(Test FG) Harold Halibut

Les jeux en mode stop-motion, ce n’est vraiment pas répandu et pourtant, c’est un style visuel tellement joli. Donc, lorsque le studio allemand Slow Bros s’est mis à la tâche il y a… 11 ans, il fallait bien que le projet aboutisse et c’est arrivé en avril 2024. Est-ce que tout ce temps de développement en valait la peine? Oui, oh que oui, malgré certains petits irritants. Alors, Harold 1, Harold 2, Harold 3, etc, suivez-moi et je vous montrerai pourquoi.

Fiche technique:

Titre: Harold Halibut
Développeur: Slow Bros.
Éditeur: Slow Bros.
Genre: stop-motion/narratif
Style: se joue en solo uniquement
Date de sortie: 16 avril 2024
Plateforme: PC, PS5 et Xbox Series X|S
Disponibilité: version téléchargeable seulement
Langues des dialogues: anglais
Langue des menus/sous-titres: anglais/français
Site officiel: https://slow-bros.com/harold-halibut

Avis du rédacteur:

Cela fait 250 ans que votre maison, un vaisseau spatial le Fedora, ressemblant à une arche, a fui La Terre au bord de la guerre froide pour trouver une planète habitable afin de préserver la race humaine. Vous êtes Harold, un jeune assistant de laboratoire à la solde de la scientifique en chef du vaisseau, Jeanne Mareaux. On se retrouve à bord du vaisseau prisonnier sur une planète aquatique sous l’eau, frappée par des tempêtes solaires qui empêchent l’engin de redécoller. Jeanne Mareaux travaille sans relâche pour trouver un moyen pour le vaisseau de quitter cette impasse et ainsi trouver un nouveau foyer plus sec ou peut-être retourner sur La Terre.

Depuis, la vie suit son cours et les habitants du Fedora l’ont transformé en une micro-cité avec magasins, restaurants, laboratoire, logements, classe scolaire, créant ainsi une société fonctionnelle qui, génération après génération, vit d’espoir de pouvoir enfin revoir le ciel et reprendre sa mission initiale. On campe le rôle d’Harold, un homme à tout faire, maladroit, peu sûr de lui et très rêveur. Une entreprise nommée Toutes Eaux a pris le contrôle du Fedora en mettant en place le système de transport tubulaire, permettant de passer d’une zone à une autre très rapidement. De plus, cet organisme est en charge de la sécurité, de la justice, du décompte du temps et de tout le budget.

Le titre se définit avant tout comme un jeu narratif qui oscille entre une nouvelle visuelle et le type pointer-cliquer. Votre mission consiste à explorer toutes les zones, accepter des missions, parler et interagir avec les autres personnages. Vous devrez par exemple, enquêter sur peut-être un complot, venir en aide au laboratoire, distribuer du courrier et même faire la rencontre d’une autre forme d’êtres vivants. Parlant habitants du Fedora, ils sont pour la plupart très chaleureux et possèdent leur personnalité distincte comme Chris, Monsieur En Forme et aussi professeur ou Cyrus, le rat de laboratoire sur qui repose peut-être LA solution. J’ai adoré de tous les rencontrer. Ce qui a mené à certains moments très cocasses et à divers objectifs à réaliser, assez saugrenu. Par contre, Harold se posera certaines questions existentielles qui vous feront vous interroger sur ledit sujet vous aussi. La rencontre avec Weeou change totalement la dynamique de l’histoire et je ne vous en dévoile guère davantage. Disons que je ne m’attendais pas à ce dénouement pour la fin. J’y ai passé 15 heures et je l’ai terminé à 96%. Certes, le jeu peut être beaucoup plus court, ce n’est pas obligatoire de faire toutes les missions. Par contre, étant un jeu narratif, j’aurais passé à côté de bien des situations assez bizarres, drôles, tristes ou heureuses et bien d’autres qualificatifs.

Un Tetris grandeur nature!

Au chapitre des mécaniques de jeu, cet aspect représente le point faible à mon avis. Harold se déplace nonchalante, donc, il est très facile de se cogner partout ou même rester pris en heurtant une chaudière au sol. Il marche d’un bon pas, mais vous pouvez l’accélérer en appuyant sur une touche afin de le voir courir… pas trop vite. Il peut interagir avec divers objets et aussi accéder à son PDA, une tablette dans laquelle il pourra voir les messages reçus et consulter les diverses tâches de la journée. De plus, il dessine des croquis en fonction de ses rencontres et de ses découvertes que l’on peut consulter. Lorsque le temps est venu, Harold doit descendre dormir pour repartir le lendemain. Vous aurez à réussir quelques mini-jeux très faciles. Il s’agira d’appuyer sur les bonnes touches. Vraiment dans l’ensemble c’est plutôt bien fichu, mais pour moi, j’explique très mal l’animation qui voit toujours Harold voulant entretenir une converse au lieu de se placer devant la personne, faire un demi-tour pour se replacer, et ce, même si on se trouve déjà près de la personne. Les nombreux allers-retours à effectuer deviennent redondants. L’option d’une carte permettant de passer d’une zone à l’autre instantanément aurait été le bienvenu.

Le visuel est magnifique et riche en détail de toutes sortes. L’effet stop-motion fonctionne à merveille. Je rappelle que tout ce que vous verrez dans le jeu, a d’abord été fabriqué à la main pour ensuite être numérisé à l’ordinateur pour l’incorporer dans le jeu. Un travail colossal de titan. La fluidité est impeccable, malgré certaines textures qui chargeaient en changeant de pièce, surtout dans le dernier chapitre. Léger manque d’optimisation. Les décors sont magnifiques et une fois arrivé dans le monde extra-terrestre, ça avait des airs d’Avatar. Même chose lors de l’escapade en dehors du Fedora.

L’audio est incroyable. Que ce soit au niveau du jeu des acteurs/actrices, des pièces musicales ou des bruits ambiants, tout est parfait. Le doublage est en anglais et malgré quelques fautes d’orthographe dans les sous-titres en français, ou certains oublis de traduction, c’est digne d’un livre de grande qualité. Des lignes de dialogues, il y en a par centaines. C’est rempli d’humour du début à la fin avec des conversations prenant à l’occasion une tangente inattendue. Encore un travail de longue haleine.

Pour conclure, si vous aimez ce type de jeu, vous devez plonger dedans absolument. J’ai adoré de bout en bout. J’espère une suite, mais pas dans 10 ans de grâce. Je crois que Slow Bros. vient d’ouvrir un nouveau monde fascinant a explorer.