(Test FG) Spiral

Qu’avez-vous fait lors des six dernières années? Travail, famille, loisirs, événements heureux et malheureux, sans doute toutes ses réponses pour plusieurs d’entre vous, mais pour les membres du studio indépendant québécois Folklore Games, ça probablement été ça, mais aussi un projet. Un projet qui leur tient à cœur, le jeu Spiral. C’est donc, après plus ou moins 2190 jours à bûcher, à travailler d’arrache-pied et à la clé des refus, mais surtout une campagne Kickstarter remplie de succès, qu’est rendu disponible leur projet. Un jeu qui porte à réfléchir, qui peut pour certains représenter une situation déjà vécue ou entrain de l’être, qui touche le sujet de la dégénérescence du corps humain et la mémoire qui tend à s’étioler lors du vieillissement. Alors, après l’avoir terminé, je vous livre le compte rendu de cette expérience triste, mais réaliste.

Fiche technique:

Titre: Spiral
Développeur: Folklore Games
Éditeur: Folklore Games
Genre: jeu narratif d’exploration à la troisième personne
Style: se joue en solo seulement
Date de sortie: 20 septembre 2024 (PC) / 11 septembre 2024 (XS)
Plateforme: PC / Xbox Series
Disponibilité: version téléchargeable
Langue des dialogues: anglais/français
Langue des menus/sous-titres: anglais/français
Site officiel: https://folklore.games/games/spiral/

Avis du rédacteur:

Spiral est un jeu narratif d’exploration à la troisième personne qui présente une vision poétique, mais dramatique, surtout dans la dernière heure, de la dégénérescence cognitive. On prend le rôle de Bernard Penfield, bravant son esprit qui s’étiole pour revivre ses moments les plus chers qui semblent disparaître l’un après l’autre, dans la spirale de l’oubli. L’histoire que l’on vit se transpose via ses yeux d’enfant, d’adolescent, d’adulte et de personne âgée. Quatre chapitres tous différents et bien distincts dans leur approche. Il m’en a pris sept heures pour arriver à la finale, mais qui m’ont parue que deux ou trois tout au plus. Pour moi, ça représente un excellent signe lorsque on l’impression de passer que quelques moments dans un jeu, mais qu’en réalité, ça fait plusieurs heures. Autre signe, lorsque l’on a hâte de terminer sa journée de travail pour pouvoir retourner dans ledit jeu. C’est ce que j’ai vécu durant mes séances.

D’entrée de jeu, il faut savoir que Bernard est un homme rempli de qualités et de belles valeurs qu’ils partagent avec les gens de son entourage. Écrivain, artiste et joueur de jeu de rôle, mais pas Donjons & Dragons, non, ici c’est Châteaux & Créatures, un dérivé de célèbre franchise. Cet homme est bercé par d’agréables souvenirs, mais malheureusement qu’il perd peu à peu dû à sa dégénérescence cognitive. Le tout représenté par un long escalier en spirale, que l’on descend, revivant au gré des pas des vers le bas, des souvenirs de sa vie à travers des portes que l’on franchit pour vivre un événement marquant de sa vie, avant que celui-ci ne soit effacé de sa mémoire à tout jamais.

Le jeu se sépare en deux phases. La première se base sur des séquences d’exploration, dans lesquelles, on retrouve des notes, des images/photos, interaction avec certains objets ou personnes, qui déclenchent le côté narratif. La seconde se vit via des mini-jeux comme contrôler un cerf-volant, arrosage de plantes, faire des hamburgers et mon préféré de tous, un jeu de rôle de grandeur nature. Il y a aussi quelques secrets cachés comme un hommage à certains autres studios québécois comme Triple Boris (feu Karl Tremblay) ou Carcajou Games. Le jeu renferme de magnifiques idées avec un côté créatif et original que j’ai peu vu dans ma longue vie de joueur. On doit même affronter un boss… des maths! Bon, je vais être clair, je ne pensais jamais devoir revivre un autre cours de mathématique dans ma vie, surtout pas dans un jeu, mais que l’équipe de chez Folklore Games ait pensé ne serait-ce qu’une parcelle de seconde d’inclure de l’algèbre était une bonne idée, nonnnnn, c’est mal, très mal…. À ne plus faire jamais svp! J’ai fait des cauchemars toute la nuit et j’en tiens le studio comme responsable. La maniabilité est généralement bonne avec une prise en main aisée. On marche, appuie sur un ou deux boutons et le tour est joué. Il faut garder en tête que le rythme du jeu est très lent, mais à mon avis, ça n’affecte en rien l’expérience globale

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L’aspect visuel est magnifique. Ça ressemble à une bande dessinée qui prend vie à l’écran. On a droit à plusieurs magnifiques panoramas. La direction artistique est réussie de bout en bout. Certes, le jeu n’est pas parfait. J’ai vécu quelques bogues comme lorsque je pouvais m’assoir, l’animation ne fonctionnait pas bien ou lorsque j’étais dans le jeu C&C, une action ne voulait pas se déclencher, mais j’ai vécu bien pire avec certains jeux dernièrement. L’équipe m’a assuré être au fait des problèmes techniques et travaille dessus.

Côté audio, on sent que les acteurs/actrices qui doublent le jeu sont investis dans leur mission de rendre le titre aussi immersif qu’ils le peuvent. On a droit à de très beaux moments, ainsi qu’à d’autres, tristes et mélancoliques. J’y ai joué complètement avec un casque d’écoute et j’ai cru déceler de légères fluctuations dans le volume du son, mais encore là, rien de bien grave. Même si les quelques mélodies instrumentales tournent en boucle, elles n’en restent pas moins très belles et nous bercent tendrement dans ce récit hautement émotif.

Pour conclure, je ne peux faire autrement que de vous le recommander. Certes, il faut apprécier les jeux narratifs, mais celui-ci est beaucoup plus que ça. C’est une expérience en soit. J’en aurais même pris plus. Pour une trentaine de dollars, il en vaut grandement la peine et oui, vous encouragerez un produit de chez-nous. Si vous êtes tenté de l’essayer, une démo est disponible autant sur PC que sur Xbox.