(Test FG) As Dusk Falls

C’est peut-être le fait de vieillir, mais plus les années passent et plus j’adore et découvre le style de jeu dit narratif. Que ce soit des nouvelles vidéoludiques ou des jeux faits par Don’t Nod Entertainment, j’y trouve mon compte au moins 90% du temps. Alors, oui je sais je suis en retard, mais quand j’ai débuté mon aventure dans le jeu As Dusk Falls, ma bouche est demeurée ouverte du début à la fin. Bref, j’ai adoré et voici pourquoi.

Le scénario:

As Dusk Falls est un drame interactif original qui explore les vies plutôt mouvementées de deux familles sur un cycle de trente ans. Tout commence en 1998, lorsqu’un cambriolage vire à la tragédie dans une petite ville de l’Arizona. Les choix que vous devrez faire auront un impact sur le destin des personnages dans ce récit où se mêlent trahison, sacrifice et résilience.

Vraiment, j’ai adoré que les développeurs aient eu l’idée géniale d’entremêler le destin des deux familles, et ce, jusqu’à la toute fin. Au lieu d’y aller avec des histoires séparées. Outre ça, oui il s’agit bien de deux types familiaux forts différents, mais très classiques dans l’approche avec des personnages quelque peu clichés. On y trouve d’un côté: un grand-père tentant de se racheter auprès de son fils, un père de famille qui ferait tout pour le bonheur de sa femme et sa jeune fille et de l’autre: une mère et ses trois fils qui sont tombés dans le vice et la violence, les trois enfants élevés par un père alcoolique et peu présent. Se greffent à eux, une mère célibataire gérante d’un motel, un vétéran un peu louche et un shérif corrompu.

Malgré tout ce festival de banalités, As Dusk Falls de prime abord, promettait des répercussions sur plusieurs décennies avec une prémisse qui se concentre sur la petite Zoé devenue grande et traumatisée par les événements passés, que vous vivrez tout au long de cette pépite vidéoludique qui dure entre 8 à 10 heures. Et force est d’admettre que je n’ai jamais vécu de longueurs et c’était vague de rebondissements, de surprises et surtout, plusieurs événements émotionnels autant heureux que tristes. Quand est-il de l’aspect multijoueur? Jusqu’à 8 personnes peuvent se réunir sur un même écran via une application mobile en local ou tout simplement en ligne pour jouer ensemble.

Choix, décisions, répercussions:

Comme il s’agit d’un jeu narratif, As Dusk Falls vous fera incarner plusieurs personnages à tour de rôle. Les différentes décisions feront évoluer le récit et pas toujours selon ce que vous penserez. Disons, que j’ai tenté de jouer le jeu comme si moi, je devais faire face à ces choix et que ça serait mes décisions. Plus souvent qu’autrement, la balance est allée de mon côté. Par contre, là où je pensais avoir fait le bon choix, ça s’est reviré contre moi. C’est l’effet de surprise et stupéfaction que je suis convaincu, recherchait l’équipe du studio Interior Night. Si vous pensez que le jeu est similaire aux titres offerts par Telltale Games ou Don’t Nod Entertainment, il n’en est rien au final. Le studio a fait à contrario le pari d’offrir une série totalement interactive et immersive dans laquelle vous ne contrôlez pas les personnages, ils ne se déplacent pas et il n’y a aucune phase d’exploration. Tout est dicté par la narration.

Les mécaniques de jeu reposent sur les événements d’action contextuelle (QTE) parfois avec du temps et à d’autres moments non. Vous aurez également des éléments du décor à sélectionner ainsi que des choix à effectuer qui auront de réelles répercussions et vous offriront une des fins disponibles. Ceux qui ne veulent pas jouer à ce type de jeu de par le stress engendrer par le bon choix de boutons à peser, rassurez-vous, ce n’est pas le cas. Vous aurez cependant à choisir parmi certaines lignes de dialogues. En jouant, j’ai remarqué un petit détail fort original, un nouveau choix de dialogue peut se révéler si le personnage demeure pensif et attend quelques secondes avant de répondre. Même si le titre se concentre que sur l’essentiel, c’est-à-dire, l’histoire, l’aspect narratif et les personnages, ce n’est pas plus mal et au contraire, ça rajoute au côté immersif déjà très présent.

Dernier point, le studio s’est clairement inspiré du jeu Detroit Become Human de Quantic Dream en offrant l’arc de décisions à la fin de chaque chapitre dans le but d’offrir un comparatif avez les choix des autres joueurs/joueuses et surtout, en reprenant certains arcs pour y changer vos décisions.

Visuellement sans reproche:

Je ne sais trop comment catégoriser le style visuel de Ask Dusk Falls, autre que c’est du jamais vu et une onomatopée qui est surtout de ma bouche: WOW!!! Ce sont de vrais acteurs/actrices, mais avec un rendu en peinture vivante je dirais. C’est complexe à expliquer, il faut le voir. Il s’agit d’un nouveau type de nouvelle visuelle, mais plus interactive et davantage immersive. Certes, les personnages n’ont pas vraiment d’animations et de synchrolabiale, mais ça fait son charme. J’ai été quelque peu perturbé au départ, mais croyez-moi, on s’y habitue rapidement. Sans langage corporel, sans animations faciales, les interprètes arrivent à donner vie à leur personnage et à transmettre leurs émotions, un véritable tour de force. C’est un parcours sans faute.

Un doublage sublime:

Comme il y a absence d’un véritable jeu d’acteurs/actrices, on mise tout sur l’ambiance et le doublage et ici, c’est impressionnant, autant en anglais qu’en français. J’ai retenu une voix qui me disait quelque chose et je l’ai retracée, il s’agit de la voix magnifique d’Anne-Charlotte Piau dans le rôle de Joyce. Une intonation qui ne passe pas inaperçue. On sent les émotions dans les voix et c’est d’autant plus remarquable avec une absence physique. La bande originale en offre pour tous les goûts avec des pièces connues issues des années 80-90. Un beau mélange.

Une fin?

Le seul reproche que j’aurais à faire est la finale qui n’en dévoile pas assez sur le sort qu’attend Zoé, devenue plus vieille. Une suite à venir? Que vous aimiez ce style ou pas, je vous le conseille ardemment. Une superbe expérience très originale. On s’entend que pour un premier jeu, c’est déjà un classique, bien hâte de voir le prochain projet de Interior Night.