Tout bon jeu vidéo nous place habituellement dans la peau d’un personnage se démarquant de la masse par ses talents hors du commun, ses pouvoirs surhumains ou simplement par des attributs particuliers… Parfois, les développeurs créent des personnages représentés par un mâle blanc mesurant 5’10’’, âgé de 42 ans, étant le père de 1,25 enfant et possédant 2 bras et 2 jambes… Bref, une représentation banale de la moyenne. Trop rarement, ces mêmes développeurs s’attardent à une minorité en tentant de la glorifier. Breadcrumbs Interactive a tenté d’aller à contre-courant avec son jeu Yaga en mettant en premier plan, un personnage handicapé.

  • Développé par : Breadcrumbs Interactive
  • Édité par : Versus Evil
  • Disponible sur PC, Mac, Switch, Xbox One et PS4
  • Version essayée : 1.01
  • Occupe 2,60 Gb

Histoire

Yaga est l’histoire de Ivan, un forgeron… Ou plutôt, c’est l’histoire d’un tzar qui après avoir rejeté une vieille femme (Baba Yaga) de son palais, devient responsable d’un mauvais sort jeté à Ivan. Ce dernier est affublé d’une malchance hors du commun. Pour éviter que cette malchance ne devienne problématique pour tous, le tzar ordonne « subtilement » à Ivan de quitter le royaume pour une quête impossible. Le forgeron devra user de tous ses talents pour accomplir cette tâche et surpasser sa malchance.

J’ai rapidement développé un intérêt pour l’histoire de Yaga. Les personnages sont attachants, bien développés et en raison des différents choix qui s’offrent à Ivan, il est possible d’être vertueux, agressif, égoïste ou simplement idiot! Ces choix feront en sorte de débloquer l’une des 5 fins à l’histoire. Pourquoi 5 alors qu’il y a 4 traits de caractère… Hé bien, il est possible de terminer l’histoire en étant neutre… Ou pour les adeptes de D&D : true neutral.

Malheureusement, l’accent sur la malchance d’Ivan est rapidement perdu de vue, car le système représentant cette dernière est peu exploité. Ivan « gagne » en malchance dépendamment de ses choix ou de par l’utilisation de certains items. Les seuls rappels qui seront faits pour le reste du jeu sont que le forgeron brise parfois son marteau (arme principale du jeu) si celui-ci est amélioré. Ou encore, il peut être victime d’une malédiction temporaire lui faisant perdre des Kopeks (la monnaie dans le jeu) qui peuvent cependant être récupérés si vous revenez sur vos pas.

L’action

Étant un jeu de style rogue-lite, Yaga offre des tableaux différents, ainsi que des quêtes secondaires également différentes d’une partie à l’autre. Donc pour la rejouabilité, c’est bien. Évidemment, la quête principale demeure invariable, mais comme déjà mentionnée, puisqu’il y a 5 fins différentes, peut-être avez-vous le goût de toutes les vivre, sans aller voir sur YouTube…

Ivan doit affronter des ennemis et des monstres variés, dans des environnements également variés. Tantôt dans des champs, tantôt dans une forêt, dans un marais, etc. Pour vaincre, il pourra utiliser son marteau qui se trouve être son arme principale. Puisqu’Ivan est forgeron, il pourra créer d’autres marteaux en utilisant des matériaux trouvés ici et là. Ha oui! Je tiens à préciser qu’Ivan est l’heureux propriétaire d’une version diminuée de Mjöllnir (marteau de Thor). Seule différence avec la version originale, il ne fait pas voler son détenteur… Donc Ivan peut lancer son marteau et ce dernier revient vers lui après avoir atteint une certaine distance.

Comme déjà mentionné, le personnage principal représente une portion de la population qui doit s’adapter en raison de son handicape. Ivan est manchot. Cette situation permettra à celui-ci d’user de ses talents de forgeron pour créer diverses prothèses lui permettant d’atteindre des endroits autrement impossibles d’accès ou d’accomplir certaines quêtes. J’ai trouvé cette idée fantastique et très originale! Malheureusement, elle n’est pas développée et utilisée à son plein potentiel. Rapidement on se rend compte que les stratégies en utilisant ces armes secondaires sont trop limitées et qu’il est plus simple de s’en tenir presque uniquement à l’utilisation du marteau. Les tableaux sont également trop dépourvus d’endroits requérant l’utilisation de ces outils alternatifs développés par Ivan.

À la fin de chacun des tableaux, il est possible de choisir une amélioration pour Ivan. Comme s’il avait accumulé suffisamment de points d’expérience pour franchir un niveau supérieur. Je trouve très original la façon dont c’est amené, puisque c’est Baba Yaga, observant Ivan de loin, qui se questionne sur quels impactes ont eux, sur le forgeron, les défis qu’il vient de relever.

Ce que mes yeux et mes oreilles en pensent

L’aspect visuel est une des grandes forces du jeu. Il rappelle certains films utilisant comme technique d’animation celle du papier découpé. Les images très colorées et les environnements diversifiés démontrent le niveau de maîtrise du développeur. La production de la musique est de grande qualité. Celle-ci est créée par les groupes Subcarpați et Argatu’ (probablement plus connus de l’autre côté de l’océan). Je considère cependant que la musique est un des problèmes du jeu. Elle est agressante…! Trop peu souvent celle-ci s’agence bien au style de jeu qu’est Yaga. Parfois inspirée par une musique traditionnelle roumaine (ça c’est bien)et parfois digne des regroupements louches dans lesquels certaines personnes s’enduisent de vaseline et s’agrémentent de multiples bracelets lumineux pour danser toute la nuit… Bref, du Dubstep dans ce genre de jeu c’est NON!!! Comme dans tout autre jeu d’ailleurs…

Résumé

Yaga avait tout pour se voir décerner une note au-delà de 9/10. Une histoire magnifique, un graphisme étonnant et des choix moraux ayant des répercussions réelles. Malheureusement, certains choix du développeur ont fait en sorte que la note finale s’en ai retrouvé diminuée. Le peu d’utilité de certaines armes secondaires, les combats parfois répétitifs et surtout, surtout, surtout, surtout, la trame musicale, ont fait en sorte qu’un nuage gris s’est inséré dans ce ciel tout bleu, venant un peu gâcher la journée…

Pour avoir un aperçu du magnifique visuel et aussi pour vous faire une idée de l’atroce musique constituant une totale dissonance avec tous les autres aspects du jeu, allez voir la vidéo : Yaga par Mastabruta, de la série de vidéo : Les jeux de Mastabruta.

Points forts

L’histoire

Les multiples fins en fonctions des choix

Les quêtes secondaires variées

Le graphisme étonnant

Les voix des personnages et les dialogues rimés

Points faibles

Musique agressante (*/$?%& de Dubstep de mard…)

Armes secondaires trop souvent inutiles

Combats répétitifs

Note FG : 7,5/10