Il y a de ces jeux qui partent d’une simple idée sur papier, mais qui devient un véritable bijou vidéoludique. C’est le cas avec le jeu très original ViewFinder du studio indépendant Sad Owl Studios. Alors, on met tout en perspective et je vous livre mon compte rendu. J’espère qu’après cet article, je vous aurai intéressé à ce titre qui semble avoir reçu un accueil plutôt discret.
Fiche technique:
- Titre: ViewFinder
- Développeur: Sad Owl Studios
- Éditeur: Thunderful Publishing
- Genre: jeu de casse-têtes et réflexion
- Style: se joue en solo uniquement
- Date de sortie: 18 juillet 2023
- Plateforme: PC et PlayStation
- Disponibilité: version téléchargeable seulement
- Langues des dialogues: anglais
- Langue des menus/sous-titres: anglais/français
- Site officiel: https://discord.com/invite/QRX44jhBvU
Avis du rédacteur:
Viewfinder est un jeu d’aventure à la première personne dans lequel vous donnerez vie à vos photos en les intégrant dans le monde dans lequel vous évoluerez. Alors, faites comme moi et entrez dans ce monde et tentez de percer ces mystères oubliés. On nous place dans le rôle d’une personne sans nom, sans visage, sans rien finalement en vue à la troisième personne. Bref, une totale absence d’identité confinée dans un avatar. Après ce préambule, une autre personne qui nous parle entre en scène. Cette dernière, on ne la verra qu’une fois derrière une espèce de panneau de verre et c’est là que l’on comprendra que tout n’est qu’une sorte de simulation. Tout est une question de point de vue après tout.
Ne vous attendez pas à une tonne de surprises et de rebondissements. La narration qui s’effectue tout en douceur via cet univers artistique absurde vous embarquera à coup sûr. Chaque nouvelle zone semble contenir un nouveau thème. Tout se base sur la résolution d’énigmes et il vous en prendra entre 5 à 6 heures pour en voir le bout. Tout dépendra alors de votre vitesse d’exécution à bien comprendre comment avancer. Pour ma part, ce fut suffisant. Pourquoi vouloir allonger une expérience très satisfaisante au risque de faire dans le superflux? Par contre, si vous croyez que six heures c’est long pour ce type de jeu, alors détrompez-vous, car le jeu s’agit d’une perle à parcourir, découvrir de bout en bout avec à la clé, une immersion totale. Une version en réalité virtuelle aurait été incroyable, mais elle n’est malheureusement pas dans les plans actuels du studio. En plus de la mission principale, il existe des défis secondaires beaucoup plus complexes à aborder. Il sera aussi possible de récolter des objets à collectionner un peu partout dans les niveaux. Ces derniers sont d’ailleurs souvent très bien cachés, ce qui vous obligera à explorer et fouiller partout.
L’histoire est racontée via une panoplie de journaux et témoignages disséminés un peu partout sur notre chemin. ViewFinder cache un scénario intriguant et je l’ai noté dans ma vidéo, un monde à la Inception. Il en revient à vous d’en connaître la suite.
Offrir un jeu basé sur une unique mécanique de jeu était très risqué, surtout avec ce qui est présenté d’habitude dans ce type de jouabilité, mais c’est une totale réussite. Le titre arrive à se renouveler sans cesse et vous poussera à mettre à bon escient votre sens de la réflexion et de la créativité. La mécanique est fort simpliste dans son approche: permettre de jouer avec les images et les intégrer dans le décor en temps réel sans aucun effet tout en en faisant fi des perspectives. Le résultat n’en est plus que fantastique. Le droit à l’erreur est toutefois permis, sachant qu’à tout moment, vous pourrez retourner en arrière en rembobinant vos actions. Le but de chaque zone se base sur la même action à accomplir, c’est-à-dire de fuir en empruntant un appareil de téléportation. Pour y arriver, vous devrez imprimer ou trouver des images figées dans l’environnement afin de vous créer des passages en trois dimensions. C’est peut-être pas évident à expliquer et comprendre comme ça, mais le meilleur moyen d’y arriver, c’est de s’y plonger carrément. La limite imposée? Votre imagination!
Du côté visuel, c’est tout aussi réussi. Après quelques zones, j’avais une crainte de devoir me retaper les mêmes scènes, mais dans une formule différente, mais il n’en est rien. J’ai passé de zones offrant de magnifique couleurs, à des paysages produits au fusain et même un niveau en 8 ou 16 bits me rappelant les premiers balbutiements de Doom ou Wolfeinstein. Jouer avec les perspectives s’est avéré le point culminant de l’aventure. Textures, couleurs vives, couleurs ternes, tout y est pour vous y perdre dans votre tête. Par contre, tout n’est pas parfait. J’ai vécu quelques petits bogues de textures ou d’effets de collision au moment de transposer certaines images.
Pour l’aspect audio, c’est bien. Il y a la voix de Jessie qui fait acte de présence quelques fois, le tout en anglais, parce que oui le titre est offert avec voix en anglais seulement, la bande originale est de bonne facture avec des pièces instrumentales très zen et relaxantes. Les bruits ambiants rehaussent le facteur immersif déjà fort bien présent. Plus haut, je vous ai mentionné pouvoir faire la collecte de quelques items, alors sachez qu’il y a des gramophones de dissimuler un peu partout, ce qui permet à l’écoute, de comprendre des bribes de l’histoire. Et il y a Cait le chat… qui parle. J’ai adoré la fonction de la manette PS5 qui permet d’entendre certaines tonalités au travers du micro.
Pour conclure, voici encore un excellent exemple d’un studio qui ose une idée originale sur papier et une fois transposée en jeu, c’est encore mieux. Merci Sad Owl Studios pour cette grande expérience de jeu. J’ai adoré.
Points positifs:
- Découvrir l’histoire en jouant.
- La direction artistique.
- Le jeu des perspectives.
- Une bonne durée de vie.
- L’intégration de la manette DualSense de la PS5.
Points négatifs:
- Parfois complexe à résoudre certaines énigmes.
- Certains bogues d’affichage.