Il y a un an, Fox et Marvel ont pris un risque avec leur premier film classé R aux États-Unis avec Deadpool. Peut-être cela a-t-il convaincu les sociétés de production de pousser un peu plus? Quoiqu’il en soit, le résultat est à l’affiche sous un nom tout simple: Logan!

Avertissement: ce film est déconseillé aux enfants comme il renferme des scènes violentes et vulgaires. Respectez le classement d’âge recommandé.
Logan est un film d’action centré sur le personnage de Wolverine adapté de la bande-dessinée X-Men de Marvel Comics. Ce n’est pas X9 (ou 10 si vous incluez Deadpool), ce n’est pas X-Men: Logan ou X-Men: Origins Reborn ou peu importe… Ce n’est que « Logan » comme « The Wolverine » le fut en 2013. Le long-métrage se déroule dans la lignée établie par Days of Future Past et Apocalypse et se veut la dernière interprétation de Wolverine par Hugh Jackman, l’acteur d’origine australienne ayant prêté sa peau et son talent pour cette franchise pendant 17 ans. C’est d’ailleurs X-Men qui a mis Hugh Jackman sur la carte, lui qui fut entouré de légendes comme Sir Patrick Stewart (Charles Xavier/Professor X) et Sir Ian McKellen (Erik Lehnsherr/Magneto) en plus d’une future gagnante d’un Oscar, Halle Berry (Ororo Munroe/Storm). Ce long-métrage est inspiré d’abord et avant tout de la série « Old Man Logan » mais prend beaucoup d’éléments des films western et James Mangold, le réalisateur, ne s’en est pas caché. Une scène est d’ailleurs dédié au film The Cowboys en 1972 mettant en vedette John Wayne. Ceci pourrait aussi être la dernière fois que Sir Patrick Stewart prête sa sagesse à la franchise X-Men.
Bien que le film se présente comme un film beaucoup plus concentré sur les problèmes autour de Wolverine, cela reste encore un film de superhéros ou plutôt un film dans la franchise X-Men. C’est en 2029 dans cette lignée que Logan est rattrapé par la vieillesse et cela se voit non seulement dans sa posture et sa toux mais aussi ses cicatrices. Logan ne peut plus se regénérer correctement, un facteur important de la fusion d’adamantium dans son corps. Autour de lui, des événements passés le rattrapent et l’affectent physiquement et personnellement. Il doit en plus traverser les frontières pour permettre à Charles Xavier de rester en santé qui, lui aussi, souffre. C’est à travers ce vacarme qu’une étrange petite fille, Laura, entre en scène et c’est à ce moment que les têtes roulent.
Quand je dis que les têtes roulent, c’est de manière littérale. Les têtes roulent, le sang déborde et les bras s’envolent. Le long-métrage fut classé R aux États-Unis mais est classé 13+ au Québec. Cependant, je serais d’avis de réviser et afficher un 16+ car on assiste à un bain de sang durant les scènes d’action. La cinématographie est excellente et démontre un certain respect pour l’art du cinéma malgré la violence extrême. Ce n’est pas un film comme Deadpool ou Kick-Ass ou la violence peut atteindre le ridicule. Ici, on ressent chaque lacération et perforation lors des attaques de Logan car une chose est claire: même si Logan est affaibli, il y a toujours moyen de réveiller le Wolverine en lui. Et Logan va également souffrir physiquement lors des combats et les « f-words » en plus des « s-words » vont sortir de sa gueule.

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À 48 ans, Hugh Jackman retire ses griffes dans un film surprenant en terme d’émotions toutes simples. Dafne Keen offre sa première performance au grand écran.


Au-delà de l’action et de la violence, on assiste à un thriller présentant un Logan qui est au plus faible de sa forme. Il semble porter un fardeau et se sent obligé de vivre une vie loin des regards, loin de la société. C’est à ce moment que Laura (Dafne Keen) vient brouiller les cartes. On réalise qu’elle n’est pas sans défense. En fait, il vaut mieux parfois la laisser faire et, à travers le long-métrage, on assiste à une belle évolution des personnages mais aussi d’une fantastique chimie entre Hugh Jackman et Sir Patrick Stewart. Il est vivement recommandé d’avoir visionné X-Men: Apocalypse pour comprendre la présence d’autres personnages mais il est aussi important d’avoir une certaine connaissance de la franchise afin de comprendre Wolverine, ses origines établies dans les deux premiers volets de la franchise X-Men, tout particulièrement X2: X-Men United, alors qu’on voyait Logan souffrir suite à la première utilisation des griffes d’adamantium alors que ses mains étaient couvertes de sang, je vous épargne le reste des détails. Il fut d’ailleurs mentionné dans le premier long-métrage de la franchise PAR Logan en compagnie de Rogue (Anna Paquin) qu’à chaque fois que ses griffes sortent, il souffre. Non seulement Logan, dans le long-métrage actuel, a une mauvaise posture mais un signe subtil est démontré si vous examinez ses griffes dès le début du film.
Malgré certaines longueurs et un rythme facilement critiquable, Logan est le premier film Marvel à démontrer un réel côté humain au-delà du superhéros/mutant. Pour un personnage qui était à l’époque invincible, on sent que Logan souffre et que les coups reçus qui alimenteraient sa colère ne font que démontrer qu’il n’est que l’ombre de lui-même. L’humain en lui le rattrape dans une conclusion spectaculaire et un développement du personnage qui n’est pas du tout Hollywood. Il y a peu de séquences où on n’est pas avec Logan car le film a le temps de démontrer que James Mangold tente de faire grandir les personnages de Hugh Jackman, Sir Patrick Stewart et Dafne Keen à l’écran.
Bien que la finale est libre d’interprétation et que certaines séquences sont un peu lentes, on a selon moi un film qui va au-delà de l’image qu’on a du superhéros. Bien sûr, on parle beaucoup de l’influence qu’a eu Le Chevalier Noir sur les films basés sur les superhéros et à quel point il est facile de le copier sans le surpasser. La seule façon d’être meilleur que Le Chevalier Noir, c’est d’être… Logan. Il s’agit de jouer dans la vulnérabilité et l’humanité d’un personnage adulé et respecté. Les gens qui iront voir Logan ont grandi avec X-Men de Bryan Singer. Ils ont vu X2, First Class, Days of Future Past ou Apocalypse. Être Le Chevalier Noir, c’est de prendre le superhéros et l’amener au niveau suivant. Selon moi, Logan EST Le Chevalier Noir de Marvel.
Je n’ai pas vu la moindre bande-annonce concernant Logan. Je suis sorti du cinéma tout en songeant au futur de la franchise X-Men. La cinématographie fut splendide, les répliques sont solides, les scènes d’action étaient bien montées, les personnages ont grandi dans ce récit. Malgré ses lenteurs, j’ai été conquis par Logan. Je crois sincèrement, je suis un fan de Batman, que Logan est aujourd’hui mon film de superhéros préféré. C’est le premier film depuis Le Retour du Roi à m’avoir passé d’une émotion à l’autre sans que le tout soit forcé. Et oubliez la scène post-générique, il n’y en a pas.
Pour la première fois, je vais faire ceci…
Verdict: 10/10! Oui, j’ai apprécié! Oui, il y a des faiblesses… mais un film qui réussit à me faire passer à travers une gamme d’émotions, c’est rare.