L’année 2017 pour moi fut marquée par plusieurs événements pas très heureux, entre autres, une dépression. Et c’est justement à ce moment que j’ai découvert et joué le jeu Hellblade: Senua’s Sacrifice de Ninja Theory. Je peux vous dire que ce que Senua vit dans ce titre a mis beaucoup de choses en perspective. À l’époque, les jeux qui avaient comme prémisse les maladies mentales étaient très tabou. Cependant, ce jeu a tellement ouvert de portes et un monde inconnu, que ça secoué les bases du monde vidéoludique. Ils ont même fait appel à des spécialistes dans le domaine pour les aider à comprendre comment Senua pourrait évoluer tout au long de son périple. Suite à cette grande expérience, je gardais un souvenir douloureux, mais tellement gratifiant de me rendre compte que les gens dorénavant en parleraient davantage. Donc, 2024, marque le retour de la vie torturée de Senua avec la suite nommée Senua’s Saga: Hellblade II. Est-ce que Senua retrouvera enfin la paix d’esprit? Pour le savoir, voici mon test de ce chef-d’œuvre qui deviendra un classique.
Fiche technique
- Titre: Senua’s Saga: Hellblade II
- Développeur: Ninja Theory
- Éditeur: Xbox Game Studios
- Genre: jeu narratif d’action/aventure
- Style: se joue en solo
- Date de sortie: 21 mai 2024
- Plateforme: PC et Xbox Series (Game Pass)
- Disponibilité: version téléchargeable seulement
- Langue des dialogues: anglais
- Langue des menus/sous-titres: anglais/français
- Site officiel: https://senuassaga.com/
Avis du rédacteur:
On reprend le rôle de Senua qui cette fois, embarque dans un voyage brutal à travers les terres mythiques et tourmentées de l’Islande viking. Déterminée à venir en aide aux victimes des horreurs la tyrannie de l’esclavage, elle se fera elle-même capturée dans le but de se rendre à la source et éradiquer pour de bon ce mal qui afflige les autres peuples de la région. Senua devra faire face aux ténèbres aussi bien à l‘extérieur qu‘à l‘intérieur. Elle est toujours rongée par une psychose qui la suit au quotidien. Évidemment, son périple sera très loin d’être reposant, mais tout au long de ce dernier, elle fera la connaissance de certains personnages, en occurrence: Ástríðr, Fargrímr et Thórgestr qui l’aideront à mener à bien sa mission. Tout comme le premier opus, vous aurez entre les mains, un jeu d’action/aventure doublé d’un très haut volet narratif. L’aventure qui dure six chapitres, se boucle à environ 7 à 8 heures, tout dépend votre degré de résolution des diverses énigmes et si vous avez envie de trouver tous les totems dissimulés un peu partout.
En fait, c’est pas très compliqué, si vous avez apprécié le premier, alors vous adorerez le second, mais dans le cas contraire, ça ne vous donne rien de vous lancer dans le deuxième volet. Cet opus est très similaire à son prédécesseur, mais ce qu’il fait de bien, il le fait mieux qu’en 2017. Vous aurez à marcher énormément, explorer, oui c’est linéaire, mais vous aurez quelques endroits où vous pourrez trouver certains trucs comme je le mentionnais plus haut, comme les totems appelés Lorestangir qui se compte au nombre de 18 et qui racontent l’histoire de Midgard, entre autres, mais aussi il y a un Succès destiné à certaines têtes en pierre à dénicher. De plus, comme autre similarité, vous aurez à résoudre certaines énigmes qui amènent un style bien différent de ce qui se trouvait à l’époque. J’ai les ai trouvés plus faciles, mais également plus diversifiés que dans Hellblade: Senua’s Sacrifice. Il n’y a aucune carte de comprise pour s’orienter, mais il est quand même pratiquement impossible de s’y perdre.
Bien sûr, la franchise depuis le début se divise en deux phases, c’est-à-dire, la phase exploration/narrative et la phase combats. Pour ma part, j’ai trouvé le système d’affrontements plus réactif et plus nerveux que dans le premier chapitre. À l’aide d’une épée, on fera une attaque légère et une attaque lourde, tout en esquivant les coups adverses. On peut aussi parer certaines attaques, ce qui permet de prendre l’ascendant un court moment sur le combat. De plus, comme dans le premier jeu de la franchise, on pourra utiliser notre focus afin de ralentir le temps, et d’attaquer plus facilement nos ennemis. Cependant, on ne pourra pas l’utiliser comme bon nous semble. Car ce dernier demandera un temps de recharge. Tout dépendra aussi de votre niveau de difficulté choisi. Plus le jeu tend vers le niveau facile et plus la jauge de recharge du focus se remplira rapidement. Il y a des quelques combats de boss, mais rien de trop compliqué, tout est une question de rythme.
Visuellement, il s’agit du plus beau sur consoles de l’histoire. J’ose même pas imaginer la version PC. L’Unreal Engine 5 fait des miracles et ce n’est que le début. Tout est présent pour en mettre plein la vue du début à la fin. Combien de fois j’ai cessé de jouer pour admirer les magnifiques panoramas. On passe d’une région montagneuse, à un marais très brumeux, par une caverne où règne le paranormal à un monde enneigé. Les boss sont mythiques et magnifiques. Les combats sont très violents et graphiques. Malgré ces sublimes décors, ça demeure à la fois sombre et parfois, certaines séquences glacent le sang. Je n’ai jamais autant d’expressions dans un visage, le travail effectué par Ninja Theory sur cet aspect est bluffant. Ce jeu représente le photoréalisme à son meilleur. Par contre, tout n’est pas parfait, lors de certains combats, la caméra se place très mal et on perd le fil rapidement. À un contre un, ça va, mais lorsque plusieurs ennemis se trouvent dans la même zone, ça complexifie la tâche.
La grande force du titre réside dans le réalisme de ce que vit Senua. Le travail effectué avec le psychiatre Paul Fletcher et les deux personnes aux prises avec une psychose au quotidien: Eddy et Kathy, représente exactement le tumulte émotionnel par lequel passe la jeune guerrière. D’ailleurs, je vous conseille fortement de visionner le documentaire venant avec le jeu, mais seulement après l’avoir terminé, car il comporte quelques éléments pouvant divulguer l’histoire. Je vous conseille fortement d’y jouer avec un casque d’écoute, car les voix entendues dans la tête de Senua, sortent à la fois une à gauche et une à droite. Ce qui rajoute un caractère immersif unique. Plus on va progresser, plus on va commencer à comprendre le traumatisme de Senua. Que dire de la bande originale sous l’empreinte de thèmes nordiques et ayant comme vedette l’excellent groupe Heilung. Je m’en voudrais de passer sous silence l’excellente contribution de tous au doublage. Chaque personne dans le jeu y a mis tout son cœur et ses émotions.
En guise de conclusion, je ne peux que le recommander haut la manette. Voilà un excellent moyen de comprendre ce qui vit au quotidien les personnes avec une psychose. Si Melina Juergens ne remporte pas le prix de la meilleure performance féminine de 2024 au Game Awards, ça sera purement un vol et prouvera que le tout est décidé d’avance sans notre vote. J’espère sincèrement une suite pour clore cette trilogie…
Points positifs:
- La psychose de Senua qui continue.
- La performance incroyable de Melina Juergens.
- Des moments marquants.
- Visuellement, le plus beau jeu sur consoles.
- Un système de combats plus réactifs.
- Le doublage de grande qualité par tous.
- Une bande originale sublime.
Points négatifs:
- Un peu court, j’en aurais pris quelques heures de plus.
- La caméra parfois capricieuse.