L’E3 c’est fini.

Il me fallait une phrase d’accroche. Si vous êtes en train de lire ces lignes alors ça a marché et je m’en félicite. Donc oui, les conférences sont belles et bien finies et le salon ferme peu à peu ses portes.Bien sûr il y avait de l’émotion, de la passion et beaucoup de courage pour ceux qui comme moi ont dû veiller jusqu’à 5h du matin pour suivre les conférences. Mais cette année, il manquait une chose, une chose très importante qui peut faire la différence entre une conférence réussite et un foirage totale à la Electronic Arts : la surprise. À chaque annonce, sauf rares exceptions, on pouvait voir sur les réseaux sociaux (je dis ça, mais en fait il n’y a que Twitter) la même réaction, à savoir : « On le savait déjà ! ». Un phénomène qui existe depuis longtemps, mais qui a pris une ampleur démesurée cette année. Si vous avez deux minutes devant vous, nous allons en parler avec une tasse de café à la main en évitant de la renverser sur le clavier, ce serait dommage hein.

D’abord,  laissez-moi expliquer clairement le phénomène pour les deux du fond qui n’ont pas encore compris : il n’y a pas eu beaucoup de surprises à l’E3 2016, malheureusement. Finie l’époque où on attendait l’E3 pendant un an pour découvrir les annonces des différents éditeurs et constructeurs… Sauf EA parce que c’est mauvais. Cette année, toutes les « grosses » annonces ont fuité quelques jours voire même quelques heures avant chaque conférence. Comme vous vous en doutez, l’impact sur le public est rendu quasiment nul. Bien sûr et heureusement, tout n’a pas fuité et l’E3 2016 nous a quand même réservé quelques surprises comme Quake Champions ou Days Gone par exemple. Naturellement, la gronde monte auprès des fans et de certains spécialistes qui accusent les grands médias spécialisés de gâcher la magie de l’événement et les réseaux sociaux de partager tout ça en masse. Désigner un fautif n’est pas chose aisée et pour être totalement franc avec vous, ça ne me m’intéresse pas. En ce qui me concerne, un éditeur qui voit ses annonces fuitées ne peut s’en prendre qu’à lui-même et à son dispositif beaucoup trop relâché. Certain désigneront les différents médias d’information (site et magazines essentiellement) comme fautifs, mais on ne peut pas leur en vouloir, certes c’est assez maladroit de leur part de spoiler une annonce avant de conclure, une semaine plus tard, sur un « On vous l’avait bien dit, on est les meilleurs. Abonnez-vous au Premium ! ». Mais il faut avouer que c’est encore plus maladroit de leur part d’avoir une information qui a fuité et de ne pas en parler. Le but ici n’est pas de désigner un coupable, mais plutôt de déterminer à quel point cette pratique peut nuire à un éditeur et l’effet qu’il peut avoir sur le public présent aux conférences.

L’E3 c’est le plus gros rendez-vous dédié à l’industrie vidéoludique. L’occasion pour chaque éditeur ou constructeur de présenter son futur line-up, d’affirmer sa présence ainsi que sa crédibilité sur le marché IMPITOYABLE (les majuscules pour le côté dramatique de la chose) du Jeu-Vidéo. Pour nous c’est juste l’occasion de se faire hypé l’estomac rempli de Redbull et de Doritos (ceci n’est pas un placement de produit posez vos armes). Chaque éditeur/constructeur doit absolument marquer le coup et créer le buzz, ça permet de l’inscrire à long (parfois même très long) terme dans l’esprit des joueurs. On se souviendra bien entendu de la conférence Sony en 2015 avec Shenmue 3 et Final Fantasy 7 Remastered qui a déchaîné les passions à travers le monde entier. Pourquoi cette conférence nous a marqués ? Car peu de gens attendaient Shenmue 3 et encore moins un Final Fantasy 7 Remastered. On imagine facilement que si ces annonces avaient fuité, l’impact aurait été beaucoup moindre. C’est, en ce qui me concerne, le parfait exemple de l’impact que peut avoir une annonce et de son importance. Une annonce sans impact se terminera forcément et inévitablement par le présentateur en train d’applaudir tout seul avant d’être suivi, après quelques secondes gênantes, par quelques personnes du public. Cette année, pas mal d’annonces ont perdu de leur « Waw » à cause de nombreuses fuites par-ci par-là en résulte un public beaucoup plus fébrile, car pas du tout surpris par des annonces que nos chers amis journalistes ont spoilé quelques jours/heures auparavant. Ces mêmes journalistes qui jouent les surpris lors des annoncent en applaudissant et criant à s’en décrocher la mâchoire.

Je dois quand même admettre que je n’y comprends pas grand-chose. La plupart des journalistes et une bonne partie du public présent surréagissent à des annonces qu’ils connaissaient déjà. C’est ce que j’appelle le syndrome du faux surpris. Mais je dois avouer que je préfère ça au fameux « Comme je l’avais prédit… » qu’on retrouve sur les réseaux sociaux. Certains n’hésitant pas à remplir des bingos en tapant dans le juste 90% du temps. Mais malgré tout, on continue d’entendre des cris, des hurlements que certains n’hésitent pas à assimiler à de la mauvaise foi. Simple fanboyisme ou est-ce qu’ils se laissent emportent par la frénésie de l’E3 ? À cette question, je ne pourrai malheureusement pas vous donner de réponse. Mais je trouve ça vraiment drôle et parfois ça me fait un peu pitié, mais je les aime bien ces journalistes fan du clickbait et des bannières anti-Abdblock.

Je pense avoir dit ce que j’avais à dire, pas de « One more thing » pour moi. J’avais besoin de parler de ce sujet qui, certes, ne me tien pas à cœur, j’avais juste une folle envie de pousser une gueulante entre deux sessions de KirbyPlanetRobobot. Je l’aime bien Kirby, il est rond, rose, mignon et bouffe tout ce qui bouge… difficile pour le monde de le détester, car on peut facilement s’identifier à lui. De là à dire que Kirby propose un sous-texte socioéconomique sur le monde d’aujourd’hui il n’y qu’un pas, que je franchirai bien, mais comme on dit en France : la flemme.

À la semaine prochaine. Prenez soin de vous, du rock’n roll et goinfrez-vous de flanc au chocolat. C’est bon le chocolat.