Le studio français Asobo Studio nous a offert une claque monumentale en 2019 avec l’excellent A Plague Tale: Innocence et ensuite en prenant le relais sur Microsoft Flight Simulator. Le studio récidive avec la suite de A Plague Tale avec Requiem. Est-il à la hauteur du premier, mieux ou décevant? Je pars à Marseille, vous m’accompagnez et on en jase.
Le scénario:
Le premier opus mettait en scène Hugo et Amicia en 1348, dans une France ravagée par la Guerre de Cent Ans et comme un malheur n’arrive jamais seul, ça coïncidait également avec le début d’une épidémie mortelle, la Peste Noire qui tuera 25 millions d’êtres humains. Les rats avaient alors été utilisés comme synonyme de ce fléau en invoquant La Macula. Avec le second chapitre, on retrouve de nouveau le duo frère/sœur Amicia et Hugo fuyant leur passé douloureux, Amicia et son frère voyagent en direction du sud, vers des contrées lointaines et leurs cités marchandes. Ils tentent d’y prendre un nouveau départ et de contrôler la malédiction d’Hugo. Mais lorsque les pouvoirs d’Hugo ressurgissent, mort et destruction s’abattent en un fracassant déluge de rats. Forcés de fuir, ils placent leurs espoirs dans une île énigmatique qui pourrait être la clé du salut d’Hugo.
C’est la digne suite du premier volet, avec Amicia étant devenue une jeune femme, son frère toujours à ses côtés, sa mère et Lucas. Un quatuor qui en verra de toutes les couleurs et qui passera par toute la gamme des émotions. Si vous avez vécu quelques moments bouleversants dans le premier, attendez de faire le second, il y a des scènes très difficiles à vivre. J’ai adoré du début à la fin. L’histoire est plus riche, mieux aboutie avec davantage de rebondissements. Si vous le terminez, rester après le générique et après le second générique, parce que oui, le jeu termine sur un épilogue et… En tout cas, vous verrez bien. L’aventure se déroule entre 15 à 25 heures, c’est qui est près d’une dizaine d’heures de plus que son prédécesseur. Le jeu se divise en 17 chapitres d’environ 60 minutes chacun et vous fera passer par une panoplie d’endroits sans vivre une redondance. Le jeu passe très vite et il y a de l’action à tout moment. J’avais hâte de voir la fin, mais pas en même temps.
Amicia la frondeuse:
On se la joue en solo et c’est parfait ainsi. Autre que la mission principale, vous aurez des fleurs à collectionner pour l’herbier d’Hugo ainsi que des plumes. Il y a aussi comme le premier opus, de belles surprises comme l’énigme des moulins à vent. On vous offre une bien meilleure liberté que « Innocence » chaque coin, chaque petit endroit aussi étroit soit-il doit être vérifié. Un jeu où l’exploration est grandement récompensée. Les décors sont remplis de cachettes dans lesquels on peut y dénicher des ressources dans le but d’améliorer l’équipement d’Amicia comme sa fameuse fronde. Le tout se divise en onglet encore comme mentionné ci-dessus:
- Onglet de Fabrication – dans lequel on peut y concocter différentes mixtures, entre autres.
- Onglet d’Amélioration – celui-ci sert à améliorer l’arme principale d’Amicia, sa fronde qui vous sera d’une grande utilité, une nouveauté, l’arbalète ainsi que tout son équipement et ses aptitudes. En plus d’y aller d’un brin d’alchimie.
- Onglet Codex – ce dernier se concentre sur les items cachés se divisant en trois catégories: Herbier d’Hugo, vous devrez trouver des fleurs qu’Amicia mettra dans ses cheveux et plumes. À vous de les découvrir, certains d’entre eux sont une belle surprise.
Bien que le dernier onglet soit optionnel, il en vaut la peine quand même soit pour en connaître un peu sur l’époque ou la famille De Rune, les deux premiers sont primordiaux si vous voulez progresser. Dans certaines séquences, Lucas viendra vous aider ainsi que Hugo avec ses rages de rats. Les mécaniques de jeu reposent sur trois phases bien distinctes, mais qui se regroupent pour permettre l’avancée dans l’aventure. J’ai eu droit à des périodes d’infiltration, des affrontements et quelques puzzles mettant en vedette les fameux rats. De plus, autre Amicia, j’ai pu prendre le contrôle des rats qui m’ont aidé à certains moments même s’ils sont les ennemis, plus que la milice parfois.
Le jeu ne renferme pas un grand facteur de rejouabilité, si ce n’est que pour refaire les différents chapitres dans l’ordre que vous le voudrez dans le but de chercher les éléments manquants pour finir le jeu à 100%. L’intelligence artificielle est vraiment très réveillée, si vous le pouvez, tenter l’approche furtive, c’est plus difficile, mais hautement gratifiant. Pensez utiliser les moyens qui s’offrent à vous pour détourner l’attention des gardes pour ainsi passer et continuer dans certains passages. Si vous avez de la difficulté lors de certaines séquences, tentez de comprendre et suivre la routine des gardes. Cela vous permettra de bien réussir la mission.
L’un des plus beaux jeux:
Le titre d’Asobo Studio repose sur une immersion totale et est d’une beauté très, très impressionnante. Déjà, le premier se débrouillait bien côté visuel, mais là, Requiem est magnifique. Je ne compte plus les moments où je me suis arrêté pour contempler les splendeurs des décors et environnements, d’ailleurs très variés. Juste comme exemple au départ dans le village, ça regorge de richesse et détails, c’est vivant et les interactions très nombreuses. Les derniers chapitres sont incroyables. Graphiquement, le jeu atteint pratiquement la perfection. Il n’a rien à envier aux grosses productions avec un budget quasi sans fin. L’engin graphique utilisé est impressionnant. Je n’ai vécu aucun gel, mais lorsque l’action devenait trop présente, j’ai subi quelques ralentissements. Ce sont les petits détails qui font un grand jeu et ce titre en est rempli. Un jeu riche autant par sa beauté que sa technicité. Bref, la direction artistique est exceptionnelle. Les cinématiques sont incroyables. Il n’y a pas de transition entre celles-ci et le jeu en action. Les centaines de rats à l’écran… épeurant et en même temps saisissant. Retenez que le feu demeure votre meilleur allié tout comme le premier opus.
L’ambiance à son paroxysme:
L’un des principaux points qui étaient présents dans le premier jeu demeure son ambiance et cette fois, c’est encore mieux. Le lien entre Amicia et Hugo est plus fort et les nouveaux personnages qui sont leur apparition comme Sophia et Arnaud entre autres. Le doublage est parfait, le jeu des acteurs/actrices est convaincant. On sent les émotions qu’elles soient tristes ou heureuses. La trame sonore ou si vous préférez tout ce qui entoure les bruits ambiants, c’est simplement magique. Il y a tellement de conversations entre les personnages non jouables. La bande originale est encore sous la supervision de l’excellent compositeur Olivier Derivière qui est reconnu pour son travail colossal au fil des années et de sa longue collaboration avec Focus Entertainment. Des pièces instrumentales qui demeurent dans la tête et qui se mêlent à l’action.
C’est terminé?
Je pensais que le premier opus avait atteint un effet de surprise, mais avec celui-ci c’est encore mieux. Rien de moins qu’une des meilleures aventures que j’ai jouée dans ma vie de joueur. Il y a plusieurs rumeurs que le troisième chapitre serait dans les plans, mais on verra. La dernière scène pourrait être un bon indice. Immense recommandation.
Cote FG: 9.5+/10
Fiche technique:
- Développé par Asobo Studio.
- Publié par Focus Entertainment.
- Jeu d’action/aventure et d’infiltration.
- Se joue en solo uniquement.
- Disponible PC, PS5 et Xbox Series. (testé sur Xbox Series X)
- Version boîte et téléchargeable.
- Offert en version intégrale anglaise ou française.
- Site officiel: https://www.focus-entmt.com/fr/games/a-plague-tale-requiem