C’est l’automne. Il fait froid. On entend les outardes s’en aller dans le sud. Les feuilles tombent. On entend les paresseux ramasser les feuilles en passant la tondeuse dessus pour mettre ca dans des sacs à poubelles. Il pleut. Le blues de l’hiver approche. C’est aussi le début de la nouvelle saison de télévision. Fiou, une bonne nouvelle. Une des émissions que j’attendais le plus, Gotham, débutait il y a quelques semaines. Voici mon compte rendu après les 5 premiers épisodes de la saison.
Gotham est une série développée par le réseau Fox, qui tente de profiter de l’effervescence actuelle des films et séries de super héros (que Marvel domine sans trop de problèmes). L’histoire se déroule à Gotham (quelle surprise!), tout juste après le meurtre des parents de Bruce Wayne (pour les 2-3 néophytes du monde de DC Comics, Bruce Wayne est Batman), lors de son enfance.
Jim Gordon, alors jeune détective, doit alors élucider le meurtre des Wayne tout en découvrant, à son grand désespoir, comment sa ville est corrompue et encrassée par le crime. Après 5 épisodes, il tente toujours de s’acclimater à ce fléau majeur, que ce soit lors de ses contacts obligatoires avec des criminels ou avec ses propres collègues policiers.
Il faut comprendre que Gordon campe le rôle d’un policier honnête et intègre. Par contre, tout ce qu’il voit c’est du crime et de la corruption. Il tentera donc sans doute de corriger la situation du mieux qu’il peut, en gardant le maximum d’intégrité. Spoiler Alert, c’est la même affaire plusieurs années plus tard lorsque Bruce Wayne devient Batman, donc je présume que Gordon ne réussira pas trop sa mission!
Série inégale mais…
Cette série vous demandera un peu de résilience car au départ, c’est assez difficile à suivre. Non pas que l’histoire est trop riche ou complexe, mais plutôt condensée à l’extrême sans nous donner la chance de nous plonger dans le monde fascinant de Gotham. Le pilote est particulièrement difficile à suivre, car malgré le fait qu’il y a beaucoup d’éléments dans un épisode de 40 minutes, rien ne semble coller ensemble. Les Wayne se font assassiner, Gordon sauve une prise d’otage en plein commissariat, rencontre environ 3 ou 4 futurs méchants du monde de Batman, arrête un homme pour le meurtre et se fait enfirouappé dans un complot avec le monde criminel. Tout ça lors du pilote.
Par contre, il faut admettre que ça se stabilise doucement mais surement lors des 4 épisodes suivants. On apprend plus à comprendre Gordon, sa relation avec ses collègues, ses proches et sa ville. On apprend à connaître plus en profondeur qui seront les vrais antagonistes de l’émission au départ, qui ne sont pas nécessairement les vilains classiques de Batman (normal, ce n’est PAS Batman). Quand on comprend qu’il s’agit en fait d’un antépisode (merci OQLF) de Batman, basé principalement sur Gordon et Gotham (tsé, c’est le nom de l’émission) et son monde criminel, la pilule passe plus. En gros, c’est un show d’enquête, dans la merveilleuse ville de Gotham. Certains éléments sont carrément inintéressants, notamment une double rivalité inutile avec une autre détective de la police de Gotham, qui semble faire boule de neige pour rien jusqu’ici.
Comme je disais, cette critique a été écrite après avoir vu 5 épisodes, il m’est donc difficile d’aller en profondeur sur la série. Par contre, je peux dire qu’après ces épisodes, je trouve que 3 personnages de distinguent particulièrement, du moins à mes yeux.
J’aime bien tout d’abord deux des protagonistes principaux, soit Jim Gordon et Alfred Pennyworth. Le premier est bien écrit et relativement bien interprété. On ressent bien son déchirement quotidien, que ce soit lorsqu’il tente d’élucider des enquêtes supposément déjà réglées par la police ou lorsqu’il doit mentir à ses proches sur la manière non conventionnelle qu’il aura à utiliser pour parvenir à ses fins.
L’interprétation de Ben Mckenzie est convaincante mais un peu exagérée. Il transpire le Jim Gordon interprété par Gary Oldman dans la trilogie de Christopher Nolan. L’acclimatation est donc facile. Par contre je trouve qu’il exagère un peu son interprétation, principalement lorsqu’il se fâche. Sinon, c’est du solide.
Pour ce qui est d’Alfred, un autre personnage très important de l’univers de Batman, on découvre un homme différent qu’à l’habitude. Étant soudainement obligé de s’occuper d’un jeune Bruce Wayne à lui-seul, il semble privilégier d’un encadrement stricte, presque d’une main de fer. J’avoue apprécier la manière dont le personnage est développé lors des premiers épisodes. On découvre un Alfred plus dur, moins conciliant. Peut-être découvrons-nous un personnage plus troublé pour le célèbre majordome des Wayne?
La plupart des autres personnages sont corrects, parfois mauvais. Plusieurs exagèrent leur interprétation, au point que ça m’agresse. Je sais pas pourquoi, mais un acteur qui exagère ça me tombe royalement sur les nerfs.
Sinon, la première étoile doit absolument aller au personnage du Penguin, interprété par Robin Lord Taylor. Non seulement le personnage est très bien écris et introduit à l’écran, mais l’interprétation de l’acteur est exceptionnelle. Je dirais même parfaite. J’adore tout de ce personnage, que ce soit son apparence faible et piteuse ou la manière dont il pense et exécute ses plans maquiavéliques.
L’ambiance n’est pas la grande force de cette émission. Non seulement l’aspect visuel est un peu trop sombre et clairement trop généré par ordinateur, mais l’aspect sonore n’amène rien de particulier à l’émission (du moins, pour l’instant).
En conclusion
Gotham n’est pas parfait, loin de là. Il reste du travail à faire, que ce soit dans l’ambiance générale de l’émission, le rythme ou l’interprétation de certains acteurs. Cependant, le scénario a énormément de potentiel, et le Penguin sauvent la mise. Je conseille fortement cette émission aux fans de Batman (même si je répète, ce n’est PAS sur Batman) ou à tous les geeks de superhéros. Par contre, je pense que plusieurs n’apprécieront pas autant l’émission que moi, qui est agréablement surpris.
Ma note : 7 / 10
Points positifs :
-Le PENGUIN
-Scénario avec beaucoup de potentiel
-Regard différent sur Gotham
Points négatifs :
-Ambiance tombe à plat
-Interprétation de certains acteurs ordinaire
-Rythme inégal
-Pilote pénible à finir
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