L’année actuelle semble très occupée, mais oh combien valorisante pour l’éditeur Focus Home Interactive et ses studios affiliés. Je pense aux jeux The Surge, Shiness: The Lightning Kingdom et Styx: Shards Of Darkness. Avec bon nombre de titres à venir encore, il y en a un qui a particulièrement piqué ma curiosité, le projet de Swing Swing Submarine, Seasons After Fall. Étant déjà sorti en 2016 et encensé autant par la critique que les joueurs, il vient d’arriver sur consoles. Vaut-il la peine? S’agit-il d’un portage très sommaire? On se paye un voyage dans les quatre saisons et on s’en reparle à la fin du texte.

Dans ce jeu indépendant de grande qualité, le scénario nous place dans la peau d’un renard qui doit partir à l’exploration d’un monde gouverné par la nature et la magie. Ce dernier possède différents pouvoirs lui permettant de manipuler les quatre saisons à sa guise. Il pourra bondir de plateforme en plateforme dans le but d’avancer dans un somptueux monde plongé dans un graphisme en 2D et habité de mélodies enivrantes d’un quatuor à cordes digne d’un grand orchestre symphonique.
Le tout débute avec une graine abritant une voix enfantine qui doit retrouver les quatre anciens gardiens des saisons afin de mettre en branle un étrange rituel. Pour ce faire, elle doit prendre l’apparence d’un animal et c’est à ce moment qu’un renard passe par là et ce dernier deviendra le corps de la graine le temps d’effectuer sa mission.

Cette scène se dresse devant vous tel une ode à la nature et ses richesses. Une belle entrée en matière empreinte de poésie et pièces musicales jouissives pour les oreilles. Que celui qui mentionne que les jeux vidéo ne sont pas de l’art… je les attends de pied ferme.
Au menu, vous aurez droit à une superbe quête qui vous fera passer par des paysages se fondant en décor parmi les quatre saisons: à savoir l’été, l’hiver, l’automne et le printemps, le tout sur environ entre 5 à 7 heures tout dépendant, si vous explorez partout, car le jeu renferme une fin standard, mais la vraie fin doit se vivre au moins une fois de grâce. Ce n’est pas évident de savoir comment elle doit s’effectuer, mais c’est tellement gratifiant. Le jeu renferme qu’un mode solo se divisant sur quatre chapitres fois deux. Vous comprendrez ce que je veux dire en y jouant. Il ne renferme pas un très grand facteur de rejouabilité, à moins de vouloir obtenir tous les Succès.
Le jeu n’est pas très difficile, il suffit de comprendre les mécaniques de changement de saison à la volée dépendamment de l’action à poser pour continuer votre avancée. En fait, la première partie du jeu amène à débloquer le pouvoir des saisons qui vous sera essentiel. S’en suit une longue période d’aller/retour et si vous n’aimez ce type de jouabilité, passez votre chemin, car vous aurez à venir et revenir et rererevenir dans les différents environnements. À quelques moments, je trouvais que c’était quelque peu abusif, mais l’histoire est tellement bien ficelée, que j’ai passé par dessus cet irritant pour voir le dénouement final.
Le graphisme est époustouflant et n’est pas sans rappeler un certain Okami. On a devant les yeux une superbe fresque vidéoludique peinte à la main. Cela donne l’impression de se promener de toile en toile dans un univers coloré, vivant et riche en détail. Malgré le changement de saison hyper rapidement, je n’ai vécu aucun moment de latence et manque de fluidité. Un superbe travail d’optimisation a été fait et bien fait du coup. Le portage ne paraît vraiment pas. Il se confond dans sa version PC.

Au niveau sonore, c’est du tout bon. Il est offert en version intégrale anglaise ou française et le doublage est excellent. On vit vraiment les émotions véhiculées par les différents personnages. À noter que Goupil, notre personnage ne parle jamais. J’aurais aimé avoir ma propre voix, ce qui aurait ajouté un beau facteur d’immersion. Les deux acteurs français qui prêtent leur voix tout au long du jeu, Adeline Chetail (Ellie dans The Last Of Us) et Vincent Grass, livrent une prestation sans faille.
Que dire de la musique? Elle représente l’action à l’écran. Tantôt plus rythmée, tantôt plus calme, elle amène dans son bagage musical une belle variété d’émotions et servirait comme magnifique bande originale.

Pour conclure, à 26.99$, il vaut amplement son prix et son achat. J’ai eu du plaisir et mes yeux se sont régalés. C’est ce que j’appelle de la poésie vidéoludique. À faire au moins une fois dans sa vie de gamer.
Cote FG: 8.5/10
Points positifs:

  • Un scénario fort original avec une fin sublime.
  • Un graphisme peint à la main.
  • Une bande originale jouissive.
  • Un doublage parfait.
  • Des mécaniques de jeu efficaces.

Points négatifs:

  • Très peu de rejouabilité.
  • Un peu trop de va-et-vient qui peut devenir redondant.

Fiche technique:

  • Développé par Swing Swing Submarine.
  • Publié par Focus Home Interactive.
  • Jeu de type plateforme/puzzles.
  • Mode solo seulement.
  • Disponible sur PC (septembre 2016), PS4 et Xbox One. (testé sur Xbox One)
  • Offert en version intégrale anglaise et française.
  • Site officiel: http://www.swingswingsubmarine.com/games/seasons/