Ça faisait un bail que je n’avais pas joué à un jeu de plateforme tridimensionnel! Alors ce fut un plaisir de retrouver tout ce que j’aime et tout ce que je n’aime pas du genre. Bienvenue dans Effie.

Effie c’est l’histoire de Galand, un garçon vaniteux qui se fait jetez un sort de vieillesse par une méchante sorcière. Afin de retrouver sa jeunesse, il devra défaire tout le mal qu’elle a fait. L’histoire se déroule sous forme de narration alors que Galand raconte à Effie, sa petite fille, comment son aventure s’est déroulée. C’est tout, Effie n’est même pas un personnage actif dans le jeu. On se demande pourquoi ils ont choisi ce titre. Ce détail hors du chemin, on plonge dans l’action avec un tutoriel classique qui introduit les mouvements de base dans un niveau qui nous amène à rencontrer les Sages (Elders). Eux seuls ont, semble-t-il, le pouvoir de nous redonner notre jeunesse. Il y a bien sûr un hic, et nous devrons retrouver les 3 clés du mal afin de sortir de notre malédiction gérontologique. Pour nous aider, les sages nous donnent quand même un petit cadeau : un bouclier. Le bouclier de Galand est sa seule arme pour toute la durée du jeu.

Les énigmes sont souvent faciles.

À chaque nouveau chapitre il sera possible d’acquérir de nouvelles fonctions pour celui-ci, ce qui nous rendra plus efficaces au combat. L’autre fonction du bouclier c’est de servir de skateboard volant pour nous déplacer dans le monde ouvert qui sépare les 3 villes du jeu. Si cette mécanique semble mise de l’avant dans le vidéo promotionnel, j’ai le malheur de vous annoncer que ça ne sert à rien. En effet, 90% du jeu consiste à faire des choses traditionnelles des jeux de plateforme : combat, ramasser des clés, ramasser des runes et résoudre des énigmes. De plus, la mécanique de hooverboard est désactivée dès que l’on entre dans une ville. Il y a bel et bien des choses à découvrir dans le monde ouvert, mais il s’agit surtout d’ennemis sans conséquence. Il est possible de trouver des coffres qui vous donnent des reliques racontant l’histoire, mais toutes les runes et les boites que vous cassez donnent si peu de points que c’est une perte de temps. Parlant de casser des boites, le jeu offre la possibilité de monter en niveau en ramassant les runes, en ouvrant des coffres et en cassant tout ce qui lui en bleu. Si le jeu était plus difficile, je pense que cette mécanique serait nécessaire, cependant les ennemis ne sont pas difficiles et j’ai rarement manqué d’énergie durant un combat pour justifier la quantité phénoménale de cassage de vase que j’ai dû faire.

VIVE LA CAMÉRA DANS LES JEUX DE PLATEFORME!

Le jeu est en fait très facile. La plus grosse difficulté est de constamment diriger la caméra. Parce que oui, en 2020 les maudits «3D platformer » n’ont toujours pas réussi à faire une caméra qui ne nous cache pas la vue quand on est proche d’un mur. Ça donne quelque moment frustrant, mais surtout ça nous empêche d’enligner de longues séquences de sauts ininterrompus, parce qu’à un moment donné on ne voit plus ou on s’en va sans réaligner la caméra. Alors on joue avec les pouces sur les deux joysticks comme un FPS. La mécanique de double saut et de lancement (dash) avant nous permet de tout atteindre sans vraiment avoir de sueur froide ni de recommencer trop souvent. Il y a une longue séquence de saut sur des barils de vins qui nous donne plus de fil à retordre que les autres, mais sinon je pense que le jeu est orienté pour un jeune public, ou du moins, un public nouveau à ce type de jeu. Côté énigmes c’est du pareil au même avec des séquences de leviers que l’on doit actionner dans le bon ordre. Rien de difficile que le joueur moyen ne sera pas capable de déduire avec quelques essais et erreurs.

C’est vraiment dommage que le jeu n’ai pas exploré la mécanique de surf  plus en profondeur

L’univers est très joli et la musique suit l’action de façon surprenante. Les personnages sont bien interprétés avec une histoire simple et facile à suivre. J’ai aimé les remarques de Galand qui dit : « Non, ce n’est pas comme ça que ça s’est passé! » quand on meurt. Il est aussi possible de jouer dans l’ordre que l’on veut. Les trois villes sont en fait accessibles dès le début, donc on peut passer les moulins et aller directement à la ville du vin si on en a envie. La seule restriction est que l’on ne pourra plus revenir dans le monde ouvert une fois le denier chapitre commencé. Le dernier chapitre est un long combat contre Melira. Même si on l’affronte à la fin de chaque chapitre, elle nous nargue encore. Cette fois-ci le combat se déroule dans une arène ou une version géante de Melira nous balance un peu de tout. Tous les monstres et les types de plateformes que l’on a déjà vus sont de retour pour créer un combat épique.

Le niveau le plus intéressant du jeu, la ville de bûcheron.

Mais une fois Melira défaite, il ne reste plu rien à faire, ni de motivation pour recommencer ce court jeu de 4h. Du moins, c’est le temps que ça m’a pris pour compléter le tout incluant un peu d’exploration dans le monde ouvert. Non je n’ai pas tout trouvé et je suis sûr que je vais bien dormir malgré le fait que je n’ai pas collectionné tout le bestiaire et les reliques du jeu. Trop court et un peu trop facile, le jeu reste néanmoins très bien fait. Même au prix de vente actuel de 21$ c’est un peu élevé pour la durée. En revanche, cela pourrait être un excellent jeu pour les plus jeunes qui débute dans un univers 3D quand il sera à moitié prix.

Le jeu est disponible sur PS4 et Steam (version testée)

Points forts:

  • Qualité graphique.
  • Simplicité.
  • Ambiance auditive.

Points faibles:

  • Mécanique de skateboard peu développé.
  • Combats faciles.
  • Monde ouvert qui sert très peu.
  • Durée de jeu extrêmement courte.

-Eric Chamberland

Twitter @chambee