La sortie d’un jeu est devenue quelque chose de flou, avec des jeux qui restent en « Early Access » pour une éternité. Il arrive que certains jeux sortent soudainement de leur torpeur et lancent une version 1.0. C’est le cas avec Eternal Crusade un jeu au développement difficile et il semblerait que Bandai-Namco ait décidé que c’en était assez.
Oublier tout ce qui était promis au lancement et même ce qui était encore sur la table lors de ma critique de l’alpha. Eternal Crusade et un Shooteur (3e personne) en ligne avec la structure habituelle. 4 races, arbre de technologie, 4 modes de jeu (3 très semblables) et un beau Magasin Pay To Win.
Jouer à Eternal Crusade nécessite que vous choisissiez une armée: Space Marines, Chaos, Eldar ou bien sûr les Orks. Vous devrez alors fabriquer un personnage et choisir la faction à laquelle vous serez associé. Ce choix n’influence en rien les statistiques de votre personnage même si chaque faction indique des forces et des faiblesses dans leurs descriptions. La différence est seulement cosmétique et est là pour les mordus de Warhammer 40K qui ont des préférences maniaques quant à quel emblème ils veulent avoir sur leur armure. Il est possible de créer 4 personnages, il en va de votre choix d’en faire un pour chaque armée, ou simplement en faire quatre de la même. La seule chose c’est que sans un personnage Orks vous ne pourrez pas jouer les Orks. En effet, il n’y a pas d’option « Quick Play » disponible avant la sélection de personnages. Avec le peu de joueurs en ligne, je crois que ça va devenir un problème avec le temps quand il n’y aura plus assez de gens intéressés à jouer une race particulière. Une fois que vous avez votre personnage, plusieurs options s’offrent à vous, je suggère fortement de vous diriger vers la carte et d’aller jouer un peu dans la garnison, une carte sans ennemi qui vous permet d’apprendre les mouvements, essayer les différentes classes de personnages. Toutes les armées sont composer de classes semblables (medic, heavy, assault, etc.), mais une seule classe peut prendre le contrôle des points, il est donc nécessaire de faire des équipes équilibrées, car si l’on a trop peu de personnes capables de prendre les points, il devient impossible de gagner. Une fois les contrôles maitrisés et la réalisation que le jeu ne sera jamais super beau même avec toutes les options au maximum il est temps d’aller vous battre pour (ou contre) l’Empereur.
Trois grandes catégories de combats sont disponibles ; « Grand Battle », « Skirmish Battle » et « Lair » un mode compétitif est aussi disponible si vous organisé votre propre guilde. Grand Battle et Skirmish offrent la même chose, soit des combats d’armées géantes (40-60 joueurs) afin de conquérir des territoires. La différence (de ce que je déduis) c’est que le mode Grand Battle, se déroule sur la carte planétaire et permet de conquérir des territoires dans chacune des zones, alors que Skirmish n’influence en rien la bataille planétaire. C’est un peu confus, et je crois que c’est un restant du mode MMO qui n’a pas été complètement enlevé. De toute façon, choisir un mode autre que Lair ne fait que vous mettre dans une perpétuelle attente. Il est mieux, une fois votre personnage choisi, d’appuyer directement sur « Battle Now » afin de rejoindre une partie disponible. Les deux types de scénarios disponibles sont toujours les mêmes que durant le bêta : Point Capture et Objectif. L’un permet de prendre des points dans n’importe quel ordre alors que l’autre nécessite la capture d’un point avant d’accéder au suivant (a b c). Ça y est vous voilà dans une carte et maintenant vous devez combattre les hérétiques et le lag réseau permanent. Au début je pensais que c’était une perte de FPS, mais en regardant mon compteur je me suis rendu compte que non, il reste au-dessus des 45fps. Il y a tout simplement un lag aléatoire avec les serveurs. Les véhicules sont présents dans le jeu, même si 2 d’entre eux ne font pas grand-chose, le char d’assaut et le transport de troupes vous permettent de vous rendre plus vite en combat, mais ils sont facilement détruits par un missile ennemi, le seul véhicule qui en vaut la peine est le transport qui permet le déploiement de troupes à partir de seul lui ci. En mode Objectif il est vital si vous êtes dans le côté qui doit faire l’assaut, il permet de faire revenir vos troupes plus prêtes de l’objectif et d’ainsi garder la pression sur l’adversaire. Le mode Lair, qui n’a qu’une seule carte pour le moment, est à mon avis le plus intéressant. Il consiste en une équipe de cinq personnes qui doivent activer différent point de contrôle à l’intérieure d’une base infestée de Tyrannides (penser Aliens). On doit absolument jouer en équipe et ne jamais laisser un compagnon seul, sinon les vagues incessantes de monstre viendront à bout de notre corps expéditionnaire en quelques minutes. L’équilibre entre les différents types de classes est aussi important afin de bien couvrir tous les angles et se défendre de façon efficace contre les xénos, qui vous attaquent de près et de loin. Malgré le peu de diversité des ennemis, les différentes salles à visiter offrent une belle variété et un combat final contre un énorme Tyrannide en vaut la peine.
Outre les Eldar, qui ont des mouvements beaucoup plus fluides, les 3 autres armés sont très lourdauds, et le déplacement de votre personnage nécessite une longue adaptation afin de comprendre ce que vous avez entre les mains. Le plus difficile est la visée, combinée à une caméra à la 3e personne que l’on ne peut changer d’épaule. Le personnage se tient dans le côté gauche de l’écran, il est tellement loin de la mire, que l’on doit presque en faire abstraction afin de bien viser, la caméra éprouve des difficultés dans les coins (et ils sont nombreux) et les espaces restreints. Je ne peux m’empêcher de comparer avec le jeu Space Marines sorti en 2011 (Relic-THQ). Dans lequel on ressentait toute la lourdeur de l’armure, mais sans les inconvénients de la caméra mal placée et un personnage à la troisième personne qui obstrue la vision du joueur. Les « kills » avec les armes à projectiles sont minoritaires, la plupart de vos interactions finiront souvent en corps à corps, avec un système un peu mal implémenter qui nécessite d’avoir frappé le premier et d’avoir débarré (ou payé !) une épée plus puissante si vous voulez avoir une infime chance de gagner. Le jeu lui-même n’est pas mauvais, si vous jouez en équipe et respectez le rôle de votre classe. Il y a des moments de génie qui réussissent à capture l’âme de Warhammer avec de grandes batailles où une vague de space marines déferle vers un objectif et vous courez entourée de vos coéquipiers qui crient : « POUR L’EMPEREUR ! » alors que les balles commencent à siffler comme dans l’ouverture de Saving Private Ryan. Suivre le capitaine de l’escouade donne un bonus de combat, mais on se retrouve souvent séparer de nos coéquipiers dus à l’immensité des cartes en mode Capture de Points. C’est beaucoup mieux en mode objectif puisqu’il n’y a qu’un seul endroit à prendre ou à défendre à la fois. La communauté peu nombreuse est enthousiaste, avec les joueurs Orks qui prennent le temps d’écrire en Ork dans le « chat » (I reckon dese humies are just puny soft gitz who need a good stompin.) WAAAAGH!
Si l’ensemble visuel est réussi au point de vue des décors, le rendu n’est pas à la hauteur, l’éclairage est déficient et le manque d’ombrage (ou la noirceur) rendent le visuel très à plat. Les cartes sont très grandes, mais remplies de racoins et de zones inutiles où personne ne va, puisque tout le monde se dirige vers les objectifs. Il y a donc beaucoup de jogging à faire si vous ne pouvez pas vous régénérer proche d’un objectif. Les pointeurs d’objectif ne sont pas toujours clairs, et dans certaines cartes plutôt labyrinthiques on ne sait pas toujours quel chemin prendre pour rejoindre notre équipe. L’univers sonore est une des forces du jeu, avec la superbe musique gothique et la sonorité des armes. Le son est puissant et lorsque la bataille est féroce le bruit ajoute beaucoup à l’intensité de l’action. Amélioration par rapport à la bêta, les éclaboussures de sang dans l’écran ou été réduite, ce qui nous permet de mieux voir sur quoi on frappe dans un combat corps à corps. Reste que le visuel donne une impression de « pas fini ».
Pour finir : le magasin, qui permet d’acheter des composantes plus puissantes ou de modifier l’esthétique de nos personnages. Il est possible de le faire avec les points accumuler dans le jeu, mais aussi en déboursant (en plus du prix du jeu) de la vraie monnaie en échange de points. Ce type de stratégie est malheureusement devenue commune par les éditeurs qui tentent de rentrer dans leur argent. Ce ne serait pas la fin du monde, si ce n’était que des éléments cosmétiques, mais il est aussi possible d’acheter des armes et armures plus puissantes. Un vrai « Pay To Win ».
La conclusion est que Eternal Crusade malgré la réduction considérable de sa promesse est un jeu qui n’est pas fini. Le rafistolage de dernière minute afin de le mettre en vente nous donne un jeu un peu incomplet. La raison du lancement subit du jeu est probablement causée par le manque de ressource puisqu’une partie du financement provenait des achats anticipés et je doute que dans les derniers mois beaucoup de vente ait été faite. Je vais faire une autre affirmation digne des meilleurs astrologues: l’arrivée imminente de 2 jeux Warhammer 40K, plus précisément un certain Deathwing en novembre a poussé Bandai-Namco, le distributeur, à le lancer avant afin d’éviter les comparaisons avec un jeu qui a clairement reçu beaucoup plus de budgets et beaucoup plus de markéting. La plupart des jeux Warhammer sont très bons, même si Game Workshop distribue sa licence à tout vent et inonde le marché avec des pleins de titre. Reste que sans un jeu plus grand public comme Space Marine ou Dawn of War, le marché des amateurs de 40K reste une niche. Un jeu comme Eternal Crusade s’adresse particulièrement au mordu de l’univers 40K, juste à voir les discussions à son sujet. Voilà donc ou je me situe, Fan de Warhammer 40 000, mais insatisfait du jeu, je dois passer par-dessus beaucoup de déception et de parties ennuyantes pour avoir quelques rares moments de délice.
Eternal Crusade sur Steam
Site Officiel
Points forts :
- Musique et environnement sonore.
- Atmosphère générale qui est collée sur le monde de Warhammer 40K.
- Rare moment d’euphorie lors de grande bataille.
Points faibles :
- Graphisme qui nécessite de la finition.
- Image par seconde et fluidité encore au niveau du bêta.
- Les différentes coupures dans les fonctionnalités promises au départ ont laissé des traces et donne un jeu non terminé.
- Lag réseau et longues attentes pour certaines parties.
- Le jeu ne survit pas la comparaison avec d’autres jeux de la série 40k qui sont beaucoup plus aboutis.