(Test FG) INDIKA

J’adore les jeux indépendants et encore plus lorsque celui que je joue est original, rafraîchissant et apporte des éléments rares et c’est le cas avec le projet des développeurs russes Odd Meter et leur je INDIKA. Nous connaissons tous le conflit mettant aux prises les envahisseurs venant de la Russie et les habitants de l’Ukraine qui défendent leur patrie tant bien que mal. Alors, lorsque j’ai su que le studio versera une partie des recettes de la vente d’INDIKA à un fond destiné aux enfants ukrainiens victimes de cette guerre, je ne pouvais pas rater l’occasion de le tester. Donc, entrez dans l’église, mettez-vous à genoux et le que commence la messe.

Fiche technique

Titre: INDIKA
Développeur: Odd Meter
Éditeur: 11 bit studios
Genre: narratif/énigmes
Style: se joue en solo à la troisième personne
Date de sortie: 02 mai 2024 (PC) / 17 mai (PS5/XSX)
Plateforme: PC, PS5 et Xbox Series X|S
Disponibilité: version téléchargeable seulement
Langues des dialogues: anglais
Langue des menus/sous-titres: anglais/français
Site officiel: www.indikathegame.com

Avis du rédacteur:

Le jeu nous place dans une Russie alternative du XIXe siècle, on vit l’histoire d’une jeune nonne nommée Indika qui se retrouve en dehors de son monastère, afin de transmettre une lettre importante. C’est là que l’aventure débute. Dès le départ, on se rend compte que cette dernière est victime d’intimidation de la part des autres religieuses au monastère. Elles ne l’aiment vraiment pas, elle qui semble habitée par le… diable et cherche à se débarrasser d’elle par tous les moyens et c’est là qu’entre en jeu la fameuse mission de la lettre qu’elle doit aller porter au Père Herman au Monastère de Danilov. Il faut savoir qu’il n’y a d’habitude aucun moyen de quitter le couvent sans en obtenir la bénédiction.

Suite à ce préambule, le périple d’Indika débute et vous fera passer par une panoplie de décors et paysages différents. L’aventure prendra une tout autre tournure lorsque vous ferez la rencontre d’Ilya, un prisonnier s’étant échappé et se rendant à Spasov pour y découvrir le Kudets. Okay, mais c’est quoi le Kudets? Ahhh, à vous de le découvrir, car je ne peux en parler plus malheureusement sous peine de divulguer des passages importants. Donc, même si vous contrôlez qu’Indika, il vous accompagnera jusqu’à la toute fin… ou pas. En voir la scène finale, prend environ 4 à 5 heures tout au plus.

Les développeurs n’offrent pas qu’une aventure narrative, mais un mélange de plusieurs genres. Il y a les phases en 3D avec Indika qui doit explorer pour trouver son chemin, des énigmes à résoudre et des mini-jeux en « pixel-art » en type jeu de plateforme. Ces mini-jeux nous ramènent dans le passé d’Indika et nous racontent quelques événements permettant de mieux comprendre l’histoire de la jeune femme et ce qui l’a menée à devenir une nonne. À mon avis, il y a deux ou trois de trop et vraiment pas intéressant à jouer. L’idée est bonne par contre. Ayez en tête qu’Indika n’est pas une nonne comme les autres. Vous ferez face à de nombreux péchés et même mettre en doute l’existence de Dieu. On comprend vraiment qu’elle a été forcée par la situation à en devenir une.

Tout au long de la mission, vous trouverez des éléments de culte ayant attrait à l’univers ecclésiastique comme des cierges à allumer, des livres religieux qui vous donneront des points dans le but d’augmenter la foi d’Indika. Une fois le nombre requis de points atteint, vous devrez choisir entre deux options qui permettront de cumuler davantage de points à l’immédiat ou obtenir un bonus de points qui s’additionneront tout au long de l’aventure. Par contre, ces points n’auront aucune utilité pendant le jeu. Parfois, lors de moments de remise en question, le diable interviendra et sèmera le chaos sur le parcours, ce qui détruira certains éléments dans la zone. Pour y remédier, il faudra simplement prier ou pas, afin de pouvoir revenir à l’état initial des choses et ainsi atteindre notre objectif. Bref, la prière servira à reconstituer le monde. Mais parfois, il faudra alterner entre l’enfer et notre monde, afin de pouvoir se frayer un chemin. Vraiment, le jeu renferme de très belles idées.

Visuellement, le jeu est superbe et roule très bien sous l’Unreal Engine 5. Ce qui permet d’offrir une magnifique direction artistique avec des décors très propres, des effets météo réalistes et des visages particulièrement détaillés tout en y laissant des traces de pas sur la neige. L’intérieur des habitations est parfois impressionnant et riche en détail. On se retrouve en plein conflit et l’absence d’habitants ou les divers bâtiments détruits ou laissés pour contre, rehaussent l’immersion. Le seul point négatif vient du fait que parfois, certaines textures chargent à l’avancée. Un léger manque d’optimisation. Il y a quelques scènes assez violentes et n’y jouer pas devant un enfant de grâce.

Côté audio, c’est encore une fois très immersif. On ressent vraiment le caractère torturé de la jeune dame dans les dialogues avec le diable. Parfois, ça va assez loin et disons que je ne m’attendais pas à ça. Ces séquences m’ont rappelé la franchise Hellblade, entre autres. Le jeu des acteurs/actrices est très bien ficelé et on ressent leurs émotions. Et comme Indika est un jeu narratif, et qu’elle n’est jamais vraiment seule, on va toujours avoir le droit à des échanges intéressants, mais surprenants. Pour vous plonger encore plus profondément dans l’histoire, on offre un doublage en russe. Pour ce qui est de la bande originale, on a droit à quelques pièces instrumentales de bons tons ainsi que quelques mélodies en version 8-bit issues des années 80.

En guise de conclusion, vous devez faire ce jeu une fois dans votre vie. Il y a de belles surprises présentes, on y mélange plusieurs mécaniques différentes et la dualité entre Dieu et le Diable d’Indika, est très intéressante à vivre. Par contre, un peu cher le 35$ demandé pour 4 heures de jeu. Surtout qu’il ne renferme aucun facteur de rejouabilité si ce n’est que d’obtenir tous les Succès ou Trophées pour les complétistes.