Avez-vous déjà joué à Vermintide et vous vous êtes dit : Ça manque de vue isométrique? ». Ou encore, avez-vous déjà joué à Diablo en pensant : « Ça manque de Warhammer ». Eh bien, réjouissez-vous parce que j’ai trouvé un hybride qui pourrait vous satisfaire.
Un autre mois, un autre jeu de Warhammer. Une autre déception? Il faut dire que la ribambelle de jeu Warhammer et Warhammer 40k nous offre rarement des chefs-d’œuvre. Être Fan de Warhammer c’est un peu comme être un fan de Ferrari. On vit dans une constante déception. Toujours l’impression de toucher au sommet et se rendre compte qu’il en reste encore beaucoup à grimper. Chaosbane se situe dans l’univers Warhammer Fantasy. Un univers qui est techniquement mort, depuis la sortie de « End Times ». Le dernier chapitre qui a mis fin à la production de nouvelles figurines et à l’histoire du célèbre jeu de table. Warhammer Fantasy c’est un monde comparable à Donjon & Dragon, on y retrouve à peu près les mêmes races, avec les mêmes pouvoirs et on se bat souvent dans des égouts à la recherche de trésors. La grosse différence c’est que Warhammer a un univers et une trame narrative unifiée. C’est-à-dire que tout ce qui se passe dans le monde doit rester dans les limites de l’histoire établie sur 30 ans. Contrairement à D&D qui donnent des règles et vous laisse inventer l’histoire que vous voulez. Chaosbane est un hack and slash que plusieurs comparent à Diablo, le roi du genre. Mais le genre est la seule comparaison possible ici. Chaosbane n’offre pas autant de choses à faire et la profondeur du jeu est loin d’être comparable. Comparé à d’autres jeux comme Van Helsing, Victor Vran et même à un autre jeu de Warhammer : 40k Inquisitor, on est plutôt faible en contenu. Je dirais d’entrée de jeu que l’on est plus proche de Gauntlet.
Le jeu nous demande de faire un choix de personnage, Le Soldat de l’Empire, le High-Elf, le Nain Berserker et l’Elf des bois. Dans l’ordre ce sont les rôles classiques de Ranger, Magicien, Tank et Range. J’ai décidé de jouer avec le malaimé de l’univers Warhammer et le moins intéressant dans Vermintide : Le Soldat. Une fois le choix fait, une vidéo d’animation composée de dessins, vous donne un résumé de la biographie de votre personnage. Ensuite, la vidéo d’introduction vous explique le monde, et ce à quoi l’on doit s’attendre. En résumé : Les Forces du Chaos dirigé par un nouveau Warlord ont pris d’assaut Praag et un sauveur, Magnus, unit les forces de l’empire et repousse l’ennemi. Mais rien n’est simple dans le monde de Warhammer et le jeu commence avec Magnus, posséder par les forces du mal qui souhaitent se venger. Vous recevez alors votre première mission de Talis, Un High-Elf maintenant celui en charge. C’est ainsi que commence la première de plusieurs missions de nettoyage, dans lesquelles vous allez combattre les mêmes monstres dans des donjons soi-disant autogénérés. Ici réside le problème principal de Chaosbane: beaucoup de répétition et peu de choses pour changer la routine. Même si les cartes sont créées de façon aléatoire, on y retrouve une répétition qui rend le jeu prévisible. Les coffres sont toujours aux mêmes endroits, les ennemis attaquent toujours de la même façon et il n’y a aucune « side quest » donc rien à explorer, rien pour rajouter un défi supplémentaire dans chaque niveau, rien à revisiter. Vous entrez dans la carte, tuer tout ce qui bouge pour vous rendre à l’objectif et voilà : Chaosbane.
Le jeu n’est pas mauvais, mais quand je compare à Gauntlet vous avez compris qu’on est en face d’un jeu dépouillé de complexité. Dans un sens c’est une force du jeu, parce que pour un joueur qui commence dans le style, c’est facile. Les positifs et les négatifs de tout ce que l’on collectionne est automatiquement inscrit sur chaque article, cela rend la comparaison facile et évite de passer des heures à décider si une armure est supérieure à une autre. Équiper vos attaques, habileté et pouvoir se fait sur un cercle qui vous indique en un seul coup d’œil l’énergie, le dommage et à quel bouton celui-ci est assigné. L’arbre d’habileté (God Skill) -quoique de forme différente pour chaque personnage- offre une bonne vue de l’ensemble des pouvoirs à collectionner. À partir de là, il vous en revient de dépenser les pierres précieuses dans l’embranchement qui vous convient. Tout matériel de trop dans votre inventaire peut être donné au marchand qui vous donne un des points de respectabilité. La possibilité d’acheter et de vendre est débloquée plus tard.
La progression se fait bien jusqu’à ce que l’on arrive au premier Boss. Il devient alors évident que vous devrez soit rejouer des niveaux pour accumuler de l’expérience, soit jouer en ligne avec d’autre pour accumuler de l’expérience, soit jouer le boss avec d’autre afin de le battre. Jouer en ligne à ce genre de jeu est souvent une expérience frustrante, mais avec des amis. Parce qu’un des deux scénarios suivants se produit : tout le monde est des faiblards et on meurt, ou certains joueurs sont trop forts et on assiste à un nettoyage en règle sans que l’on ne puisse participer. En ligne c’est souvent le deuxième cas qui prévaut. Avec des joueurs qui courent vers la fin du niveau écrasant tout sur leur passage et en passant tout dialogue. Un autre problème avec le jeu en ligne c’est que lorsque l’on joint une partie on est parachuté dans le sanctuaire. On doit alors entrer le niveau. Si les joueurs sont presque rendus à la fin, ça veut dire que vous devez traverser une carte vide pour les rejoindre. Il arrive parfois qu’ils aient déjà fini et que l’on reste bloqué dans la carte. Le jeu offre aussi un mode coop à 4 sur la même machine. Sur PC ça veut donc dire connecter un paquet de claviers ou utiliser des manettes. J’ai trouvé ce mode beaucoup plus intéressant, de plus chaque personnage reçoit un indicateur de couleur, ce qui enlève beaucoup de confusion lorsque les bagarres deviennent un peu trop chargées. Le mauvais côté de la chose, c’est que si vous avez déjà un personnage niveau 30 et que vous amis joignent la partie, ils seront niveau zéro, à moins que vous n’ayez déjà créer des personnages et jouer avec eux pour augmenter leur puissance.
LA grande force de Warhammer que se soit Fantasy ou 40k, c’est l’immense œuvre narrative qui a été compilé depuis plus de 30 ans. Il n’y a à mon avis rien de comparable. Malheureusement, Chaosbane ne nous offre que des miettes. Les dialogues entre les missions sont très courts, et on reçoit surtout des instructions de base. Van Helsing un jeu dont l’histoire repose sur 3 jeux, fait un meilleur travail pour nous immerger dans le monde. Je joue actuellement à Warhammer 40k Inquisitor et je peux vous dire que la quantité d’information est incomparable. Quand une mission commence, on a seulement un objectif à l’écran. On ne rencontre personne, pas de citoyen qui nous raconte le carnage, pas de monstre pour nous insulter, pas de survivant avec des missions « sur le côté ». Même les dialogues avec un ennemi sont réduits à la plus simple expression et « Blood for the Blood God » est la seule chose que vous pourrez extraire comme information. Une fois une Zone terminée, il est possible de revenir et de rejouer les cartes en différents modes : Histoire, Boss Rush, Relic Hunt et Expédition. Grosso modo, Boss Rush, refaire le combat contre le boss, Relic Hunt, trouver des reliques rares et Expédition faire un niveau pour accumuler de l’expérience et du matériel. Ces modes sont plus ou moins nécessaires, dépendamment si vous jouez en ligne pour avancer.
Coté graphisme et son, on est aussi en deçà des autres jeux du genre. Il y a peu de détail visuellement et la répétition des décors n’aide pas. Cependant, le jeu roule bien et ne semble pas souffrir de pépins techniques. Les entrescènes animées sont splendides, mais trop peu nombreuses. Deux difficultés par contre : les piles d’or sont difficiles à voir parfois et en équipe, les joueurs morts sont aussi difficiles à distinguer de la pile de carnage en cour.
Chaosbane ce n’est pas un mauvais jeu, mais ce n’est pas un jeu qui se distingue non plus. Le jeu fait le minimum pour être qualifié dans le genre, mais pas plus. Il semble y avoir des plans pour amener plus de contenu, un peu comme tous les jeux maintenant. Je conseille le jeu à ceux qui pensent jouer sur le « divan » avec la famille, puisque le jeu offre une simplicité, et chaque joueur peut accéder à son inventaire et ses pouvoirs sans interrompre le jeu. Les combats contre les Boss sont l’aspect le plus intéressant parce que c’est là que l’on doit adapter nos tactiques pour trouver les faiblesses du monstre et c’est aussi dans ces moments qu’un peu d’histoire nous est livrée. Sinon même pour les Warhammerites et les joueurs d’expérience, je suggère d’attendre plus de contenu.
Aussi disponible sur PlayStation 4 et Xbox One.
Points positifs :
- Solide gestion des inventaires et des pouvoirs.
- 4 classes bien différentes.
- Une Panoplie de pouvoirs, qui font que 2 joueurs n’auront jamais la même structure de personnage.
- Moteur graphique solide.
- Simple à comprendre. Facile pour un débutant.
Points faibles :
- Minimaliste pour les joueurs expérimentés.
- Manque de contenu narratif.
- Manque d’objectifs secondaires durant les missions.
- Combat répétitif, j’utilise toujours les 3 mêmes pouvoirs dans l’ordre.
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