L’année 2017 fut marquante dans mon esprit pour une chose en particulier, la sortie du jeu québécois Kona. J’avais suivi le développement et j’avais très hâte de mettre la manette dessus. Une fois chose faite, je ne fus point déçu, loin de là. Assister à une superbe dans la peau du détective Carl Faubert a été une aventure sublime. Ce qui a vraiment donné une saveur locale bien à elle, c’est la voix magnifique à la narration de Guy Nadon. On revient en 2023, six ans plus tard et enfin, la suite est entre nos mains portant le nom de Kona II: Brume. Est-ce que la si longue attente en a valu la peine ou ce fut un passage obligé par la case de déjà-vu? Je m’arrête un instant, juste comme ça tranquillement, pas loin du Carré St-Louis (Repose en paix Karl Tremblay) et je vous livre mon compte rendu.
Fiche technique:
- Titre: Kona II: Brume
- Développeur: Parabole
- Éditeur: Ravenscourt Games
- Genre: jeu d’aventure/enquêtes
- Style: se joue en solo seulement à la première personne
- Date de sortie: 18 octobre 2023 sur PC, Nintendo Switch, PlayStation et Xbox
- Disponibilité: version téléchargeable uniquement
- Langues des dialogues: anglais/français
- Langue des menus/sous-titres: anglais/français
- Site officiel: https://ravenscourt.games/fr/games/konaII
Avis du rédacteur:
Nord du Québec, 1970: un village minier se trouve enveloppé dans une réalité déformée par un mystérieux brouillard, la Brume. Je reprends mon rôle du détective Carl Faubert, chargé de découvrir les origines énigmatiques de cette force surnaturelle. Pour ce faire, je devrai découvrir les paysages enneigés et rencontrer des victimes et survivants d’une avalanche dévastatrice. Ma mission ultime: retracer le sombre secret derrière la Brume… et chercher à l’éliminer. Bref, une petite journée au bureau.
Cette fois cette nouvelle enquête débute quelques heures après la conclusion de la précédente. Pour rappel, l’ami Carl était parvenu à fuir un immense danger alors qu’il se retrouvait à l’intérieur d’une barque. On reprend l’action lors de cette même nuit, en plein milieu du lac. Alors que nous tentons de rejoindre l’autre côté de la rive, on est pris pour cible par on ne sait qui et pour quelle raison. Les balles fusent de toute part et on a d’autres choix que de plonger dans les eaux glaciales pour sauver sa vie. Quelques minutes après cet affreux cauchemar réel, on atteint finalement la berge et non sans peine, trouve refuge dans une cabane. À cet endroit, on panse ses blessures, se réchauffe en allumant un feu et se repose en dormant une bonne nuit de sommeil réparateur. Au réveil, il est temps de se mettre en route et braver le froid hivernal québécois en quête de réponses et de vérités.
Voilà une prémisse qui jette les bases d’une autre enquête qui verra Carl en voir de toutes les couleurs avec à la clé, de nombreux rebondissements. Si jamais vous n’avez pu vivre les événements du premier opus, ne vous inquiétez, chez Parabole, ils sont pensés à tout en greffant une séquence vidéo expliquant ce qui s’est passé dans son prédécesseur. Mais entre vous et moi, une vidéo explicative c’est bien, mais le vivre en entier, c’est mieux. Pensez tout comme le premier volet, y investir entre 7 à 8 heures. Ce qui est très bien pour le prix demandé fixé à 30$ quelques pouces.
Côté mécaniques de jeu, on ne sent pas vraiment d’évolution, mais le titre offre tout de même quelques points retouchés franchement souhaités. C’est terminé le temps de la rigidité du personnage à bouger, des escaliers pénibles à emprunter ou les portes ayant du mal à s’ouvrir quand le personnage demeure devant. Les développeurs ont corrigé les faiblesses du premier chapitre, rendant l’expérience fort agréable manette en main. Le côté survie est toujours présent avec le trio maudit: endurance, santé et résistance au froid. Le tout s’affiche à l’écran sous forme de jauge dans la gauche supérieure de l’écran. Malheureusement, le défi ne réside clairement pas dans cet aspect. Les feux de camp sont nombreux et les ennemis peu présents. Il y a même un niveau de difficulté à choisir qui se concentre sur le mode histoire. La vraie situation plus complexe à surmonter, sont les énigmes et l’absence d’indices évidents sur la résolution de celles-ci. Pour ce faire, une caméra et un carnet de notes sont mis à notre disposition. Portez attention à quels preuves ou indices on vous demande prendre en photo. Autre point négatif, la carte n’est vraiment pas claire. Vous devrez faire preuve d’un bon sens de l’observation, car sa lecture reste chaotique. Le marquage d’un point d’intérêt demeure nébuleux, la notion de niveau n’étant pas prise en charge. Ce qui rendra la recherche d’un indice fastidieux dans une habitation à plusieurs étages.
L’aspect visuel montre les six ans entre les deux titres. On sent une réelle évolution entre les deux jeux. Parabole offre un rendu plus qu’espéré pour un studio indépendant. J’ai remarqué quelques textures qui chargeaient à l’avancée, mais rien de bien grave. La réalisation supplante même certains jeux développés avec les moyens AAA. Certains détails vous sauteront aux yeux. Le bestiaire par contre manque d’imagination et je me suis demandé pourquoi tant de munitions pour si peu de présences ennemies.
Ce qui m’amène au point le plus jouissif du jeu, son côté auditif. Guy Nadon est de retour à la narration et c’est tant mieux. Une voix sublime pour une narration qui l’est davantage. Les années d’expérience se font grandement sentir. La bande originale qui regroupe certaines pièces issues de notre folklore québécois n’est pas en reste. L’ambiance parfois est stressante et parfois comme la température, glaciale, mais ça manque un peu de surprises.
En guise de conclusion, voilà un jeu qui n’est pas frappé par la guigne du second épisode. Celui-là, il est le bienvenu, même après six ans. Est-ce que l’on aura un autre chapitre pour clore la trilogie? Je le souhaite grandement. Kona II: Brume prouve que le Québec produit d’excellents jeux.
Points positifs:
- Le récit captivant qui se poursuit.
- Une évolution visuelle palpable.
- La narration de Guy Nadon.
- L’ambiance géniale.
- La bande originale bien de chez-nous.
- Une bonne durée de vie.
Points négatifs:
- Certaines textures apparaissent au fur et à mesure.
- Manque d’indications sur la carte.
- Peu de défis.