Quand j’étais jeune, je me plaisais à dénigrer les vieux films des années 60-70, comme les Star Trek ou les vieux Western de Sergio Leone. Aujourd’hui, je redécouvre ces films considérés désormais comme des classiques. Planet of the Apes tombe dans la même catégorie. Le film profite même d’une refonte, à l’image de Star Trek. Le 2e volet de cette nouvelle série, Dawn of the planet of the Apes, sortait en salle le 11 juillet dernier.
Ce chapitre met en scène Caesar, grand responsable de la rébellion (si je peux me permettre ce mot) des singes lors du premier film, Rise of the planet of the Apes. En tant que chef de sa colonie basée au nord de San Francisco (ou ce qu’il en reste du moins), il a établi sa propre société basée sur des règles et lois biens précises.
La race humaine est quasi exterminée par le virus simien, créé par le Dr. Will Rodman plus de dix ans auparavant (l’homme qui a d’ailleurs adopté Caesar lorsqu’il était bébé).
Caesar et ses compatriotes n’ont pas aperçu d’humains depuis plusieurs années, ce qui est une bonne chose pour lui et sa race. Cependant, lors d’une marche anodine, deux singes rencontrent un homme marchant dans la forêt. Pris de panique, il blesse un des singes d’une balle à l’épaule, alertant le reste des primates sous la charge de Caesar.
Caesar et sa bande se ruent donc vers l’humain, qui a été rejoint par quelques compatriotes humains qui tentent de calmer le jeu du mieux qu’ils peuvent. Un de ceux-ci, Malcolm (Jason Clarke), semble vouloir jouer la carte pacifiste en évoquant une terrible erreur. Caesar, voulant garder la paix, lui ordonne de quitter immédiatement et de ne plus revenir.
En retournant à la colonie humaine, il explique au chef humain, Dreyfus, que les singes n’ont pas voulu leur laisser le passage. Les humains ont absolument besoin de traverser la forêt afin d’atteindre un vieux barrage, source potentielle d’électricité pour la ville de San Francisco. Ils n’ont pas le choix, ils doivent y retourner, quitte à détruire tout sur leur passage (un classique de l’homme quoi). Malcolm offre plutôt de prendre une petite équipe et tenter de négocier avec Caesar, qui semble raisonnable. Il sait même parler, ce qui est surprenant pour les humains survivants.
La suite joue beaucoup sur la confiance entre les différents individus. Si Malcolm (humain) met Caesar (singe) veulent se faire confiance, le reste des individus principaux (Dreyfus et le 2e commandant singe, Koba) semblent détester l’idée de vivre en commun.
Une guerre semble donc inévitable, accélérée par l’entêtement de Koba et Dreyfus. Disons que la suite est prévisible : La guerre est enclenchée.
Une suite logique, bien exécutée
Le scénario du film nous transporte 10 ans après les évènements du premier film. Les humains sont, pour la plupart, morts du virus simien. La nature reprend son cours un peu partout et les singes de San Francisco vivent tranquillement, sans pression.
Les humains restants commencent à manquer de sources d’énergie et sont prêts à tout pour retrouver une vie « normale ». On retrouve donc le principe des gros méchants humains que l’on a pu retrouver dans le premier opus de cette refonte. Aussi, côté originalité, on repassera. Il y a beaucoup de films qui exploitent amplement comment l’humain s’autodétruit mais continue néanmoins de tuer pour garder sa supériorité. Par contre, j’ai aimé comment le scénario démontre que l’humain n’est pas nécessairement le seul à être coupable de ce défaut majeur. On remarque que les singes, maintenant plus intelligents, sont capables d’une haine telle qu’ils sont prêts à tout pour s’assurer un avenir paisible.
Aussi, sachez que vous n’avez pas nécessairement besoin d’avoir vu le premier film pour apprécier le deuxième. Oui, ça aide, si ce n’est que pour connaitre l’origine de Caesar et de ses compatriotes. Vous comprendrez immédiatement aussi pourquoi l’être humain est quasi-éteint. Par contre, combien de films post-apocalyptiques ne vous sont pas expliqués mais vous immergent néanmoins dans leur histoire? Au pire, il me fait plaisir de vous résumer ça en deux phrases : Caesar et ses singes sont intelligents à cause d’un remède contre l’Alzheimer, qui est aussi un virus qui tue les humains. Créé par erreur, bien-sûr.
Si le scénario n’est pas original, il est logique, Les humains voudront toujours l’électricité pour pitonner sur leur iPad et pour danser sur du « beat » (si je me fie au film du moins!), donc ils seront toujours prêts à écraser n’importe qui ou n’importe quoi pour l’avoir. J’ai trouvé aussi le principe de confiance et de crainte se jouant entre les différents partis, que ce soit les « bons » comme Malcolm et Caesar, ou les moins bons comme Koba et Dreyfus. Disons que la traîtrise sera populaire. Encore là, ce n’est pas original, mais c’est logique.
Par contre, ne mélangeons pas logique et réalisme. Quand on prend pour acquis que des singes intelligents sont capables de penser et d’agir comme des humains, il reste néanmoins difficile de comprendre comment des singes apprennent rapidement, en quelques heures en fait, à bien utiliser des fusils. Parfois même à cheval. Aussi, soit Koba a un code de munitions infinies ou il recharge très rapidement ses carabines d’assaut entre les différentes scènes d’action.
À noter que j’ai trouvé le film un peu long, dans l’ensemble de l’oeuvre. Par contre, il m’est impossible, après un visionnement, de trouver des sections faciles à couper. Selon moi, ce n’est qu’une question de rythme.
Sinon, le film est truffé d’émotions, principalement du côté des singes, que l’on gagne à aimer. On prend clairement pour eux, principalement lorsque Caesar tente de défendre son clan du mieux qu’il peut. Les singes sont de nature positive, gentille et tranquille. Disons qu’ils passent par beaucoup d’émotions différentes dans un laps de temps de quelques jours et j’ai trouvé que Caesar transmet bien cette émotion tout au long de cette période. On ressent les déchirements, les dilemmes, la pression qu’il vie. Ses compatriotes iront jusqu’à douter de son leadership lors de la crise et ce sera assurément la plus grande épreuve de sa vie. Non, ce film n’est pas joyeux, mais c’est la direction que je voulais qui soit exploitée.
Quand on regarde ce film, la qualité des effets spéciaux nous sautent clairement aux yeux. Ils sont en effet extrêmement bien fait. Les singes ont l’air vrai, même lors des scènes mettant des centaines de singes à l’écran. Même durant les grandes scènes d’action épiques. Je dirais qu’on oublie qu’elles sont générées par ordinateur.
Le jeu d’acteur n’est pas la grande force du film. Non, je ne dénigre par Gary Oldman, qui est un sublime acteur. L’emphase est simplement mise sur l’atmosphère sombre et stressante du film. Et sur les singes. Les acteurs n’avaient donc pas à se distinguer particulièrement. Gary Oldman a donc fait un bon travail, tout comme Jason Clarke (Malcolm). Mon étoile va donc à Andy Serkis (Caesar), qui a parfaitement interprété le rôle d’un singe intelligent tout au long du film. Que ce soit pour les mouvements ou les bruits/sons/paroles émises, il a fait un méchant bon boulot (un peu comme il avait fait avec Gollum. Il a pris le temps d’analyser les mouvements normaux de singes, tout en apportant une petite touche humaine à Caesar, qui se tient souvent sur 2 pattes. Toute une réussite. Oui, oui, Caesar est généré par ordinateur, mais son « moule » a dû apprendre à agir, bouger, parler comme un singe.
En conclusion…
Les fans du premier film de la refonte, Rise of the planet of the Apes, adoreront le deuxième. Il s’agit d’une suite logique, profonde et divertissante. Les singes sont mis de l’avant, et on ne voit pas que le côté naïf de ces derniers. Beaucoup d’émotion, d’action et de déchirements. À voir!
Points positifs :
-Jeu d’Andy Serkis
-Le personnage de Koba est fantastique comme méchant
-Effets spéciaux et visuel exceptionnels
-Film truffé de déchirements et d’émotions
Points négatifs
-Quelques longueurs
-La bande originale ne m’a pas impressionné
Ma note : 8 / 10
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