Depuis quelques années, un nouveau type de jeu a fait son apparition: le jeu interactif. Bien souvent, on a droit à des projets de qualité. Je peux citer The Bunker ou Late Shift. Le dernier à faire acte de présence est Erica. Est-il à la hauteur des attentes, sachant qu’il fut reporté depuis un bout de temps? Assoyez-vous avec un pop-corn et on en jase après le film… euh jeu.

De prime abord, soyons honnêtes. Erica n’a rien d’un jeu, outre qu’il est disponible via la PS4. Pour le reste, ça s’arrête là. La catégorie jeu interactif est erronée dans ce cas. Ici, il serait plus approprié de le nommer comme étant un film interactif. Tout comme l’est Black Mirror: Bandersnatch sur Netflix. C’est un jeu parce qu’il est sur console et se joue à la manette et rien d’autre.

Pour faire sa petite histoire, Erica fut annoncé en grande première en 2015. Depuis, le jeu fut retardé parce que… bien un léger détail, l’actrice principale a quitté le projet et les producteurs ont dû se rabattre sur une autre, en occurrence Holly Earl. Au final, ce n’est pas plus mal, car cette dernière se débrouille très bien.

Maintenant que mon test est bien entamé, je vous présente le scénario en résumé. Ce jeu/film met en vedette une jeune femme du nom de Erica Watson qui après avoir vécu la mort de sa mère, assistera à celle de son père, qui fut assassiné devant ses yeux. Disons que la vie pour elle ne pourrait être plus triste. Malgré tout, elle avance sans se poser trop de questions. Par contre, elle est victime de sans cesse cauchemars ce qui la plonge pratiquement dans une longue dépression. Pour découvrir enfin ce qui s’est réellement passé, j’ai dû fouiller dans le passé d’Erica et ainsi reconstituer l’effroyable vérité qui lui fut cachée bien trop longtemps.

À chaque action que je posais, je devais affronter les répercussions de mes actions alors que j’influençais la manière dont l’histoire se déroulait devant moi, un peu comme un livre dont vous êtes les héros. Même si l’histoire débute sur un rythme lent durant la première demi-heure, l’heure qui suit, est un feu roulant d’événements se succédant très rapidement. Je devais être très alerte, en fait, on devait être très alerte, car je l’ai joué en présence de ma copine. On a eu beaucoup de plaisir. Nous l’avons même refait une seconde fois consécutive, sachant que les différents choix effectués amènent vers une fin différente, sachant qu’il y en a trois. À vous de les découvrir. Vous pourriez être mécontent face à une courte durée de vie, mais je vous rappelle qu’il s’agit d’un film, pas d’un jeu.

Les mécaniques de jeu reposent sur un système de choix à effectuer ou d’action à poser via la manette, mais également via votre cellulaire avec l’application PlayLink. J’ai de loin préféré l’option de la manette via le pavé tactile, plus interactif à mon sens. Le tout était très fluide, mais parfois, il fallait être rapide. Pas trop le temps de jaser avec une autre personne et élaborer le pourquoi de la décision. Je vous cite quelques exemples d’actions: nettoyer un écran pour enlever la buée, allumer un briquet, ouvrir une porte, déballer un cadeau. J’aurais tout de même pris quelques énigmes ou puzzles à résoudre qui auraient pu s’intégrer à l’histoire.

Le jeu de caméra est efficace, les couleurs et le jeu entre l’ombre et la lumière sont de bonne facture visuelle. Chaque scène a été soigneusement travaillée. Lors des actions à poser, des écritures ou traits blancs lumineux apparaissaient dans le but de savoir quoi faire.

Le jeu des différents personnages est surprenant. Ça parait grandement qu’il s’agit de vrais acteurs de professions. Le jeu se joue entièrement en version intégrale française ou anglaise, c’est selon. Je me suis laissé emporter grâce à une bande originale envoûtante signée Austin Wintory.

Au final, il s’agit d’une bonne histoire, mais qui ne pousse pas assez pour le développement des différents protagonistes. On sent que les producteurs veulent trop en raconter en si peu de temps. Le projet aurait bénéficié d’une trentaine de minutes de plus au moins. À faire ou refaire pour les fervents de ce type de jeu interactif.

Cote FG: 8/10

Points positifs:

  • L’implication de l’actrice Holly Earl.
  • La transition film/jeu.
  • La réalisation du long-métrage.
  • Doublage français très réussi.
  • Bande originale envoûtante.
  • Les fins différentes.

Points négatifs:

  • Pas de puzzles ni d’énigmes.
  • Personnages peu développés.
  • Rythme inégal à l’occasion.

Fiche technique:

  • Développé par Flavourworks.
  • Publié par Sony Interactive Entertainment.
  • Film/jeu interactif.
  • Se joue en solo uniquement.
  • Disponible sur PS4.
  • Version intégrale anglaise ou française.
  • Offert en téléchargement seulement.
  • Site officiel: https://www.playstation.com/fr-ca/games/erica-ps4/