Dans les ténèbres d’un lointain futur, il n’y a que la guerre. Tel est le slogan de Warhammer40k et le concept de Battlefleet Gothic Armada 2, qui vous demandent de vous battre sans cesse contre des armées qui semblent avoir un nombre infini de ressources.Après le succès du premier titre, basé sur un jeu de table de l’univers Warhammer 40k, l’équipe de Tindalos est de retour avec la suite de l’histoire. Games Workshop ayant dernièrement lancé la version officielle de l’histoire de 13e croisade de Abaddon et de la chute de Cadia, quoi de mieux que de l’inclure dans ce récit. Battlefleet Gothic, c’est le récit des guerres navales dans le secteur Gothique. Un endroit où la plus importante colonie -Cadia- résiste depuis toujours aux assauts des forces du mal. Le jeu commence donc avec cette 13e croisade, lancé depuis l’œil de la terreur, cette ouverture dans l’espace qui donne accès à L’Immaterium, une dimension psychique où les forces du mal résident. Abaddon, à qui on ne peut pas reprocher de ne pas être tenace, réussi enfin à détruire Cadia. C’est sur cette trame de désespoir que l’Admiral Spire, héros impérial de la 12e croisade, revient après avoir été perdu pendant 800 ans dans l’Immaterium. Un court prologue de quelques missions vous permet de vous familiariser avec les commandes de base de votre flottille. Puis vous voilà dans la peau de Spire responsable de reconquérir le secteur Gothique et de purger le mal de la galaxie. La tâche serait plus facile, si ce n’était du fait que 11 autres races se disputent la même galaxie. Ce qui est très bien c’est qu’à chaque fois que l’on rencontre une autre race pour la première fois, un vidéo nous raconte l’origine de ceux-ci et leurs motivations. C’est concis et c’est très bien fait, même pour les néophytes de l’univers 40k.

Du spaceship pornen veux-tu?
Trois campagnes sont disponibles dès que vous aurez terminé le prologue. Vous pouvez donc décider que vous représenterez les forces Necrons; ce peuple de conquérant fait de métal vivant, ou bien les Tyranids, des xénos qui rappellent ceux du film Aliens. Chacune des trois races a sa propre histoire et des capacités guerrières complètement différentes. Cependant, même si les tactiques de combats changent, le jeu reste le même. On doit conquérir chaque secteur ou faire des missions spéciales pour avancer de deux façons : éliminer l’ennemi complètement ou gagnez par contrôle de zone. C’est ici que les comparaisons avec le premier opus commencent. Il y avait 7 modes de jeu dans le premier et si tous les modes n’étaient pas aimés des joueurs, au moins il y avait de la variété. Dans Battlefleet Gothic Armada 2 (BFGA2), il ne reste que deux modes : soit vous gagnez en contrôlant le plus de zones et atteignez le nombre de points requis, soit vous éliminez l’adversaire complètement. Dans un jeu qui demande de conquérir un secteur complet de la galaxie, ça devient redondant assez rapidement. Après 18h de jeux j’avais l’impression d’être Bill Murray dans Le Jour De la Marmotte. Deuxième grosse perte par rapport au premier jeu : il n’est plus possible de personnaliser chaque vaisseau indépendamment. Le peu de personnalisation s’applique à la flotte au complet. On est très loin de dizaines de combinaisons possibles du premier jeu. Ça rend le jeu plus accessible en multijoueur oui, mais aux dépens de la jouabilité et la profondeur qui donnait au jeu une allure moins répétitive en mode campagne.

le menu de personnalisation à été purgé…comme un hérétique.
Est-on en face d’un jeu dénaturé? Non, il y a aussi eu des ajouts, et la mécanique de base n’est pas différente du premier jeu. Premier ajout de la campagne; les secteurs à conquérir, on a maintenant une immense carte de la galaxie, avec plusieurs systèmes solaires à conquérir. Chaque système contient aussi des planètes, champs d’astéroïde, nuage de gaz, etc. Ils peuvent être développés sur trois niveaux pour nous donner des ressources, des capacités de construction de navire plus grandes, du recrutement de personnel améliorer, etc. Ici, le jeu se trempe le petit orteil dans le style 4x de jeu comme Endless Space ou Sins of a Solar Empire. Sans être de la gestion à tout casser qui nécessite un second écran avec des feuilles Excel, il en demeure néanmoins que vous devrez gérer vos maigres ressources afin de décider si vous voulez augmenter vos chances de coup critique ou bien acheter un nouveau vaisseau. Une autre addition est le système de Battleplans, on les acquiert en détruisant des vaisseaux capitaux. Ils sont une sorte de monnaie qui permet de réduire la vitesse à laquelle le Chaos fait monter le niveau de panique d’un secteur, ou ils permettent de retarder l’invasion d’un ennemi sur un de vos systèmes. Autre nouveauté, c’est la possibilité de construire des champs de mines, des défenses ou des bases dans chaque système. C’est probablement le meilleur investissement que vous pouvez faire dans le jeu. Les mines retardent l’arrivée des ennemis, et les défenses et bases, se placent à l’intérieur des points de contrôle. Vous permettant ainsi de les acquérir plus vite au début de la partie, mais aussi d’empêcher l’ennemi de les saisir trop facilement. Avec tout ça en mains il ne vous reste plus qu’à faire la conquête de la galaxie un système à la fois.

L’addition d’une base dans votre secteur rend la chose plus facile, ou difficile si c’est vous qui devez l’assaillir.
Les missions spéciales changent quelquefois l’atmosphère, mais en général il s’agit toujours du même jeu. Placer vos vaisseaux et combattre l’ennemi à mort (ou jusqu’au nombre de points exigés). Il est possible d’utiliser le mode Auto-Battle qui résout l’issue du combat sans avoir à jouer, mais comme dans la plupart des jeux qui offrent cette fonction vous devez avoir une force vraiment dominante (le double de points de votre adversaire) sinon un combat qui se gagnerait relativement sans perte finit par vous couter deux vaisseaux et un paquet de dommage. J’ai aimé les missions qui nous placent en contrôle de vaisseaux surdimensionné, comme la Phalanx ou le Ancient One, des trucs tellement massifs qu’ils font passer l’Étoile de la Mort de Star Wars pour un Smart car.

Le ‘Ancient one’, un « vaisseau » Tyranid qui est 5 fois plus gros que le plus grand vaisseau de la flotte impérial.
Si on aime Warhammer 40k, c’est à cause de ses histoires et de ses traditions. De ce côté on est bien servi, et j’ai aimé que la campagne de l’Imperium nous permette de jouer avec les 3 factions humaines qui la composent soit; la NAVY, les Spaces Marines et les Mechanicus. Les Necrons et les Tyranids ne sont pas en reste. Quoiqu’il soit toujours plus difficile de s’identifier à une force xéno, dont le seul but est de dévoré la galaxie et non de la conquérir pour la gloire. Les acteurs ont fait un travail remarquable et le ton est juste dans la livraison des dialogues qui respectent bien l’univers établi et les origines existantes de Warhammer 40 000. De ce côté on peut voir que l’équipe a travaillé de près avec le matériel de Games Workshop.

l’histoire et les vidéos explicatifs, sont une joie pour les amateurs de Warhammer 40k
Visuellement, le jeu est construit sur le même moteur que le premier. La performance est nettement supérieure à la sortie si l’on compare au premier jeu. J’obtiens au-delà des 60 fps sur une résolution de 2560×1080 (celle-ci n’étant pas dans les options j’ai dû éditer le fichier .ini) avec une GeForce 1060. On peut noter quelques améliorations au point de vue des vaisseaux, surtout avec la flotte impériale qui est riche en détail, mais puisque le jeu se passe la plupart du temps en survol, on ne les apprécie que lorsque l’on est en dans la gestion de la flotte pas en pleine bataille. Le décor est chargé, un peu trop à mon gout. Les différents éléments se mélangent parfois avec vos vaisseaux ce qui rend l’identification de votre flotte difficile. En revanche, c’est vrai que sans les étoiles, astéroïdes et autres corps spatiaux, il n’y aurait que la grille de combat sur un fond…noir. Encore une fois le premier jeu semblait mieux faire les choses. Ce qui est un bel ajout, ce sont les conditions « météorologiques » dans l’espace. Une belle addition qui amène nuage de gaz instable, une pluie de météore, des méduses de l’espace et autres truc qui influence le jeu et ont des effets néfastes sur votre flotte ou celle de l’adversaire. L’orage solaire est mon préféré, il balaye l’écran et réduit les boucliers à zéro à moins que vous ne vous trouviez dans un nuage de gaz. On peut ainsi, en bien synchronisant nos actions, les utiliser à notre avantage et sauter sur un ennemi qui n’a plus de protection.

Il y a beaucoup à conquérir, malheureusement c’est une répétition de la même bataille avec des ennemis différents.
En tout et partout BFGA2 n’est pas un mauvais jeu. La quantité d’armées disponible et le fait que chacune d’entre elles se bat différemment permettent de sauver la mise surtout en mode multijoueur. Dans la campagne, je ne peux pas vous dire à quel point j’étais heureux la première fois que j’ai pu combattre quelqu’un d’autre que les forces du Chaos. Mais il reste que le manque d’option pour personnaliser sa flotte reste un énorme manque quant à moi. Jouer les 3 campagnes pourrait vous amener à passer plus de 60h devant votre écran tout dépendant de votre stratégie. Si comme moi vous aimez tout conquérir, il y a une galaxie complète pour vous. Sinon vous pouvez focaliser sur les missions principales. Le multijoueur est définitivement plus accessible et devrait avoir une population plus élevée que le jeu précédent (on l’espère).

La tempête solaire est une belle addition qui vous force à change de tactique. Malheureusement il n’y a pas assez pour changer l’impression de déjà vu à chaque bataille.
Si vous n’avez jamais joué, je recommanderais d’acheter le premier titre à la place. Sinon c’est vraiment un jeu pour les mordus, être un fan de Warhammer 40k c’est aussi vivre de déception, comme les habitants du 41ème millénaire.
Points forts:
- Même système de combat éprouvé, rien de nouveau à apprendre.
- 12 races tous différentes.
- Performance graphique.
- La qualité et la quantité de l’histoire
- 3 campagnes bien scénarisé.
- Le nouveau mode de contrôle de zone est bien.
- Plusieurs difficulté rendent le jeu plus accessible.
Points faibles:
- Il ne reste plus que 2 modes de jeu!
- Ça rend donc le jeu extrêmement répétitif.
- Décor parfois trop chargé.
- Perte de la personnalisation technique et visuel des vaisseaux par rapport au premier jeu enlève tout le plaisir de construire une flotte.
-Eric Chamberland
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