Certains jeux arrivent soit en magasin ou en version dématérialisée dans une totale indifférence et c’est bien dommage. C’est un peu le cas avec le jeu du studio HeSaw: Blue Estate. Ce titre ne plaira pas à tous certes, mais il faut y avoir joué pour dans un premier temps l’apprécier et en deuxième lieu, comprendre qu’il s’adresse à un public bien précis. Clairement orienté vers les fans de la bande dessinée du même nom, il apporte tout de même son lot de bonnes idées, mais également quelques lacunes. Voyons voir ce qu’il en retourne dès maintenant.
D’entrée de jeu, ce type de jeu (rail shooter) est beaucoup trop absent de nos jours. C’est malheureux, mais le temps des Time Crisis et Resident Evil: Chronicles semble révolu. Et c’est après cette réflexion que Blue Estate m’éclate en pleine gueule. Un jeu violent, rempli d’humour et qui merci aux développeurs, ne se prend aucunement au sérieux. Une première du côté de la nouvelle génération, en occurrence, la PS4 de Sony.
Dans Blue Estate, vous incarnez à tour de rôle deux personnages: Tony Luciano, riens moins que le fils du Don et digne successeur du Parrain de la Familia et Clarence, un ex-marine. Le tout dans un univers mafieux, rempli de clichés. Le but étant fort simple, trouer la peau de vos ennemis qui se succèdent à l’écran dans divers décors avant que ces derniers le fassent et vous sortent les pieds devant.
Vous serez donc, face à un jeu purement orienté Arcade dans lequel l’action ne manque pas et ou l’irrévérencieux est de mise. Qui n’a jamais rêvé de faire le ménage dans une bande rivale de la Mafia? Le tout saupoudré d’un humour très corrosif.
Blue Estate vient avec un mode solo étalé sur sept niveaux qui durent tout au plus 4 à 5 heures. Ce qui oui je le concède est assez faible. Cependant, le tout se rattrape quelque peu avec le mode multijoueur en ligne qui apporte une dose d’amusement et de plaisir pour les amateurs dits «old school». Le but étant d’obtenir le meilleur résultat au pointage, et ce, dans tous les niveaux. Personnellement, j’aurais pris une aventure solo plus longue et durable que du multijoueur. Surtout que l’on est appelé à jouer deux personnages. Ce qui aurait pu donner deux campagnes pouvant se rejoindre.
Au niveau des contrôles, le jeu tire complètement profit des fonctionnalités offertes par la manette DS4 de la PS4. Le titre se joue à priori avec la reconnaissance de mouvements de ladite manette. Certes, il faudra un certain temps d’adaptation, mais une fois, le tout répond à merveille avec aucune latence. Cependant, j’ai éprouvé à quelques occasions des problèmes de calibration pouvant se régler facilement à l’aide de la touche L1. De ce fait, le réticule reviendra au centre en une seconde et vous pourrez reprendre le contrôle de la situation assez rapidement.
Outre cette reconnaissance de mouvements sur lequel le jeu repose presque en totalité, il y a aussi le pavé tactile qui est mis à contribution. Il servira avant tout à renvoyer à l’expéditeur les projectiles dirigés envers votre vous-même. Il pourra aussi servir à enjamber certains obstacles encombrant votre route. Je vous l’accorde, le tout peut sembler déroutant au départ, mais il faut avoir en tête qu’il faut se créer une synergie entre ces deux mécaniques de jeu et tout devrait bien se passer. Il est enfin agréable de voir que la nouvelle manette de Sony ne s’arrête pas qu’à une barre lumineuse et le fameux bouton «Share».
Même si après quelques minutes de pratique, cette mécanique pourrait en rebuter plus d’un en haussant le niveau de difficulté. Les ennemis seront plus rapides sur la gâchette et les vagues d’ennemis s’enchaîneront de manières successives ce qui aura pour effet de remiser le facteur amusement pour faire place à la redondance. La possibilité de se mettre à découvert pour recharger son arme représente une bonne idée dans l’ensemble, mais ça prend un certain temps, et à moins d’être un as de la gâchette pour tirer et la gâchette pour recharger, votre barre d’énergie descendra plus vite que vous pourrez réagir sans dégâts.
Pour ce qui est du graphisme, les niveaux sont variés, mais manquent cruellement d’originalité et de détails. Il y a une violence graphique à l’écran, donc faites gaffes à qui vous regardera jouer svp. Les femmes y sont dépeintes comme des objets avec leur poitrine volumineuse et beaucoup trop exagérée. De quoi pousser votre testostérone à un autre niveau. Bien non, je plaisante. Du côté des ennemis, ils sont nombreux et différents. Par contre, vous reverrez les même très souvent.
Il en est de même pour la bande originale et la trame sonore. Le jeu est offert en version anglaise, sous-titrée en français. Il joui d’un humour noir et corrosif, rempli de clichés et de blagues faciles et salaces. Ce qui représente un bon point.
Au final, il est difficile pour moi de me faire une opinion qui balance dans le positif ou dans le négatif. Le jeu apporte de bonnes idées appuyées par un bon travail effectué par les développeurs et d’un autre côté, Blue Estate manque de plusieurs choses, dont une durée de vie déficiente entre autres. Je le recommande, mais lors d’une baisse ou lorsqu’il sera offert dans un ensemble avec d’autres jeux.
Cote FG: 6.5/10
Points positifs:
- Un scénario en deux temps amusant
- De bonnes mécaniques de jeu
- Le retour du type «rail shooter»
- Un bon défouloir
- De bonnes blagues
Points négatifs:
- Faible durée de vie
- Calibration déficiente
- Peut devenir redondant
- La femme est vue comme un objet sexuel
Fiche technique:
- Développé par HeSaw
- Publié par Focus Home Interactive
- Jeu de type «rail shooter»
- Mode solo et multijoueur
- Disponible sur PC et PS4 (à venir sur Xbox One) en version téléchargeable (testé sur PS4)
- Offert en anglais sous-titré français
- Site officiel: http://www.blueestatethegame.com/the-game.html