Il était une fois une controverse dans le monde du jeu vidéo… l’année, 1997. Bien avant les #outrages d’aujourd’hui, un jeu avait réussi à faire paniquer tout le monde avant même d’être sortie. POSTAL, de l’expression anglaise « going postal » (devenir fou) est un jeu qui nous promettait la liberté de tirer tout ce qui bouge, de se mettre dans la peau d’un sociopathe suicidaire et semer la mort partout où vous allez.
Le premier Postal n’a pas reçu une critique aussi dure que son successeur Postal 2, qui poussait les choses encore plus loin, avec du pipi et du vomi, mais il a quand même été le début d’une grande campagne contre la violence dans les jeux vidéos. (Postal 2 soit dit en passant est un jeu dans lequel vous pouvez ne pas tuer personne, la liberté revient au joueur, mais ça, personne n’en parle.) Si vous avez écouté mon vidéo de premières impressions, vous aurez aussi noté la ressemblance avec un certain Hatred, que plusieurs voient comme la vraie suite de Postal. Bon assez d’histoire, maintenant il est temps de replonger dans la terreur, la violence, le meurtre gratuit avec POSTAL REDUX.
Pourquoi les développeurs font des versions Redux de leur jeu me dépasse la plupart du temps, mais tout le monde a le droit de presser le citron de leur propriété intellectuelle (tousse, Disney, tousse). Dans ce cas-ci, le jeu date de presque 20 ans, on peut voir pourquoi il pourrait être intéressant d’avoir une version moins pixellisée. Par contre Postal n’a jamais été un jeu à succès, le créateur peut blâmer les boycottages à l’époque (quelque chose encore débattu aujourd’hui), mais la vérité c’est que Postal n’était pas un bon jeu.
Postal (Redux) est à la base un « Twin Stick Shooter » avec une vue isométrique, le traitement graphique ressemble à des décors peints à la main, même si la version moderne nous fait perdre un peu de cet effet comparé à l’original. La mécanique est des plus simple, contrôle WASD et souris pour se déplacer et tirer avec la roulette ou le pavé numérique pour le choix des armes. Les armes sont tout ce qu’il y a de plus conventionnel, du pistolet au lance-missile, bref tout ce qu’on peut trouver dans un « Gun Store » américain. Seul le lance-grenade incendiaire qui rebondit partout sort des normes. Parlant de flingues, la mitraillette type UZI est l’arme de base, elle ne nécessite aucun rechargement, et ne tomberas jamais à court de munitions. Ce qui en fait la seule arme dont vous avez besoin, 99% du temps. Il n’y a aucune motivation de conserver ses balles, ou de chercher des armes plus puissantes, sinon avoir la joie de trucider les pauvres citoyens de différentes façons. Postal se déroule dans une ville ou les gens ont trouvé que c’était une bonne idée de laisser des barils explosifs trainer un peu partout alors qu’il y a un fou furieux en liberté. La police aussi est à court d’idées et elle a engagé n’importe qui, incluant les culturistes et les mineurs pour vous lancer des explosifs. Quelques lance-missiles ici et là peuvent vous surprendre, mais en général vous ne ferez qu’une bouchée de cette boucherie. Les moments forts viennent quand vous avec de grands rassemblements de population comme la parade, qui vous permettent de causer beaucoup de destruction et de voir des dizaines d’individus courir en feu un peu partout. Le feu est probablement l’aspect le mieux développer de ce titre soporifique, les barils explosent certes, mais ils s’envolent aussi dans les airs, causant un second incendie un peu plus loin, restez vigilant, car il pourrait vous retomber dessus. Si par contre vous deviez vous retrouver dans le même état que ma cuisine, c’est-à-dire en feu, il est possible de toucher quelqu’un d’autre afin de propager le feu à ceux-ci. Ce n’est certes pas facile puisque vous perdez une partie du contrôle du personnage qui est pour une des rares fois dans le jeu, en mode panique.
Ne cherchez pas de trésors cachés, tout est à la vue, et si quelque chose semble inaccessible, vous n’avez qu’à contourner les obstacles pour vous y rendre, de toute façon c’est pour rien, car le jeu ne donne aucun boni ou multiplicateur de point pour avoir trouvé quoi que ce soit. Postal, mais surtout son successeur, Postal 2 sont des jeux qui tente de laisser au joueur le choix de faire n’importe quoi. À mon avis, cela donne aussi un jeu un peu n’importe quoi, car sans directives ou règles claires, il n’y a pas de jeu. Si on peut jouer hors des lignes ou prendre le ballon avec les mains au soccer ce n’est plus du soccer, si on peut faire n’importe quoi au Poker il n’y a plus de défi et plus d’excitation. L’idée d’un jeu c’est de créer des règles qui encadrent une réussite et amènent à un cadeau. Tuer tout le monde pour ensuite recommencer c’est un peu mince. Les amateurs de la série semblent satisfaits, je ne trouve pas que ça vaut les 17$ canadiens demandés. 2$ peut-être pour la curiosité.
Postal Redux est disponible sur Steam.
Points forts :
- Le jeu a malheureusement sa place au panthéon des classiques du jeu vidéo
- C’est plus joli que l’original, et supporte les résolutions modernes.
- En 1997, jouer à ce jeu faisait de vous un rebelle.
Points faibles :
- C’est vraiment nul à chier.
- Pas vraiment une grosse amélioration graphique quand on y pense (était-ce nécessaire ?).
- Aucune amélioration, nouveau niveau seulement 17 « achievement », mais la plupart sont donnés pour avoir terminé le niveau ou fait un premier Kill !