Les États-Unis sont divisés en deux, la corruption est partout les soldats sont contrôlés par des implants. Non, ce n’est pas des fausses nouvelles, c’est le futur proche de Corruption 2029.Créé par The Bearded Ladies, l’équipe derrière le jeu Mutant Year Zero : Road to Eden, Corruption 2029 réutilise le même moteur, la même mécanique, mais enlève la personnalisation approfondit, le « loot » et l’intérêt pour l’exploration. En fait, je pense que l’on a affaire à un « re-skin » qui a été lancé pour faire des sous rapido presto. Je n’ai rien contre les jeux semblables, sinon je n’aurais pas une bibliothèque de jeu rempli de RTS et de FPS. Le problème de Corruption c’est qu’on a moins de profondeur que Mutant Year Zero et l’on a une énorme pile de problèmes frustrants qui rendent le jeu injuste pour le joueur. Cela dit, c’est un jeu pour ceux qui aiment les tactiques centrés uniquement sur le combat et qui n’ont pas envie de passer des heures à construire une base comme dans XCOM ou améliorer des armes et explorer des cartes.

Cette image résume le plus gros problème du jeu. On place nos unité pensant avoir une ligne de tir, pour ensuite se faire dire NON.

Le jeu est relativement simple et l’histoire est négligeable. Quelque chose du genre: le méchant gouvernement autoritaire et les rebelles de l’UPA (non pas l’Union des Producteurs Agricoles). Grosso modo, vous contrôlez trois soldats biomécaniques augmentées génétiquement blablabla. Chacun commence la partie avec des armes spécifiques, mais il est possible de changer et même d’avoir deux fois la même arme (deux mitraillettes par exemple). Les mises à niveau sont particulières à chaque personnage, mais certains objets (grenade, bombe, premier soin, etc.) sont utilisables par tous. On n’est donc pas mal foutu si le personnage avec la trousse de premiers soins se fait tirer ou est trop loin du personnage à réanimer. J’aime beaucoup cette façon de faire. Les trois chapitres se divisent en 6 missions. Dû à la structure en embranchement, il est possible de compléter le chapitre en ne faisant que 4 d’entre elles. Par contre, on passe à côté des récompenses qui pourraient être utiles. Chaque mission offre plusieurs niveaux de réussite avec des objectifs secondaires et des médailles, des défis du genre : tuer 5 ennemis sans activer l’alarme. Pour ceux qui aiment collectionner des achèvements, ça peut être intéressant et ajouter à la difficulté.

C’est beau par contre

Commençons par du positif : le jeu est superbe. Le graphisme est époustouflant, et les effets atmosphériques sont à jeter par terre. Le tourbillon de feuille morte qui se déplace sur le sol a réussi à détourner mon attention de l’action pendant une minute. Le monde poste apocalyptique est surprenant et rempli de vie avec des oiseaux et des effets de coucher de soleil. La musique est engageante et ajoute beaucoup à l’action. Nos personnages sont jolis et avec des têtes assez différentes que l’on puisse les identifier sans problème. Les contrôles sont à porter de nos doigts, et avec quelques touches ont réussi à naviguer facilement les options de notre personnage. Toute la présentation visuelle de l’interface joueur est claire et il n’y a pas de doute sur ce que l’on sélectionne durant notre tour de jeu. Si votre personnage meurt, il revient à la vie à la fin de la phase de combat, il y a donc moins de gestion de trousse médicale, et ça rend le jeu plus facile, ce qui est une bonne chose, car vous allez voir plus loin, le jeu ne nous la rend pas facile.

Je vous l’ai dit que c’est beau… mais après 5 missions sur le même pont on a fait le tour.

Si l’on rentre dans les détails, c’est ici que ça commence à nous irriter. Le visuel est beau, il y a plusieurs moments ou l’on a de la difficulté à comprendre quel genre de structure on a à faire lorsque l’on déplace notre personnage. La caméra enlève certains murs et obstacles avec un système de transparence que l’on a déjà vu auparavant, mais il semble que certains éléments restent en place ce qui rend la chose confuse surtout à l’intérieur des bâtisses. Un autre aspect frustrant est que même si l’on peut clairement voir l’ennemi de notre position, pour une raison ésotérique, le jeu mentionne : « pas de ligne de tir ». Parlant de ligne de tir, j’en ai soupé des jeux dans lesquels les ennemis nous tuent en tirant au travers des murs. Il me semble que si le jeu me donne 0% de chance de tuer un ennemi, celui-ci devrait avoir la même statistique envers moi. L’intelligence artificielle en 2029 est aussi conne que celle de 2020. Rassurez-vous, les robots ne sont pas à la veille de prendre le contrôle. Le meilleur exemple de cela : l’ennemi qui se place dans un espace ouvert en plein dans la ligne de tir de mes compagnons. L’ennemi sembler penser que de sacrifier des unités pour avoir une meilleure ligne de tir est une technique valable.

J’ai aimé le système d’inventaire semblable à Mutant mais encore plus simple et qui ne nous restreint pas à certain type d’arme.

Un gros élément sur lequel il est difficile de passer c’est la répétition. Je ne déteste pas qu’un jeu nous fasse revisiter un même niveau plusieurs fois, mais disons que le maudit pont et la cabane du Sheriff je pense que je les ai assez vus après cinq fois. Le pire c’est que les mêmes ennemis reviennent et ils sont placés au même endroit! Les ennemis deviendront « corrompus »  dans la 3e partie du jeu, mais il s’agit en fait de version zombies de ceux que l’on a déjà affrontés. Le jeu suggère aussi qu’il est possible d’utiliser l’invisibilité pour atteindre nos objectifs, mais en même temps nous demande de tuer tous les ennemis comme second objectif. Il est possible de tuer un ennemi sans alerter les autres au début de la partie, mais les ennemis deviennent très forts rapidement et les 2 seules armes silencieuses que l’on possède ne font pas assez de dommage. On finit donc par foncer dans le tas en mode Rambo à chaque fois. Si je mentionnais plus tôt la beauté de la trame sonore, disons que ça prend une débarque du côté des dialogues. Ce genre de jeu nous a habitués à de la répétition avec des phrases militaires du genre : Taking position! Enemy in sight! Taking damage! Etc. Avec le temps on devient insensible et le tout disparait comme un bruit de fond. Corruption 2029 vous offre un paysage auditif différent avec du Shakespearien tel que :Fuck! They’re fucking shooting at us! Motherfucker! Kill the Fucking sniper! Et j’en passe. Après 1 heure de jeu, tu en as ta claque du dictionnaire de Samuel L Jackson.

Il y a des choses à découvrir en explorant, comme des trousses de survie. Mais aussi des radios qui peuvent éloignés les ennemis de leur poste.

Bref voilà. Je pensais avoir trouver un bon jeu qui me donnerait le coté action qui manquait dans Mutant Year Zero (trop axé sur les tactiques sournoises pour moi), tout en simplifiant les l’équipement et les améliorations. Malheureusement, les lignes de visées inconstantes et les ennemis qui tirent au travers des murs ont vite fait de réduire mon engouement. Dans un jeu tactique où tout repose sur le placement des unités, c’est impardonnable. Je pourrais passer outre les blasphèmes de bas niveau, mais avec la réutilisation des lieux et des bogues de l’engin de Mutant Year Zero, ça donne une impression de jeu fait à la va-vite et bon marché. De plus le jeu est le même prix (40$) que son grand-frère. Je ne peux pas le recommander à ce prix. Et J’ai de forts doutes que le jeune ne recevra pas de rustines et du nouveau contenu. Attendez qu’il tombe sous les 20$ ça rendra les bogues tolérables. Le fait qu’il soit sur Epic Store n’aide pas, puisqu’il n’y a pas de forum lié au magasin où les joueurs peuvent exprimer leurs doléances. La rejouabilité se situe au niveau des médailles si c’est quelque chose qui vous intéresse.

Page Epic Store

Points forts

  • Graphisme et Musique.
  • Mécaniques de combat simple et efficace.
  • Jeu orienté sur le combat (pour certain).

Points faibles

  • Répétition copier-coller des ennemis, des cartes et des dialogues des ennemis.
  • Combat constant contre les ligne de visée qui peuvent anéantir votre stratégie.

Eric Chamberland

Twitter @chambee