afrikakorps de Rommel, mais ici s’arrête les références historiques. Les missions sont fictives et l’on nous met sur la trace d’un projet d’arme secrète nazi.

SE3 SCOPE

C’est bien beaux les décors, mais c’est cela qui va être dans votre moniteur la plupart du temps.

D’entrée de jeu, Sniper 3 nous donne un très court tutoriel sous forme d’une mission « corridor ». On apprend les contrôles de notre carabine ainsi que l’existence des deux autres armes disponibles, la mitraillette et le pistolet silencieux. Si l’utilisation du pistolet peut être utile lorsque certains ennemis sont proches, la mitraillette est quelque chose que vous devriez éviter, puisque le bruit va attirer une armée de bonz’hommes sur vous, et transformer le jeu en une très mauvaise version Gears of War. Rapidement le jeu s’ouvre, dans la deuxième partie de la mission on vous enseigne comment le système de détection fonctionne. Comment rester hors de la vue de vos ennemis, comment camoufler vos tires avec le bruit ambiant et comment vous éloigner de la zone où vous avez tiré pour confondre vos ennemis. L’autre mécanique essentielle de Sniper Elite, ce sont les fameuses jumelles, qui permettent de voir à de très grande distance et de marquer les ennemis. De plus, les jumelles révèlent les points sensibles des véhicules et les explosifs. Finalement, le mode Focus, qui permet de ralentir l’action du jeu et tirer de façon plus précise.

se3 weapons wheel

L’accès aux armes est simplifié avec les croix directionnelles et l’inventaire circulaire.

Avec cela en poche, on peut penser qu’il est maintenant temps de tirer tous ces nazis. Pas nécessairement, vous allez découvrir rapidement que parfois il est préférable de neutraliser les soldats au corps à corps ou simplement de les éviter en rampant sur le sol hors de vue. Car pour un jeu qui se veut orienter sur les fusils de tire d’élite, Sniper fait un bon travail pour tout ce qui est infiltration et mission furtive. En fait comme je le mentionnais plus tôt, les seules armes qui n’ont pas leur place sont les armes bruyantes. En plus de vous mettre dans le trouble avec le vacarme qu’elles créent, elles ne sont pas faciles à utiliser, car elles perdent de la précision plus la gâchette est tenue longtemps.

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La satisfaction de tirer des nazis x1000.

Graphiquement, la version PS3 est très bien, le style artistique ne se veut pas nécessairement réaliste, mais plutôt une interprétation caricaturale de tous les éléments, que se soit les personnages ou les éléments de décor. Cette facture visuelle est constante depuis le début de la série, ce qui est normal puisque ma majeure partie du jeu se passe dans une lentille de télescope. Là où Sniper Elite innove depuis V2, ce sont les fameuses « Killcam », qui nous montrent le dommage interne que causent nos balles. Que ce soit humain ou machine, on voit un ralenti de notre balle traversant un corps comme si c’était une imagerie médicale. Vous ne vous fatiguerez pas de cette récompense visuelle lors des 3 premiers niveaux, par contre plus l’on avance dans le jeu, et plus le nombre d’ennemis augmente, ça peut devenir une distraction. Sniper Elite est un jeu qui a compris que grosse musique et jeu furtif ne vont pas ensemble. Par contre, un beau travail a été fait pour lier l’action du jeu avec une musique correspondante. C’est ainsi que le rythme et le volume augmente, lorsque les ennemis sont sur votre trace où si vous devez combattre un char d’assaut. Le rythme redescend lorsque vous réussirez à vous cacher de nouveau hors de la zone sensible.

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Bel endroit pour les vacances.

Sniper Elite 3 revient à ce qui avait fait le succès du premier, de grands environnements ouverts, des carrés de sables pour faire un jeu de mots avec l’environnement désertique du Sahara. Plusieurs objectifs secondaires sont offerts, mais seulement si vous les activez en vous promenant dans la bonne section de la carte, c’est ainsi que l’on peut vous demander de détruire des batteries d’artilleries ou de trouver des caches d’armes. Il y a aussi une panoplie de pages de journal personnel qui sont cachées partout dans le décor. Certaines sont disposées sur des tables, mais d’autres sont très difficiles à trouver, car elles sont parmi les décombres. Un autre élément de récompense consiste à se rendre dans les nids de tireur d’élite, ils sont toujours marqués sur la carte, mais leur accès peut être compliqué par les brigades de Rommel!

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Les batailles contre les chars sont un niveau en soit !

Le Scénario n’est pas révolutionnaire, et chaque mission finit sur quelque chose du genre : ce que vous chercher est maintenant ailleurs. Une version de « Your Princess is in Another Castle. Par contre, le tout est très bien raconté, et pour une fois, les ennemis ne parlent pas anglais avec un accent. Ce qui est intéressant, c’est de rencontrer des soldats italiens. Quelque chose que je ne me rappelle pas avoir fait dans un jeu de la Deuxième Guerre mondiale depuis Medal of Honor: Allied Assault Breakthrough. Enfin le dernier point, concerne l’intelligence artificielle des ennemis. Ils sont vraiment cons. Ils suivent un trajet préconçu et ils n’en sortiront que si vous leur tirez dessus ou que le niveau d’alerte change. Il retourne aussitôt que le niveau d‘alerte revient à la normale, et ce même si vous venez d’éliminer la moitié de leur compagnie. Je peux aussi mentionner qu’ils sont nuls pour se cacher. Bref depuis le premier jeu, on en perd un peu à chaque itération. Mais je crois que malgré tout, ça fonctionne bien avec la série qui est devenue avec le temps plus une galerie de tire qu’une simulation.

Il bon de voir que malgré tous les « Haters », le style WW2 se porte non seulement bien, mais il est aussi le style qui vend et innove encore depuis le premier Medal of Honor. Ce qui est merveilleux pour un nostalgique et amateur d’histoire comme moi.

Points forts :

  • Mécanique de tire efficace et confortable.
  • Graphisme et sons.
  • Objectifs clairs.
  • Plusieurs façons d’arriver à réussir les missions.
  • Grandeur des niveaux.
  • Retour des tirs de très longues distances.
  • la possibilité de choisir son inventaire et d’améliorer les armes.

Points faibles :

  • Les ennemis sont vraiment des cloches.
  • Les batailles contre les chars d’assaut laissent à désirer.

-Eric Chamberland

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